Plutôt réussie, la table ronde de mobilisation des ressources pour lutter contre le paludisme, organisé par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), mardi dernier à Kinshasa. Pour cette maladie tropicale qui tue, comme on le dit, plus que le Sida, tout le gotha national a effectué le déplacement du Kempisky Fleuve Congo Hôtel pour encourager et soutenir le plan quinquennal 2016-2020. Notamment, des membres du gouvernement emmenés par le 1er ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, représentant le Président de la République. Mais également, des membres du parlement, des représentants du corps diplomatique, sans compter les partenaires bilatéraux et multilatéraux intéressés à ce type de problèmes sanitaires. « Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires sur le plan financier pour assurer le paiement de sa part dans le financement de la lutte contre la paludisme, avec les partenaires extérieurs, pour garantir la mise en œuvre efficace du plan de lutte y relatif », a promis le chef du gouvernement au nom du Président de la République.
Contribution gouvernementale
La contribution gouvernementale, équivalent à 5 % de la contribution des bailleurs de fonds dans cette lutte cruciale pour la préservation de la santé de millions de personnes en RD Congo, c’est la condition sine qua non pour que les partenaires s’engagent. Et Bruno Tshibala et son gouvernement le savent. Le ministre de la santé publique, le Dr Oly Ilunga Kalenga, également présent à la cérémonie de mardi dernier est revenu sur la question, en expliquant que la table ronde visait un plaidoyer auprès des parties prenantes sur la problématique du financement adéquat et des mécanismes innovants de mobilisation des ressources locales additionnelles au niveau central et décentralisé, ainsi que l’obtention renouvelé du financement gouvernemental, du secteur privé, des associations philanthropiques et des partenaires au développement. Pour permettre au PNLP de faire encore mieux qu’au terme du quinquennat précédent, marqués par des progrès remarquables en matière de lutte contre le paludisme. En janvier 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie, les performances réalisées par la RD Congo ont été saluées par une palme continentale décernée par l’Alliance des Leaders Africains contre le Paludisme (ALMA), en marge du 28ème sommet de l’Union Africaine. Le plan national 2016-2020 ambitionne de faire encore mieux en atteignant un taux de réduction de la mortalité et de la morbidité due au palu de 40 % d’ici 2020.
Résultats encourageants
Les résultats, plutôt encourageants, obtenus par le PNLP grâce à l’appui gouvernemental et des bailleurs de fonds ne semble pourtant pas du goût de tous en RD Congo. Puisque la table ronde du Kempisky Fleuve Congo Hôtel a été précédée d’une campagne de dénigrement du staff dirigeant du programme, manifestement visé par une campagne de calomnie qui dénonce une prétendue opacité dans la gestion du fonds du Gouvernement. Mais aussi, des sommes pharaoniques de l’ordre de quelques 8 milliards USD toutes aussi prétendument non retraçables.
Des sources du Maximum au PNLP réfutent et attribuent ce qu’elles considèrent comme des « folies jalouses » aux ambitions dévorantes de l’un ou l’autre cadre du programme. Parce que la demande des fonds de contrepartie est l’œuvre, non pas du PNLP, mais du ministère de la Santé publique. Il s’agit de fonds qui, aussitôt décaissés, sont logés dans le compte de l’Instance de Coordination du Fonds Mondial en RD Congo (CCM) et supervisés par le ministère de la Santé publique qui ordonne tous les décaissements sur base d’un plan d’utilisation du PNLP validé par la Commission d’Elaboration des Propositions (CEP) du CCM. Les inspecteurs des Finances se chargent ensuite de la vérification de l’utilisation de ces fonds. Impossible qu’il y ait gestion opaque dans ce cas précis, donc.
Diabolisation à dessein
La calomnie selon laquelle 8 milliards USD auraient échappés aux procédures est on ne peut plus absurde et trahit, à elle seule, toute la mauvaise foi qui ronge les initiateurs de la campagne contre le staff dirigeant du PNLP. Pour la bonne et simple raison que 8 milliards USD, c’est près de 4 fois le montant des plans stratégiques de lutte contre le palu, qui se chiffrent à quelque 2 milliards et demi seulement. On imagine mal, en effet, comment le comité directeur du PNLP aurait détourné un montant 4 fois supérieur à son budget quinquennal.
Au PNLP, quelqu’un ou quelques-uns veulent la tête du comité directeur, à tout prix. Pas pour l’intérêt du programme, qui ne se porte pas aussi mal que ça, ni des malades du palu, qui n’ont rien à faire de ces joutes au sommet.
J.N.