Beaucoup d’encre, de bandes vidéo et de salive, ont fait l’objet de rumeurs et de spéculations à travers le pays, voire le monde, sur un fait malheureux, qui a dégénéré en drame de massacre quotidien dans l’espace du Kasaï Central et du Kasaï et quelques entités de la Lomami. Ce phénomène a même traversé cet espace pour tenter (vainement) une incursion les provinces voisines du Kasaï Oriental, du Sankuru du Lualaba.
La genèse
La mort de Pandi Jean-Pierre Kamwina Nsapu, un chef coutumier du territoire de Dibaya, au Kasaï Central, suite à une querelle de succession a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, a entraîné le massacre des policiers par quelques adeptes du chef révolté organisés en « milices ». Depuis août 2016, le phénomène s’est étendu à Kananga, chef-lieu de la province, situé à plus ou moins 100 Km, à Tshikapa (Kasaï), Luilu et Mwene-Ditu (Lomami) notamment. Sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le ministère de l’Intérieur et Sécurité a pris en charge ce phénomène et a pu, à force de dialogues, parvenir à la régularisation de la situation de la chefferie coutumière de Kamwina Nsapu. Le jeune frère du défunt, Ntumba Kabeya est monté sur le trône lui légué par son frère décédé, à la satisfaction de tous les villages de sa juridiction. Mais la paix retrouvée sera aussitôt troublée par la récupération opportunistes des événements par des groupes de malfrats qui se sont adonnés à des actes terroristes sous le label « Kamwia Nsapu » autant pour justifier leur barbarie que pour terroriser leurs victimes qu’ils pillaient, violaient, ou tuaient sans états d’âme, à des centaines de kilomètres de la petite chefferie de Kamwina Nsapu. Ces hommes qui utilisaient abusivement le nom ou le label « Kamwina Nsapu » n’étaient que des criminels, des de grand chemin, des terroristes qui semaient la mort et la désolation partout où ils passaient. Avec les mêmes méthodes macabres des terroristes de Boko Haram au Nigéria ou de l’Etat islamique au Proche et au Moyen-Orient. Rien ne les lient en fait à Kamwina Nsapu. Leurs revendications, politiques ou sociales ne sont pas formulées, quoiqu’en aient dit les évêques catholiques congolais dans leur très curieuse récente déclaration appelant les autorités rd congolaise à écouter les « revendications sociales » de ces bandes d’auteurs de crimes contre l’humanité qui s’attaquent à tous les symboles de l’Etat, aux agents de l’ordre en mission pour maintenir l’ordre public, à la Commission électorale congolaise et à …l’Eglise catholique.
On ne peut en effet expliquer autrement le fait qu’un problème surgi au départ dans le territoire de Dibaya au Kasaï central, puisse concerner les paisibles citoyens qui habitent Tshikapa, au Kasaï, Mwene-Ditu, Kamiji, Luilu, dans la Lomami, Lusambo au Sankuru, Mwanza Lomba dans le Kasaï Oriental ou Musumba et Sandoa, dans le Lualaba. Aujourd’hui, ce phénomène a entraîné le déplacement massif des dizaines de milliers de Congolais dont certains ont traversé les limites de leurs provinces et même les frontières nationales.
Le décor planté, c’est dans ce contexte, teinté de deuil et d’insécurité, que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a pris son bâton de pèlerin de la paix pour se rendre à Kananga. Pour consoler les familles endeuillées, donner l’espoir de vivre à ceux qui ont tout perdu, encourager et réorganiser les forces de l’ordre et de sécurité qui ont bravé ce phénomène, au risque de leur vie. Joseph Kabila a rassurer tous les habitants de l’espace Kasaï. Bien avant son arrivée à Kananga, beaucoup de rumeurs courraient que le Président avait peur d’arriver à Kananga pour y affronter les « Kamwina Nsapu ». Aujourd’hui, tous les pêcheurs en eaux troubles sont confondus. Le Raïs a eu des consultations avec les différentes couches de la population à partir de ce jeudi 1er juin 2017. Comme père de la Nation, il a eu plus à écouter plus qu’à parler. Bientôt, il annoncera des mesures qui s’imposent pour mettre un terme à ce désordre qui n’a que trop duré. Après Kananga, le Chef de l’Etat s’est rendu à Mbuji-Mayi, à 200 Km de Kananga pour les mêmes motifs.
DAVID MUTEBA KADIMA
VISITE AUX KASAI POUR IMPOSER LA PAIX : Kabila à l’assaut du terrorisme
