Pétri de talent, il l’était. L’artiste-musicien Nsimba Lufua-Nkenda dit « Alpatshino » n’a vécu que 35 ans et 27 jours sur la terre des hommes. Né de Landu Gabriel et de Rose Mavila à Kinshasa, le 20 janvier 1974, c’est à l’aube de la journée du lundi 16 février 2009 à 5 h 40’ que ce chanteur de charme rendait l’âme aux Cliniques Universitaires de Kinshasa où il avait été transféré en dernier ressort pour insuffisance rénale. Le jeune homme est, à l’évidence, parti trop tôt, pourrait-on dire. Alpatshino avait perdu son père biologique dès le bas âge. C’est son oncle paternel du om de Nzuzi za Kutondo qui s’était donc chargé de son éducation. La mère de l’artiste, inconsolable, n’avait pu honorer la dépouille de son fils déjà orphelin de père aux obsèques organisées au jardin botanique de Kinshasa, du samedi 21 au dimanche 22 février 2009 sous les auspices de l’Ong socio-culturelle « Artistes en Danger » (AD) de Tsaka Kongo.
La mort de jeune chanteur avait suscité beaucoup des « on dit » qui auront blessé des susceptibilités dans les milieux musicaux. Un groupe d’artistes-musiciens kinois, membre d’une organisation dénommée « Léopards » (en fait, une sorte de front commun de jeunes musiciens convaincus d’être exploités et freinés par leurs aînés dans la profession) avait honorablement communié avec les proches du défunt du début à la fin des obsèques du Jardin Botanique de Kinshasa. Le 16 février 2018, à l’occasion de la célébration du 9ème anniversaire du décès d’Alpatshino, l’espoir des mélomanes fans de l’artiste disparu est de voir la communauté musicale kinoise se rattraper en lui rendant les hommages qu’il mérite.
Un album posthume
Rappelons que le chanteur Alpatshino avait laissé au studio sous la direction artistique de Godé Lofombo, un travail impressionnant d’enregistrement que l’on peut considérer comme son dernier album : « Manu Luvaka… » sorti sur le marché à titre posthume et qui s’est bien comporté en arrachant une place de choix dans les hits-parades.
Alpatshino, comme la plupart des jeunes kinois, avait entamé sa carrière musicale au sein de petits orchestres de quartier. Vers les années 80, il intègré l’orchestre « Litonge Bouge » de Matonge, avant d’aller renforcer les rangs de la formation « Promise Musica » de la commune de Kasa-Vubu dirigé par l’opérateur musical Alube Lupepe. En 1992, Alpatshino cotoie le comédien Ngadiadia et son « Chic Choc Loyenge » (théâtre et musique). C’est dans cet ensemble que le défunt Papa Wemba le répère en 1997 et l’engage dans son Viva-La-Musica. Dans cet ensemble de renommée internationale, Alpasthino a rendu d’énormes services tant sur le plan discographique que dans les prestations scéniques au pays comme à l’étranger. Grâce à son savoir-faire remarquable et à son esprit de créativité, Alpatshino avait été élevé au rang de chef de l’orchestre Viva La Musica par Bokul.
Zenga Ntu