Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, autorité morale de la MP, fils biologique et idéologique de M’zee Laurent Désiré Kabila, a reçu en audience, le lundi 19 mars, en sa résidence de la Gombe, le premier ministre honoraire, le Patriarche, Antoine Gizenga Funji, Secrétaire Général chef du Palu, compagnon de lutte du Héros National Patrice Emery Lumumba.
Ce rendez-vous entre les deux personnalités marque un tournant très décisif dans leur volonté commune, de pérenniser le pouvoir de la gauche patriotique et nationaliste, à travers le renouvellement de leur alliance politique, conclue un certain 30 septembre 2006.
Au-delà de ce “pacte politique”, pour la présidentielle de décembre 2018, le lieu du rendez-vous est tout, sauf un fait banal.
En effet, le bureau de travail de la présidence de la république, symbole du pouvoir en RDC, représente beaucoup pour ces deux leaders.
Le symbole de la perpétuation de la lutte pour l’émancipation
C’est la confirmation qu’au-delà des bisbilles enflammées lancées ici et là par des apprentis-sorciers qui n’ont de lumumbiste et de patriote que le discours sirupeux, les deux hommes gardent chevillés dans leur âme l’amour de leur riche pays objet des convoitises de toute sorte qui ont déjà coûté la vie à Patrice Emery Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila d’heureuse mémoire.
C’est à quelques encablures du lieu de cette rencontre, au Palais de la Nation, lieu mythique où Lumumba avait dit ses vérités à un arrogant roi des Belges en livrant au monde sa vision politique et qui héberge maintenant tous ses services que le jeune quatrième président rd congolais Joseph Kabila Kabange a reçu le nonagénaire Antoine Gizenga, véritable gardien du temple.
Le premier pouvoir de la gauche au Palais de la Nation
L’histoire renseigne qu’après le départ des colons belges, le Palais de la nation dans lequel sont logés à ce jour les bureaux officiels du président de la République, a abrité le tout premier parlement du Congo indépendant.
Et c’est pendant cette législature que les premiers députés nationaux congolais, avaient investi le tout premier Premier ministre du Congo indépendant en la personne de Patrice Emery Lumumba, leader de la gauche congolaise. Ceci marqua le début de l’incarnation du pouvoir de la gauche en ce lieu.
Laurent-Désiré Kabila rétablit le pouvoir de la gauche au Palais de la Nation
Le 17 Mai 1997, Laurent Désiré Kabila, celui-là même qui, à 19 ans, avait annoncé ‘urbi et orbi’ sa détermination réincarner Lumumba, prend le pouvoir après avoir renversé le régime dictatorial de Mobutu.
Alors que Kinshasa, regorge de belles bâtisses qui pouvaient abriter les services de la présidence, contre toute attente, le soldat du peuple avait jeté son dévolu sur le Palais de la Nation pour en faire son « State House ». En mémoire de son idole qui y avait prononcé son discours idéologique, en présence des têtes couronnées belges, 37 ans auparavant.
Joseph Kabila cimente le pouvoir de la gauche
Après la mort tragique, de son défunt père, Joseph Kabila lève l’option de cimenter contre vents et marées la mémoire du pouvoir de la gauche patriotique congolaise.
Premier geste symbolique, le mausolée de Mzee Laurent Désiré Kabila a été élevé devant l’édifice, à l’emplacement où se trouvait la statue équestre de Léopold II-le-roi-pillard, déboulonnée en 1970, par un Mobutu soucieux d’offrir des gages au peuple de la gauche lumumbiste qu’il martyrisait pour complaire à ses mentors.
Après avoir passé quelque temps à la cité de l’OUA, le jeune Président, Joseph Kabila, décide d’exercer son pouvoir, au même endroit, que son prédécesseur de père.
Joseph Kabila et Antoine Gizenga, décidés à conserver le pouvoir de la gauche
De ce qui précède, la consolidation de l’alliance entre les deux personnalités n’est pas un fait du hasard. Il s’agissait de tordre définitivement le cou aux tentatives de déviation idéologique, menées par l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, à l’insu du Patriarche Gizenga.
Alerté, le Secrétaire Général et Chef du Parti LLumumbiste Unifié avait décidé le 15 mars dernier, de limoger l’homme qui était au centre de cette cabale, Adolphe Muzito, n’hésitant pas à écarter en même temps son propre fils Gizenga Lugi qui avait eu la naïveté d’écouter les champs de sirène petits-bourgeois de l’ancien chef du gouvernement.
Depuis quelques années déjà, les néolibéraux au pouvoir en Belgique – enfants et petits enfants des riches colons belges – ne jurent que sur la perte de Joseph Kabila qui, à leurs yeux incarnent, l’idéologie de Lumumba et de M’zee Kabila, farouchement opposés à l’impéruialisme sans fards qu’ils tentent d’imposer à l’ancienne colonie près de soixante ans après l’indépendance. En association avec d’autres néolibéraux anglo-saxons, ils se démènent pour que Joseph Kabila ou le pouvoir de la gauche, quitte enfin le Palais de la nation afin d’y installer un régime à leur solde. Pour parachever leur œuvre brusquement interrompu en 1960, par Lumumba, reprise sous Mobutu, puis à nouveau refusé par le madré Laurent Désiré Kabila et stoppé net par Joseph Kabila : la prédation des ressources naturelles abondantes de la RDC sans contrepartie.
Avec la monté en puissance de la demande du cobalt sur le marché international, dont la RDC est le principal producteur mondial, la simple évocation du nom de Joseph Kabila, constitue un véritable cauchemar pour ces néolibéraux.
Combien de Congolais sont conscients du courage politique de Joseph Kabila, en promulguant le nouveau code minier en l’état, malgré la mauvaise humeur affichée ostensiblement par ces puissances financières ?
Guy MOMAT
Analyste Politique.