La commission électorale nationale indépendante devrait être réaménagée, conformément à l’article 19 de l’Accord politique issu du Dialogue politique national. L’opposition, qui a pris part aux accises a, en effet, obtenu le remplacement de ses représentants au sein de cette institution d’appui à la démocratie. Mais le premier rapporteur de la centrale électorale, Jean-Pierre Kalamba, ultratshisekediste…jadis, s’accroche bec et ongles à ses fonctions, entraînant d’autres membres estampillés de l’opposition mais désavoués. Jusque quand ? On ne saurait le prédire avec exactitude.
Même si on observe qu’il se fait plutôt rare, le très médiatisé Jean-Pierre Kalamba. Loin des yeux, loin des convoitises. Les jours lui seraient-ils comptés à la CENI. En tout cas, à défaut de rendre le tablier comme le gouvernement Matata s’y est employé, les délégués de l’opposition seraient démis de leurs fonctions dans les prochains jours. Cette fatwa-là est sans cesse renvoyée à la saint glinglin, commente-on à la CENI. Rien n’est, en effet, aussi simple : l’opposition elle-même s’étant disloquée en plusieurs regroupements avec des objectifs parfois opposés : le Rassemblement, l’opposition dialogueur, le front pour le respect de la constitution menée par le MLC-Bazaïba, etc., l’opposition extraparlementaire, il y aurait même l’opposition avec branche armée, avec une constellation des mouvements Mayi-Mayi. Selon toute logique, cependant, il n’y a que l’opposition favorable aux conclusions du Dialogue qui aura la prérogative de changer des délégués à la CENI.
Dans l’entre-temps, c’est plutôt une ambiance de sérénité et d’intenses activités qui règnent au sein de la centrale électorale. Comme qui dirait faire et laisser braire. Après le Nord-Ubangi où plus de 760.000 personnes ont enrôlés, la CENI se déploie simultanément dans douze autres provinces où elle va enrôle ferme et souple. Alors que les politiques peinent à s’accorder notamment sur la formation du gouvernement, la CENI remplit rationnellement ses parts d’obligations relevant de l’Accord politique résultant du Dialogue de la Cité de l’OUA. La Commission électorale nationale indépendante a, en effet, déposé son budget réaménagé au bureau du président de l’Assemblée nationale. Ce budget se chiffre à 1, 8 milliard de dollars. C’est plus du tiers du budget portant exercice 2017 déposé par le désormais ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon. Selon l’Accord issu du Dialogue, le budget de la CENI devrait être « rationnel et détaillé sur l’ensemble du processus électoral». Réponse du Vice-président de la CENI (issu de la Majorité présidentielle, MP) Norbert Basengezi Katintima, le budget de la centrale électorale, a-t-il fait comprendre, tient compte du déploiement des matériels, de la multiplication des bureaux d’inscriptions et de tous les problèmes liés à la logistique.
Chaque trois mois à dater du 24 octobre 2016, date où le Chef de l’Etat a pris acte de l’Accord issu du Dialogue, le Sénat et l’Assemblée nationale devraient contrôler les recettes et dépenses relevant de la Commission électorale nationale indépendante. Mais comme janvier 2017 sera une période des vacances à moins qu’une session extraordinaire soit ouverte, ce n’est qu’en mars 2017 que les deux chambres du Parlement devraient auditer la gestion financière de la CENI.
NADINE KINGOMBE