Il a fallu un petit tour du Chef de l’Etat sur l’avenue du Commerce pour que l’OVD entreprenne la réhabilitation de cette artère en plein cœur du centre des affaires, dans la commune de la Gombe, grâce aux fonds obtenus du gouvernement central …plutôt que de l’Hôtel de ville mais gérés par l’exécutif national. Débat.
La voirie de la capitale totalise un linéaire de 3.364 Km soit plus de 40% de l’ensemble de 7.433Km de voiries urbaines de tout le pays. Quelque 679 Km des routes de la capitale sont asphaltés. Des bitumes qui tombent en lambeaux à l’image des avenues Luambo ex-Bokassa, Commerce, en plein centre des affaires, dans la commune de la Gombe. Matata et Kimbuta s’en rejettent la responsabilité.
Au ministère national des ITPR, l’on tient pour alibi, l’article 204, point 24 de la constitution, qui stipule notamment que la voirie et les équipements collectifs provinciaux et locaux relèvent respectivement de la compétence exclusive des provinces et des entités territoriales décentralisées. Réponse du berger à la bergère. A l’Hôtel de ville de Kinshasa, l’on accuse le gouvernement Matata de ne verser qu’au compte-goutte les fonds de la rétrocession qui représentent pourtant 80% du budget annuel de la ville. Et que le gouvernement Matata s’est servi, plus de 4 ans durant, des frais d’investissements de la ville à sa guise. Rectificatif, « En appui au gouvernement provincial, le gouvernement central intervient dans les voiries et ouvrages de la ville de Kinshasa, en plus des voiries structurantes qui sont le prolongement des routes nationales, partant notamment de la nécessité d’assurer une certaine cohérence dans la fluidité du trafic routier ou selon que le financement provient des ressources extérieures», soutient Fridolin Kasweshi. « On me construit de larges boulevards alors que mon projet était plutôt un hôpital », s’est plaint le Gouv de la ville, André Kimbuta devant témoin…le Chef de l’Etat lors de la Conférence des gouverneurs en 2014.
En décembre 2015, le gouvernement central soutenait disposer, pour la ville de Kinshasa, de plusieurs études sur les voiries dont celles du projet portant sur 22 artères d’une longueur totale de 66 Km des voiries urbaines sous financement de la Banque arabe de développement économique pour l’Afrique, BADEA.
Cinq de 22 artères étudiées [Croix rouge (commune de Kinshasa), Bianda (comm. Mont-Ngafula), Biangala (Lemba), Kimwenza (Kalamu) et Kisenso (Kisenso)] qui représentent un linéaire total de 12,36 Km ont été sélectionnés pour les travaux de bitumage avec un budget évalué à 18 millions de dollars dont 16 millions proviendraient des partenaires extérieurs et 2 millions du gouvernement central. Serait-ce des fonds tirés sur les crédits d’investissement de la province ? La question mérite d’être posée d’autant plus qu’elle a empoisonné les rapports entre gouvernement central et gouvernement provincial ces 5 dernières années. Pour autant, près d’une année après, ni Kimwenza ni Kisenso, ni, ni, n’ont été réhabilitées. Par ailleurs, concernant la construction de l’autoroute devant directement relier le centre-ville de Kinshasa à l’aéroport de N’djili, l’Agence congolaise de grands travaux cherche un tiers partenaire qui puisse financer les travaux et exploiter la voie pendant une certaine période pour s’auto-rembourser. Les partenaires chinois ayant désisté. Par ailleurs, la réfection de By-pass aurait été finalement prise en charge par le contrat SOPECO. By-pass étant le prolongement de la nationale n°1. Un contrat de concession de 11 ans a, en effet, été signé en 2008 entre, d’une part, l’Etat r-dcongolais et la firme chinoise CREC-7 à travers sa filiale SOPECE pour la gestion du péage sur la route nationale n°1 Kinshasa-Matadi. Les recettes de péage sur ce tronçon de la nationale N°1, sont passées depuis début 2015 à USD 3,5 millions le mois. Et en retour, les Chinois se sont engagés notamment à entretenir régulièrement la route Kinshasa/Matadi et à verser USD 130.000 par mois à la province du Kongo central. Trois postes de péage sont, en effet, érigés entre Kinshasa et Matadi. Depuis SOPECE a revu à la hausse le prix de son péage. Ce qui n’est pas sans énerver les transporteurs routiers en ces avant-veilles des festivités de fin d’année où Kinshasa doit être approvisionné en vivres.
NADINE KINGOMBE.