L’avalanche de rapports et d’enquêtes exclusivement à charge contre la République Démocratique du Congo et son Gouvernement dont l’opinion tant nationale qu’internationale a été gratifiée ces derniers mois a fini par semer le doute et ébranler les convictions même des plus réfractaires aux thèses du Congo bashing, ce concept qui peut se définir comme la tendance compulsive à produire et diffuser aux quatre vents le tableau le plus négatif possible de ce véritable coffre-fort naturel qu’est la RD Congo dans le but de justifier la dépossession de ses élites au profit de groupe d’intérêts extérieurs. En effet, ces enquêtes et ces rapports croisés, dont la publication synchronisée dans certains médias dits « globaux » de l’hémisphère Nord de la planète est on ne peut plus suspecte, sont parfois cousus comme on dit « de fil tellement blanc » qu’ils ont paradoxalement le don de lever un coin du voile sur les objectifs réels poursuivis par la kyrielle de pseudos spécialistes et autres experts individuels et collectifs du Congo-Kinshasa dans quelques ONG et agences intergouvernementales bienpensantes auxquelles ce pays aux potentialités tant convoitées sert de véritable vache à lait. « L’existence et la prospérité de ces organisations et ou structures, de même que la carrière de leurs animateurs semblent intimement liées aux légendes d’infamie fabriquées et répandues sur les autochtones et leurs institutions ».
Après la chaîne publique française Radio France Internationale (RFI) et l’agence de presse britannique Reuters dont une enquête conjointe qui s’apparente à un véritable « procès dans un procès » en cours (une hérésie au regard des règles de l’art en la matière) tente maladroitement de rendre aux forceps le Gouvernement congolais complice sinon commanditaire voire responsable du meurtre de deux experts de l’ONU assassinés le 12 mars 2017 au Kasai ; après une autre histoire-bidon inventée de toutes pièces deux nostalgiques occidentaux furieux d’avoir été éconduits par les services d’immigration de Kinshasa, qui ont accusé, pince sans rire, le gouvernement congolais (toujours lui !) d’avoir recruté 200 criminels autrefois membres du défunt mouvement criminel M23, en déshérence en Ouganda et au Rwanda suite à la défaite militaire leur infligée par… les forces de défense et de sécurité de la République Démocratique du Congo pour venir à la rescousse des mêmes forces de défense et de sécurité contenir et mater des manifestations politiques à Kinshasa, Lubumbashi ou Goma ; c’est au tour de la Fédération Iinternationale des Droits de l’Homme (FIDH) de pondre un brûlot sur les récentes violences au Kasaï. Il s’agit d’un rapport rédigé, on se demande bien pourquoi, depuis l’Angola, sur la foi de témoignages qui auraient été recueillis auprès des réfugiés congolais parqués dans des camps dans ce pays, des pauvres hères dont le plus grand besoin est naturellement de justifier leur séjour et leur admission au statut de réfugiés politiques par des récits d’atrocités sensées avoir été commises contre eux dans leur pays d’origine !
Sans s’embarrasser des formes, ce rapport met directement et gravement en cause le Gouvernement congolais et l’accuse sans le moindre commencement de preuves autres que ces « témoignages » dont la crédibilité est pour le moins sujette à caution, d’avoir « recouru et soutenu des milices privées dont l’une, dénommée “Bana Mura” se serait livré à une persécution systématique des populations “Luba” après avoir « évacué » les ressortissants d’autres groupes ethniques (Tshokwe, Pende, Tetela…). Pourtant, non seulement la volonté des Congolais de vivre ensemble mais aussi et surtout la détermination des institutions nationales de renforcer la cohésion nationale n’ont jamais été prises à défaut. On a affaire à une pratique des bas fonds des caniveaux faisant appel à des hallucinations haineuses qui ne sont pas loin de ramener à la surface les réminiscences de la tristement célèbre “radio milles collines” qui avait attisé le feu de la conflictualité interethnique lors du génocide anti-tutsi au Rwanda voisin dans les années ‘90. Qu’un groupe paramilitaire comme il en existe malheureusement des dizaines dans l’arrière-pays se soit affublé de la dénomination « bana mura » ; que des brebis galeuses au sein des FARDC aient commis des crimes, on ne voit pas en quoi le gouvernement qui du reste eu le mérite d’y répondre avec promptitude et célérité en faisant arrêter et attraire les uns et les autres en justice, serait coupable de leurs faits délictueux. Le tissu de légendes brodés autour de cette situation amène à s’interroger sur le levier qui alimente une haine aussi viscérale contre ce pays et ses dirigeants et, au-delà, de questionner les méthodes extrêmes auxquelles leurs auteurs ont recours.
Comment en effet une ONG aussi respectable que la FIDH peut-elle ainsi recourir et prendre appui sur les seuls récits et témoignages de demandeurs d’asile congolais rencontrés en Angola où ils sollicitaient le statut de réfugiés politiques pour dresser un rapport incriminant aussi gravement le gouvernement congolais sans permettre à celui-ci la moindre possibilité de faire entendre son son de cloche ?
Cette méthodologie pose problème d’autant plus que plusieurs enquêtes ont été menées et continuent à être menées sans entraves au Congo-Kinshasa même et dans l’espace kasaïen en particulier où les autorités en place sont parvenues à relever le défi de l’insécurité en mettant un terme à l’activisme sanglant des groupes terroristes d’une part, et d’autre part lorsqu’on sait par avance que tout demandeur d’asile politique est généralement enclin à justifier ses prétentions par des allégations pas toujours avérées de persécutions dont il aurait été l’objet de la part des autorités gouvernementales de son pays d’origine.
Il est de notoriété publique que de tels récits de persécutions dont un demandeur d’asile aurait été personnellement victime dans son pays d’origine ainsi que les « preuves » éventuelles brandies à leur appui sont à prendre avec des pincettes. Des réfugiés congolais en Angola, très au parfum de ce stratagème courant, très connu et bien maîtrisé par leurs compatriotes en exil notamment dans l’espace européen qui l’appellent communément “dièse”, ne se sont pas certainement pas privés de raconter les pires atrocités qui se seraient déroulés au Kasaï dans le but évident de remplir les conditions d’admission au statut de « réfugiés politiques ». Une contre vérification par des sources sur le terrain en RDC même pour confirmer ou infirmer ces témoignages n’était dès lors pas superflue pour quiconque souhaitait disposer d’informations objectives sur cette tragédie. Mais c’était manifestement le dernier souci des « fins limiers » de la FIDH qui semblaient avoir déjà leurs conclusions en tête…
Rien d’étonnant à cela, lorsqu’on connaît l’itinéraire personnel de la plupart des responsables du réseau « Afrique centrale et RDC » de la FIDH d’aujourd’hui qui se recrutent essentiellement parmi des réfugiés politiques eux-mêmes. « Ils ont constitué dans leur exil européen une bande de copains qui se rendent mutuellement services, les uns pour donner corps à des demandeurs d’asile politique en mal de récits pouvant justifier cette qualité, les autres pour crédibiliser, offrir la caution nécessaire à ces récits et justifier dans le même temps leur raison d’être ainsi que les fonds qu’ils perçoivent de généreux donateurs et d’ONG ou agences internationales dont la générosité est proportionnelle à la naïveté lorsque leurs animateurs au plus haut niveau ne sont pas eux-mêmes motivés par l’appât de gains faciles », estime ce professeur de sciences politiques africains d’une université européenne dégoûté par tant de cynisme.
Le besoin obsessionnel de maintenir le Congo-Kinshasa en bonne place sur l’indice “pays à risques” qui permet aux organisations qui y déploient leur « philanthropie » d’engranger de substantiels subsides n’est pas étranger à ces pratiques qui décrédibilisent de plus en plus certaines ONG et rendent un très mauvais service aux hommes et aux femmes qu’elles prétendent défendre et qu’elles transforment ainsi en éternels sujets de la charity business.
Il en est ainsi de cette rocambolesque allégation selon laquelle le gouvernement congolais aurait eu recours à d’anciens rebelles du M23 pour mater des manifestations de l’opposition. La ficelle en l’occurrence est tellement grosse que l’on n’a pas besoin d’être un partisan fanatique du pouvoir de Kinshasa pour ne pas en douter. Le dernier rapport du ‘think tank’ américain Global Fire Power, spécialisé dans les questions de défense, peut utilement constituer un argument à opposer à ces farouches détracteurs du régime de la RDC , même si l’on sait par avance que cela revient à plaider une cause devant un peloton d’exécution. Peu suspect de sympathie envers le gouvernement congolais Global Fire Power vient en effet, comme il le fait annuellement, de dresser le palmarès des pays selon un classement objectif basé sur une cinquantaine de critères dont la puissance de feu, la force de projection, le volume et la qualité des équipements, le niveau d’organisation etc. Dans son dernier classement, sur 33 pays africains passés au crible parmi les 54 que compte le continent africain, les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont classées en 10ème position. Sur le plan mondial, toujours selon ce classement, l’armée congolaise occupe la 76ème place sur 133 pays examinés entre les 189 États de la planète. Quelle mystérieuse raison aurait donc poussé un gouvernement ayant sous ses ordres une force armée aussi bien dotée et ainsi cotée, disposant par ailleurs de plus de 140.000 combattants actifs sous uniforme (en plus de 100.000 policiers) a recruter 200 bras-cassés qui erraient dépenaillés dans des pays limitrophe pour maintenir ou rétablir l’ordre public dans les grandes villes du pays ? La question est d’autant plus pertinente que d’autres faux experts autoproclamés ès RDC ne ratent aucune occasion de donner à ces mêmes forces de défense et de sécurité congolaises l’attribut de « forces brutales à la gâchette facile ». L’allégation ne résiste pas à l’analyse.
Une tentative grossière de fabriquer « ex nihilo » un crime d’Etat à défaut d’un génocide planifié dont devraient tôt ou tard répondre les autorités congolaises et d’opposer les populations congolaises entre elles. Dans les jours qui ont suivi cette saillie, une chasse à l’homme a été signalée dans certaines parties du Kasaï comme Djokopunda (Luebo) où des jeunes Luba regroupés en « groupes d’autodéfense » ont sommé leurs compatriotes Tshokwe, Pende, Tetela à peine rentrés avec eux d’exil ou des camps de déplacés de « rentrer chez eux avant le 31 décembre » (sic !). Des voies de fait contre des familles sont déjà signalées par les autorités du territoire de Luebo. Elles sont directement causées par cette sortie irresponsable d’une FIDH en quête de dénonciations sensationnelles auto-valorisantes…
Cette volonté acharnée de renvoyer systématiquement la République Démocratique du Congo dans le monde des ténèbres dont l’intentionnalité transpire clairement à travers des méthodes aussi cavalières ne laisse plus place à un quelconque doute : tout cela participe bien de ce Congo bashing que le porte-parole du Gouvernement Congolais dénonce, avec raison, au fil des points de presse et autres messages qui se veulent aussi des alertes. A bon entendeur, salut !
LAA