Encore une occasion en or de … se taire, ratée par l’inénarrable secrétaire général de l’UDPS/Limete, samedi dernier. Reçu à l’émission-vedette de nos confrères de Top Congo FM, le «Top Presse », Jean-Marc Kabund a littéralement massacré le peu de crédibilité dont pouvait encore bénéficier la frange messianique du parti politique de feu Etienne Tshisekedi. Cyniquement, comme s’il en avait reçu mission, selon ses détracteurs dont le nombre devrait grossir encore plus du côté de Limete.
Certes, le factotum de Moïsze Katumbi au sein de l’UDPS/Limete a tenté de donner le change, en recourant à ce pseudo-langage révolutionnaire caractéristique des années nihilistes de la lutte contre la dictature de Mobutu. Qui, s’il a pu servir à démystifier le vieux Maréchal, a montré ses limites depuis belles lurettes : « remplacer un pouvoir, même dictatorial, n’est pas un programme de développement du pays, ni de sortie de la crise économique », réagit cet ancien combattant de l’UDPS reconvertit en patron de taxi-motos, rencontré au Stade Tata Raphael de Kinshasa dimanche dernier. C’est tout dire des réactions suscitées par les « élucubrations » du SG de l’UDPS/Limete. Non content d’exposer « toute l’aridité idéologique d’un parti politique qui a perdu ses repères » (selon cet abbé kinois rencontré au même endroit), Jean-Marc Kabund a étalé des contradictions « agencées délibérément pour nuire », selon certains.
Ainsi, ceux qui dans l’opinion nationale ignoraient que le parti d’Etienne Tshisekedi ne veulent pas de ces élections pour lesquelles 45 millions des congolais se sont enrôlés l’ont crûment appris hier. L’UDPS/Limete ne prêche pas les élections. Elle se cramponne à la fameuse et inconstitutionnelle transition sans Kabila. Son secrétaire général l’a dit et répété sans ambages. « Nous croyons à des élections sans Kabila, à une transition sans Kabila. Nous ne prêchons pas au peuple les élections. Ici, nous prêchons une transition sans Kabila. Comment les choses se passeront après le 31 décembre ? Ce n’est pas à moi de répondre maintenant. Nous sommes suffisamment matures pour prendre la relève et organiser les choses », a-t-il bafouillé à ce sujet, en réponse à la question d’un journaliste perspicace.
Au passage, le SG de l’UDPS a fragilisé son parti politique en dénonçant la campagne de désobéissance civile à laquelle le parti tshisekediste conviait les Congolaises et les Congolais il y a quelques mois encore. Elle ne serait plus à l’ordre du jour. « Jamais vous ne nous avez vu renforcer cette campagne. Nous avons estimé ne pas y aller », a-t-il répondu à une question sur le plateau de « Top Presse ». Juste avant de lâcher la bourde congénitale de l’UDPS, qui lui vaut tant de méfiance de cette communauté internationale sur laquelle ce qui tient lieu de hiérarchie du parti compte plus que sur ses combattants, tout en prétendant à tue-tête que c’est le peuple qui dirige à l’UDPS : « Lorsqu’on est un leader qui incarne la volonté du peuple, (on ne) fait que ce que le peuple demande et ce qu’il fait le peuple l’accepte », l’a-t-on entendu dire.
A la question de notre confrère d’Actualités.cd, P. Ligodi, de savoir si l’UDPS prendra part aux élections d’ores et déjà programmées par la CENI, la réponse du secrétaire général du parti a fait un plongeon 17 ans en arrière, lorsque le défunt ‘lider maximo’ appelait sans succès à ne pas prendre part au referendum constitutionnel et aux élections qui avaient suivi en 2003 : l’UDPS du duo Tshilombo – Kabund ne participera aux élections que « dès lors que Kabila va nous laisser la place. Mais, c’est au peuple de décider si Nangaa va continuer, s’il a confiance en ce bureau de la CENI. Moi, je pense que non. Tout se dessinera après le départ de Kabila. Pour nous, Kabila a sabordé l’accord du 31 décembre. Nous ne pouvons pas accepter d’être roulés une deuxième fois », a expliqué l’homme à tout faire de Katumbi au sein de l’UDPS/Limete.
Au sujet de la querelle de succession au sein du parti, Kabund wa Kabund s’est prononcé avec l’absence totale d’éducation et de tact qu’on lui a toujours connu. Il ne se sera sûrement pas fait que des amis parmi ceux qui à l’UDPS rêvent encore de la réunification des tendances fratricides de « la fille aînée de l’opposition ». « « Donnez le temps au temps et vous remarquerez que Mubake et Tshibala ne sont plus à l’UDPS. Nous demandons à ces deux de faire comme Bruno Mavungu qui ne nous a pas posé beaucoup de problème. Il a créé son parti propre parti », a expliqué Jean-Marc Kabund. Ajoutant que « « Mubake doit s’assumer. Il a rejoint de manière simple Kabila. Il est allé mains et pieds liées chez Kabila. Si il a été déçu par Kabila parce qu’il n’a pas été nommé Premier ministre, il ne doit pas donner l’impression qu’il veut rentrer. Qui était-il ? Il n’y a pas des super-combattants. Nous avons constaté son auto exclusion … », a-t-il déclaré, pète-sec.
J.N.