Au moins 26 morts formellement identifiés, dont 9 éléments des forces de sécurité ainsi que des dizaines de blessés, rien que pour la première semaine du mois de janvier 2017, le pré-bilan dressé, le 8 janvier 2017 augure des lendemains plutôt ténébreux pour la province du Kasaï central. Une guérilla, selon le Conseil de sécurité de la province présidé dimanche dernier par le Gouv Alex Kande Mupompa.
Déjà quelque 30 autres victimes de la crise de Kamwina Nsapu ont été dénombrées à Tshimbulu, à près de 30 Km de Kananga, quelques jours plutôt. Le développement de la province s’en trouve compromis, a redouté le Conseil de sécurité provincial. Tout ou presque est à l’arrêt en commençant par le train SNCC, véritable agent moteur des activités mercantiles dans la région. Même les provinces voisines en font les frais. Le prix du litre d’essence dans la région, notamment à Tshikapa, chef-lieu de la province du kasaï, est passé depuis le week-end dernier de 1.800 à 2800 FC, des cartons de chinchards et de poulets importés depuis l’Angola ont doublé des prix.
A Kananga, même le trafic routier urbain accuse ralentissement, nul doute du fait de la crise sécuritaire. La société de transport du Kasaï central, Transkac, a revu à la baisse le prix de l’unique trajet Kananga-Tshikaji de 1000 à 700 FC dans l’espoir de susciter de l’engouement des passagers vers ses rares bus. Bernique. Il est par contre observé un certain engouement des jeunes pour des pratiques fétichistes, singulièrement le recours au Cizaba, une sorte de rituel du genre Mayi-Mayi version kasaïenne qui consiste à se rendre invulnérable aux armes létales. Une campagne d’identification des opérateurs culturels est annoncée dans la province, officiellement, pour les mobiliser à l’émergence de la culture de la province ainsi que pour l’accès aux crédits. Pour l’opinion cependant, l’opération aurait en réalité pour finalité de ficher de présumés mystiques pratiquants de Cizaba. Kananga a tout l’air d’une «ville panique».
Nadine Kingombe
KANANGA A FEU ET A SANG : Alex kande redoute une guérilla, 26 morts pour la première semaine de janvier
