Pas de ligne budgétaire spécifique pour la Santé Mère et Enfant dans le Budget 2017 du ministère la Santé publique. Aucun rond n’est prévu non plus pour prévenir ou mener une riposte en temps réel contre les épidémies. Alors que, chaque année, il en survient au moins une en RDC.
Le budget 2017 de la Santé publique repose à 62,5% sur les ressources extérieures, soit 490.7 milliards de FC, sur des prévisions globales de 780 milliards de FC. L’Etat rd congolais compte ainsi sur l’apport des partenaires pour de porter la part de la santé à 7,9% sur le budget global 2017. A la faveur d’une conférence-débat sur le budget 2017 organisée le 23 juin 2017 par la société civile à l’Hôtel Venus à Kinshasa, des experts ont déploré le fait que l’Etat rd congolais ait pratiquement abandonné l’un des attributs de sa souveraineté, la Santé publique, à la compassion des partenaires extérieurs.
En tout état de cause, la RDC reste en dessous du niveau exigé dans la Déclaration d’Abuja (2001) qui demande aux Etats signataires d’allouer une part d’au moins 15% du budget national au secteur de la Santé.
Il est ainsi aléatoire pour la RDC de réaliser son PNDS, Plan National de Développement Sanitaire (2016-2020) dont la couverture sanitaire universelle pour les interventions Mère et Enfant. Ou encore la politique du gouvernement en 2017 présentée par le cabinet du ministre de la Santé, Oly Ilunga. Qui vise, entre autres, l’offre des médicaments et produits de santé de qualité, prioritaires et vitaux, la lutte contre les maladies endémiques, notamment le paludisme, le VIH/SIDA, La tuberculose, la fièvre jaune, la rougeole et le choléra et la réhabilitation et l’équipement des infrastructures sanitaires, des hôpitaux et des centres de santé de référence dans les chefs-lieux des provinces. L’Etat rd congolais a, en effet, passé du simple au double le budget de la Santé publique sur deux ans. De 785 029 880 031 FC en 2017 contre 366 005 338 403 FC en 2016. Il se dégage ainsi un accroissement de 114 %, largement tributaire des partenaires extérieurs. La planification faite dans le PNDS 2016-2020 prévoit que les ressources propres du gouvernement dans le budget de la Santé augmentent de 2$ par habitant par année et avec un accroissement progressif pour atteindre 15$ par habitant d’ici 2020. Or, dans le projet du budget 2017, le ratio (pour 77 millions d’habitants) est à 7$/habitant, très faible et loin du seuil minimum prévu pour 2017 qui devrait être de 9$/habitant.
Les fonds prévus pour les interventions dans les 26 provinces de la RDC ne sont que 19.8 milliards, soit 2.9% du budget de la Santé publique, dans un espace où se concentrent plus 70% de la population. Si le gouvernement s’est engagé à atteindre la couverture sanitaire universelle à travers le groupe Mère et Enfant, il n’a cependant réservé que des crédits de 202 643 179 dollars, alors que la contribution prévue dans le PNDS 2016-2020 est de deux fois plus, soit 405.952.641 dollars. Le ministère de la Santé Publique a élaboré un cadre d’investissement auquel le Gouvernement devrait contribuer chaque année à hauteur d’au moins 300 millions de dollars sur ressources propres pour soutenir les actions spécifiques devant réduire la mortalité maternelle et infantile. Et pourtant, aucune ligne budgétaire spécifique de la Santé Mère et Enfant n’apparait clairement dans le Budget 2017 de la Santé.
Le budget d’accès aux médicaments, en large partie des soins de santé primaire, correspond à celle d’une petite commune en France. Quelque 8 297 302 096 FC, soit environ 7 millions de dollars. Médecin combattant UDPS, Oly Ilunga s’emmêle bistouri et scalpel, lorsqu’il ne prévoit que 1.443.761.223 FC pour l’acquisition des matériels médicaux contre37 242 765 471 FC pour des trains-trains dans des hôpitaux généraux et 2.181.351.967 FC pour des hôpitaux spécialisés ainsi que 6.827.748.480 FC les maternités et les dispensaires. Des experts de la Santé déplorent également que les fonds du budget 2017 de la santé sur la lutte contre la malnutrition restent encore très faibles pour améliorer la prise en charge médicale de la malnutrition, chez les enfants âgés de 0 à 5 ans. Et Pourtant, cette situation sur la malnutrition est restée inchangée de 2008 jusqu’à ce jour. Autre grief, les prévisions de la contrepartie des projets en 2016 n’étaient pas exécutées. Ce qui met à mal le principe qui exige que la contrepartie soit d’abord versée, avant que les partenaires en appui au ministère de la Santé ne donnent leurs parts.
ABIJA BENAJA