Le gouvernement a programmé dans le budget 2018 un fonds spécial d’intervention de 802.246.456 FC en faveur de l’opposition dans le cadre du fonctionnement des institutions publiques. Au taux marchand de 1600 FC/$, cette somme représente plus de 500.000 dollars (exactement 501.404 dollars).
L’enveloppe de 802.246.456 FC ne vaudrait que 442.399 dollars si l‘on se référait au taux budgétaire de 1.813.4 FC/$. Ce n’est un secret pour personne que les taux de change moyen en fin période repris dans le budget ne sont pratiquement jamais d’application. Cependant, le gouvernement a toujours su trouver un modus operandi avec ses partenaires sociaux sur la question du taux de change.
De l’avis d’analystes, des questions casse-tête aux solutions incertaines viendront plutôt de potentiels bénéficiaires de la cagnotte étatique destinée à l’institution opposition politique. Comment s’effectuera fera le partage ? Quel parti de l’opposition bénéficiera de quelle part dans la fameuse cagnotte ? Devra-t-on ranger les partis politiques comme l’ADT de José Makila, le CDR de Jean-Lucien Bussa, le Parti Travailliste de Steve Mbikayi, etc., les Fonus de Joseph Olenghankoy et Eméry Okundji, l’UFC de Kengo Wa Dondo, l’Unana de Willy Mishiki, dans les rangs de l’opposition ? Que des préalables, des zones d’ombres à éclairer avant tout décaissement, notent des analystes.
Il sied également de le rappeler, cela fait maintenant 10 ans que l’opposition ne parvient pas à s’accorder sur le choix de son porte-parole. Parti d’opposition le mieux représenté dans les deux chambres du parlement lors de la mandature 2006, le MLC a tenté sans succès d’imposer son chairman, Jean-Pierre Bemba pourtant embastillé à la Haye. Depuis, on en est resté là. Au cours de la mandature qui court depuis 2011, emmenés au parlement par l’UDPS et Alliés, les opposants n’ont pas fait mieux. Aujourd’hui, les travées des contestataires rd congolais se sont allongées avec des transfuges de la majorité (MSR/Lumbi, Unafec/Kyungu, l’Unadef/Mwando ainsi qu’un chapelet de petits partis quasiment unipersonnels estampillés katumbistes), compliquant davantage l’identification des tendances politiques en présences.
En son temps, le gouvernement Matata s’est servi de cette carence de chef de file officiel de l’opposition comme alibi pour affecter les crédits réservés à l’opposition, notamment au BCECO.
Mais en toute logique, les partis les mieux représentés à l’Assemblée nationale devraient être les mieux servis en commençant par l’UDPS ? Mais de quelle UDPS ? Aile Tshilombo Tshisekedi ou aile Tshibala ? Lundi dernier, en marge du point presse tenu par le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu, chaque fois qu’un cadre de la majorité parlait de probables contacts avec l’UDPS, les interlocuteurs cités étaient Félix Tshilombo, Kabund…
L’autre réalité est que les dissidents «tshibalistes» ont l’avantage supposé d’être au parfum des mouvements des fonds à la Banque centrale. Il appert que sur les quelque 700 partis politiques opérant en RDC, plus du tiers se réclamerait de l’opposition. Par ces temps des vaches maigres, alors que les élections approchent inéluctablement, une manne du gouvernement serait une bouffée de survie politique pour beaucoup parmi ces 700 partis politiques.
POLD LEVI
OPPOSITION POLITIQUE : Les 500.000 dollars des ralliements et reniements
