Samedi 12 novembre, la RD C comme le monde entier a célébré la huitième journée mondiale de la pneumonie. Une pathologie qui, dans le cas de la RDC, est la deuxième cause de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans et la première dans le monde. Selon les statistiques, près de 155 millions d’enfants dans le monde en souffrent, dont trois millions en RDC. Comme on peut le constater, la pneumonie est un tueur redoutable.
Qu’est-ce que donc que la pneumonie ? D’après un document du Programme National de Lutte contre les Infections respiratoires, la pneumonie est une infection respiratoire aigüe affectant les poumons. En période d’incubation, les alvéoles qui constituent le parenchyme des poumons sont remplis de pus et de liquide à la place de l’air. La pneumonie est causée par des agents infectieux comme les bactéries, les virus et les champignons. Ses germes les plus courants sont le streptococcus pneumonia, l’haemophilus influenzae type B et le pneumocystis jiroveci.
Des facteurs de risque entrent aussi en compte. Il y a d’abord l’âge : les moins de cinq ans et les plus de soixante sont les plus exposés. Ensuite, les facteurs environnementaux : le froid, la chaleur, les poussières, les fumées (de cuisine ou de tabac), les gaz toxiques. Habiter dans un logement surpeuplé, la baisse de l’immunité lors de l’infection au VIH/Sida, la rougeole, la malnutrition, l’absence de l’allaitement maternel sont autant des facteurs qui aggravent le risque de pneumonie.
La pathologie se transmet par inhalation au niveau des poumons, des germes se retrouvant dans les fosses nasales ou le pharynx ou par voie aérienne par le biais des gouttelettes de la toux et des éternuements.
Les signes cliniques du diagnostic : respiration rapide, difficile ou sifflante, toux, fièvre, frissons, anorexie. Le traitement est assuré par les antibiotiques.
Malgré sa gravité, la pneumonie peut être facilement prévenue par la vaccination, l’allaitement exclusif au lait maternel jusqu’à six mois, une alimentation équilibrée et supplémentée en vitamine A.
Le thème de cette année « Tenez la promesse, arrêtez la pneumonie maintenant « est plus qu’interpellateur. En effet, des enquêtes révèlent que la prévalence de la pneumonie en RDC est passée de 11% en 2001, 15% en 2007 et 22% entre 2010 et 2013.
Aussi, au cours de la célébration de la huitième journée mondiale de cette pathologie en RDC, le docteur Jean-Fidèle Ilunga, directeur du programme national de lutte contre les infections respiratoires a, lors d’une conférence de presse le week-end dernier, porté à la connaissance de l’opinion nationale le plan mis en œuvre pour sauver les enfants congolais d’ici 2025. 2 millions d’entre eux sont concernés annuellement. Ce plan vise entre autres objectifs la réduction de 75% de l’incidence de la pneumonie et de la diarrhée sévère (maladie opportuniste), l’élimination des décès évitables, la diminution de 40% d’enfants malnutris.
Le plus simple consiste premièrement dans le respect des règles d’hygiène élémentaire : le lavage des mains qui prévient 90% des maladies diarrhéiques et respiratoires et deuxièmement, l’allaitement maternel obligatoire jusqu’à six mois. Et enfin, l’antibiothérapie.
Si la pneumonie à elle seule, tue annuellement plus que le Sida, la rougeole et le paludisme réunis (un enfant toutes les vingt secondes), il n’en reste pas moins qu’elle est évitable et guérissable quand les symptômes sont pris en compte avant et le traitement administré rapidement.
Duk M