Une rencontre de haut niveau entre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le Gouvernement de la République, le Comité National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, ainsi que les partenaires internationaux qui accompagnent le processus électoral s’est tenue mercredi dernier au siège de la CENI à Kinshasa. Au menu des échanges dans ce cadre de coordination des appuis au processus électoral, l’état de la question électorale rd congolaise après la clôture du processus de révision du fichier électoral.
Le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi Katintima, a tenu à le souligner à l’intention de ses interlocuteurs, parmi lesquels certains versent un peu trop allègrement dans la tendance populiste à réclamer à cor et à cri la publication d’un calendrier électoral : les activités électorales qui doivent suivre la clôture d’ici janvier 2017 des opérations de révision du fichier électoral sont de loin plus importantes que la publication d’un chronogramme qui tributaire de certaines conditionnalités. Parce que le respect du chronogramme de ces activités de même que leur concrétisation dans le cadre d’un calendrier électoral inclusif sont tributaires des engagements fermes et concrets du Comité de partenariat réunis mercredi. La CENI attend ainsi des partenaires internationaux comme la MONUSCO, l’Union Européenne, l’Union Africaine ainsi que les organismes internationaux d’appui aux élections, le déblocage des appuis et autres financements promis et le renforcement des moyens logistiques l’administration électorales, qui doivent dépasser le niveau de contribution de 2006.
Attentes de la CENI
Du gouvernement et des élus nationaux, il est attendu la présentation suivie de l’adoption de la nouvelle Loi électorale ainsi que de la Loi sur la répartition des sièges par circonscription. C’est cette dernière loi qui donnera le go à la convocation de l’électorat et à l’inscription des candidatures. Cette dernière sera suivie successivement par la commande, la production et la livraison des matériels sensibles comme les bulletins de vote et les machines à voter ; le déploiement du matériel et le recrutement, la formation et le déploiement des agents électoraux sur les 135 milles bureaux de vote envisagés. Sur ces questions essentielles à la poursuite heureuse du processus en cours, les débats semblent se focaliser sur la date de la tenue des scrutins qui ne se déroulent que sur une seule journée, prêtant très peu d’attention à toutes les autres étapes qui précédent ce jour du scrutin. Or, ce sont ces opérations complexes qui nécessitent un appui exceptionnel des partenaires pour raccourcir sinon respecter les délais conduisant au vote proprement dit, qui sera, à son tour, suivi de l’opération de ramassage et agrégation des résultats ; des contentieux et enfin de la proclamation des résultats définitifs.
Occasion pour Norbert Basengezi de rappeler à ses interlocuteurs que la CENI a déjà présenté deux calendriers des élections, tous rejetés pour des raisons diverses par les acteurs politiques. Avant de souligner que la date du 31 décembre 2017 annoncée pour la tenue des élections combinées présidentielle et législatives (nationale et provinciale) était irréaliste puisqu’elle ne prenait pas en compte les contraintes techniques, financières et logistiques pourtant exposées par les experts nationaux et internationaux qui ont travaillé aux côtés de la CENI lors du Dialogue politique inclusif ayant débouché à l’Accord politique de la Saint Sylvestre. La CENI a besoin de 504 jours pour assurer l’ensemble des activités électorales.
Annonces des partenaires
De façon unanime, les partenaires présents à cette rencontre ont salué le travail abattu par la CENI parfois dans des conditions très difficiles notamment dans les secteurs à conflit. Si le lancement effectif des opérations dans le Kasaï, Kasaï central et les deux territoires de la Lomami a également été encouragé, il reste que la communauté internationale attend avec impatience la publication rapide du calendrier électoral qui définirait clairement les perspectives de sortie de crise en République Démocratique du Congo. Et n’annonce aucune contribution avant la réalisation de conditionnalités : transparence totale lors de la publication de la liste définitive des électeurs afin d’éviter toute suspicion ; mise à disposition de copies pour les parties prenantes aux élections après traitement qualitatif ; accréditation rapide des observateurs afin de leurs permettre de circuler dans l’ensemble du pays. Tout en ne promettant quasiment rien de concret, les partenaires internationaux ont invité le gouvernement à disponibiliser les fonds nécessaires devant permettre à la CENI de tenir son chronogramme des activités prévues dans le calendrier électoral.
Hélène OTSHUMBA