A l’évidence, le député national et président de l’UDA Originelle, André Claudel-Lubaya a loupé une occasion de se taire. En claironnant lundi 9 mai dernier sur les antennes de Radio Okapi que les FARDC s’étaient rendues coupables d’un carnage dans le village de Tshisuku en territoire de Dibaya, l’opposant rd congolais a lamentablement trahi, comme beaucoup d’autres acteurs politiques réfugiés dans les travées de l’opposition politique, son envergure politique réelle, de l’avis de certains observateurs qui se sont confiées au Maximum. Par mauvaise foi ou insuffisance d’informations, l’ancien gouverneur PPRD de l’ex Kasai Occidental dont il est originaire, qui a transité par l’UNC de Kamerhe en quittant le parti présidentiel avant de relancer l’UDA Originel, le parti politique de son défunt père, a profité d’incidents violents survenues à Tshisuku pour se donner de l’envergure en chargeant les forces loyalistes. Une attitude très prisée par certaines chancelleries étrangères essentiellement soucieuse de démontrer que le pays de Lumumba n’est pas gérable sans les puissances qu’elles représentent et qui, si elle est compréhensible dans le chef de ces dernières, ne s’explique pas de la part d’un leader politique national.
Des militaires en provenance de la frontière angolaise auraient tiré sur la foule dans un marché de la localité, tuant et blessant de nombreuses personnes, avait claironné l’ancien gouverneur, sans avancer le moindre bilan. Mal lui en a pris parce que 24 heures plus tard, mardi 10 mai 2017, le président de l’Assemblée provinciale du Kasai Central démentait formellement l’information livrée inconsidérément par Claudel Lubaya. Bien plus, il s’est avéré que ce sont les FARDC qui avaient été attaquées par des bandes de terroristes se revendiquant de la milice Kamwina Nsapu à Tshisuku et qui ont riposté, neutralisant au moins 5 parmi les assaillants et mettant en fuite le chef de la bande qui écumait les localités environnantes, égorgeant tous ceux qui croisaient sa route sans que cela n’émeuve Claudel Lubaya outre mesure. En guise de dégâts collatéraux de ce bref affrontement, le speaker de l’Assemblée provinciale, citant des sources locales non démenties jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse n’a signalé qu’une dame blessée par une balle perdue.
La sortie de bois tonitruante d’André-Claudel Lubaya, quoique symptomatique du commun des mortels dans l’opposition en RD Congo, mérite d’être souligné, explique à nos rédactions un analyste politique de l’Université de Kinshasa, originaire des provinces kasaïennes, qui a requis l’anonymat. Parce qu’elle trahit une propension déplorable à se servir des malheurs des populations que l’on prétend représenter et défendre pour accéder et bénéficier des avantages qu’offrent l’exercice du pouvoir politique, selon lui. Dans le cas des miliciens Kamwina Nsapu, la quasi totalité de l’élite politique de la province qui fait partie de l’opposition politique rd congolaise semble soutenir les terroristes qui étêtent et tuent sans vergogne des paisibles citoyens autant que des représentants du pouvoir, des policiers et des agents de la CENI depuis plus d’un an maintenant. Comme si les exactions ainsi commises feraient le lit de leur accession au pouvoir. « On tue mon peuple », entend-on ici et là, lorsque les miliciens et leurs affidés font les frais de la réaction des forces de défense commises au rétablissement de l’ordre et de la sécurité dans cette partie du pays. Jamais l’inverse, même lorsque plusieurs dizaines d’éléments de la police nationale sont égorgés par les terroristes, et encore moins lorsque des préposés de la CENI sont assassinés et des inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire en mission au service des élèves de la région sont enlevés par « le peuple » terroriste.
Mercredi 10 mai 2017, le nombre de déplacés internes dus à la terreur Kamwina Nsapu a atteint le seuil de plus 100.000 âmes, selon les organisations humanitaires qui gravitent autour de la MONUSCO et tentent de voler au secours de ces victimes. A quelques semaines d’importantes opérations pré-électorales dans la région, l’insécurité dans les provinces issues de l’ex Kasai Occidental apparaît comme un vilain retour de manivelle. Contre les populations locales, mais sans nul doute aussi contre ces leaders politiques locaux complices actifs ou passifs des terroristes qui se réclament de Kamwina Nsapu. Parce qu’il s’avère impossible d’y effectuer les opérations de révision du fichier électoral et d’enrôlement des électeurs en temps voulu. Le terrorisme Kamwina Nsapu fait courir aux provinces de l’espace kasaïen le risque d’être exclues du processus électoral en cours, avec toutes les conséquences que comporte une perspective que l’élite politique locale ou originaire de la région a cru devoir encourager dans l’espoir d’affaiblir la Majorité présidentielle au pouvoir en RD Congo. En RD Congo, jamais l’opposition politique n’aura autant mérité d’être traitée d’opposition la plus bête du monde.
J.N.