Naguère entreprise publique, l’Institut des Musées Nationaux Congolais, IMNC, a été transformé en établissement public en 2009, comme l’INSS. Mais l’IMNC n’a jamais contribué au budget de l’Etat, contrairement aux musées célèbres comme celui du Vatican, par exemple, qui réalise en moyenne 235 millions d’euros.
Le ministère de la Culture et Arts compte construire des musées et des bibliothèques dans la province du Kwilu avec un budget de 231,9 millions de FC. Le nombre des infrastructures à construire effectivement n’a pas été déterminé dans le document du ministère de la Culture et Arts qu’un vent favorable a fait atterrir au Maximum. Le projet a d’ailleurs été repris tel quel dans le budget de l’Etat 2017. La rentabilité du ou des musées du Kwilu est loin d’être garantie, faute d’accessibilité à cette ville de l’ex-province de Bandundu par un grand nombre des visiteurs. Un musée sans visiteurs n’est pas du tout concevable, soutiennent des experts. Malgré tout, l’Etat a prévu de construire 14 musées de proximité en province et un musée panafricain à Kinshasa.
Le musée de Kinshasa, situé sur les hauteurs de Mont Ngaliema et voisin de l’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, FARDC, et du ministère de la Défense nationale, ne dépasse pas les 1000 visites l’an. Y a pas photo avec Le Louvre, en France, avec sa moyenne de 9 millions de visites l’an, ou encore le petit musée du Quai Branly, avec une moyenne de 1.000.000 des visiteurs l’an.
Tout proche de la RD Congo, il y a le Musée de Kigali qui attire grand-monde, surtout durant le mois d’avril, période durant laquelle les massacres à grande échelle des Tutsi et des familles Hutus avaient été perpétrés en 1994. Depuis juillet 2016, la coopération sud-coréenne construit, non loin du Palais du Peuple de Kinshasa, sur le site dit Tembe na Tembe, le long du Boulevard triomphal, un imposant immeuble pour l’Institut des Musées Nationaux du Congo. Le coût des travaux n’a jamais été révélé. Aussi les analystes doutent-ils aussi de sa rentabilité. «Depuis toujours, les RD Congolais n’ont pas vraiment la culture des musées…Le rejet de la tradition ancestrale, de la coutume, par de là, des statues, bracelets et œuvres d’art de l’ancien temps, qualifiés de « Bokoko », pratiques fétichistes, prêché dans les églises de réveil aura davantage éloigné des musées », fait comprendre Adam Djedidja, professeur d’histoire. L’institut des musées nationaux du Congo, IMNC, est, en effet, dépositaire du patrimoine culturel, matériel et immatériel de la République Démocratique du Congo. Il gère des centaines d’objets, la plupart des statuettes, des amulettes et autres instruments musicaux de la diversité ethnolinguistique r-dcongolaise. Outre le musée du Mont-Ngaliema à Kinshasa, l’IMNC gère également le Musée national d’Art Contemporain et de multimédia de la place de l’Echangeur de Limete, des musées nationaux de Lubumbashi, de Kananga, du centre de Butembo, de Mbandaka, de Boma, de Kikwit.
Le souci de préserver le patrimoine culturel rd congolais ne doit pourtant pas occulter le fait que le futur bâtiment de la place Tembe na Tembe doit être amorti et apporter son obole au budget de l’Etat. La principale source des revenus du Vatican est son musée. L’IMNC n’est actuellement d’aucun apport financier. A moins que l’Etat ne se décide de convenir d’un partenariat public-privé ou d’une autre formule de management pour la rentabilité de l’IMNC, sinon l’immeuble quasiment fini, don de la coopération sud-coréenne, ne sera qu’un éléphant blanc de plus.
Pourtant, le siège actuel de l’IMNC représente tout un symbole. Le musée se situe là où le grand chef coutumier Teke-Humbu du nom de Ngaliema avait érigé sa résidence. C’est en ce lieu qu’il avait reçu le roi Makoko de l’autre rive du Pool Malebo, futur Brazzaville. C’est aussi à ce même endroit qu’on trouvait, à l’époque, le bateau de Henry Morton Stanley qui est devenu actuellement de Mont Ngaliema. Cet endroit a également servi de résidence au premier gouvernement belge et ensuite aux deux premiers présidents, Joseph Kasa-Vubu (de 1960 à 1965) et de Joseph Désiré Mobutu (de 1965, à sa prise du pouvoir jusqu’à la mort de sa première épouse en 1977).
POLD LEVI.