Au cours d’un point de presse, le 20 juin 2017, Pierre Lumbi Okongo, le président du conseil des sages du Rassop Katumbiste a synthétisé en cinq points la position du G7 par rapport au processus électoral. Au premier de ces points, on apprend que “Le G7 n’ayant pas accepté d’entrer dans le gouvernement mis en place sur base d’un arrangement frauduleux, car ne respectant pas les clauses de l’Accord, refuse, pour la même raison de participer au CNSA en cours de constitution”…
Les quatre autres points sont ainsi énoncées : « Le G7 maintient, contre vents et marrées, le cap vers les élections devant se tenir au plus tard en décembre 2017. Il est à souligner que si à cette échéance, les élections n’étaient pas organisées, il en sera tiré les conséquences suivantes : Les élections seront organisées sans Kabila ; Le G7 exigera que la CENI organise les élections sous la supervision des Nations Unies étant donné qu’il n’y aura aucune institution légitime ; Le G7 exige, en outre, le retour sans condition du Président Moïse Katumbi et réaffirme qu’il est son candidat à la prochaine élection présidentielle ; Le G7 n’acceptera pas un troisième dialogue car, il n’y a plus rien à négocier »…
L’opinion avertie a ainsi le loisir de constater la divergence dans la fixation des périodes électorales entre le G7 (qui situe les élections à “au plus tard en décembre 2017”) et la CENCO (qui situe les siens à « avant décembre 2017 »). Et aussi, que la synthèse de Pierre Lumbi est précédée de la motivation selon laquelle « Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Joseph Kabila est l’unique obstacle à l’organisation des élections libres, transparentes, inclusives et crédibles en vue de l’alternance démocratique en RDC, alors que les mandats de tous les membres des institutions à élection ont déjà expiré ».
Il est intéressant de rappeler que sont, au regard de son entendement, fin mandats électifs, notamment, les députés nationaux, les sénateurs et les députés provinciaux et les gouverneurs des provinces, en ce compris ceux du G7 qui comprend des formations politiques comme le Msr, l’Unadef, l’Unafec, l’Arc, le Pdc, le Msdd et l’Aco. Mais chacun en RD Congo sait que du 31 décembre 2016 (pour ne pas dire du 20 décembre 2016) à ce jour, l’Assemblée nationale, le Sénat et les Assemblées provinciales n’ont enregistré aucune démission d’un seul élu G7. Preuve, si besoin est, que ne détenant pas de mandat électif à l’instar de son compère Christophe Lutundula, Pierre Lumbi sait qu’il met mal à l’aise les députés et les sénateurs de son propre groupe.
Report inéluctable des échéances
En effet, au chapitre IV consacré au « Mécanisme de suivi de l’Accord politique » et au « Processus électoral », les parties prenantes à l’Accord du 31 décembre 2017 ont défini les attributions du Conseil National de Suivi de l’Accord, du Processus Electoral et du Gouvernement en ces termes : « Apprécier consensuellement le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections avec le Gouvernement et la CENI ».
En d’autres termes, en cas de force majeure justifiant par exemple le report des élections – ce vers quoi on semble manifestement de diriger – c’est aux 28 membres de cette institution que reviendra la charge – en accord évidemment avec le Gouvernement et la Centrale électorale – de décider. Peu importe son animateur principal.
Plusieurs forces politiques et sociales en sont conscientes. C’est le cas des Jeunes du Rassemblement des forces politiques et sociales, qui après la sortie médiatique de la CENCO, se sont entendus expliquer par Corneille Nangaa que « … la non organisation ou tenue des élections au plus tard décembre 2017 était prévisible depuis les discussions autour des évêques. Raison pour laquelle dans l’Accord du 31 décembre 2016, on y a placé une brèche de glissement de la période transitoire au Chapitre 4.3 qui stipule : Du processus électoral ‘Les Parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence la présidentielle, législatives nationale et provinciale au plus tard décembre 2017. Toutefois, le CNSA, le Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections ».
Si la jeunesse de « Rassop » a été édifiée de façon aussi claire que nette à propos de la certitude du report des élections, comment douter un seul instant que Pierre Lumbi Okongo, tête pensante du G7 et dernier Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, ne s’en soit pas rendu compte le premier ?
Au mépris de l’éthique
La sortie médiatique du 20 juin 2017 aura, à dire vrai, servi beaucoup plus à annoncer son désengagement de la présidence du Conseil des sages du «Rassop» par rapport au CNSA qu’à rendre public le tralala constitué par les quatre autres points de sa synthèse.
Il y a cependant plus : avec ce désengagement, le G7 prend sur lui la responsabilité de disqualifier le Rassop/Limete de toutes revendications institutionnelles au cours de la période préélectorale et électorale, dont notamment la primature. Car les postes de Premier ministre et de Président du Conseil des sages sont intimement liés dans l’Accord de la Saint Sylvestre.
Conséquence logique : Pierre Lumbi ne devrait plus engager le Rassop Katumbiste devant la Majorité Présidentielle en qualité de président du Conseil des sages et a hypothéqué son mandat non électif à la tête de la plateforme issue du conclave de Bruxelles-Genval.
Omer Nsongo die Lema avec Le Maximum