Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la France s’est engagée à mobiliser 3 milliards d’euros en vue de doter l’Afrique de 10.000 MW supplémentaires d’énergies renouvelables d’ici 2020, et à 300.000MW en 2030. Toutes les simulations réalisées impliquent irrémédiablement le potentiel hydroélectrique de la RDC, s’est félicité le ministre r-dcongolais de l’Environnement, Robert Bopolo. Mais il faut encore près de 7 milliards de dollars pour boucler le montage financier du projet. L’implication des Etats-Unis est très attendue. Mais à Cop 22, l’on redoute la girouette de Washington avec le tout nouveau président US, Donald Trump, pour qui le réchauffement climatique n’est qu’un canular.
Le ministre de l’Environnement, Robert Bopolo, est attendu ce week-end à Marrakech, au Maroc, où se tient la COP22 subsidiairement à la COP 21 (Conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) de décembre 2015 à Paris. Les principaux enjeux du COP 22, a-t-il déjà indiqué, consistent en l’innovation en matière d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques et une feuille de route pour la mobilisation de 100 milliards USD l’an, avant 2020 consécutifs à COP21, pour financer des projets …notamment en RDC.
Autres enjeu de taille, encourager la facilitation du transfert des technologies avec le concours de l’OMC, Organisation mondiale du commerce, ou la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. Ou encore aborder la question des obstacles écologiques au commerce.
L’on sait la RDC n’a pas encore ratifié l’accord de Paris, COP21. Ce qui a pour effet de réduire ses marges de manœuvre à COP 22 qui compte notamment un volet financier. L’accord de Paris vise notamment le maintien du réchauffement de la température globale en-dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant les efforts visant à la limiter à 1,5°C. Il est aussi question de rendre les apports financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faibles émissions de gaz à effet de serre, GES, et résilient aux menaces du changement climatique. « Ces objectifs doivent être atteints sur la base de l’équité et du principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux différentes circonstances nationales », a fait comprendre le ministre de l’Environnement, Robert Bopolo, dans un point de presse tenu – hasard de calendrier ou rencart politiquement mûri – le 8 novembre, le jour de la présidentielle américaine, en fait, du triomphe de Donald Trump pour qui le réchauffement climatique ne serait qu’un canular. Pourtant, selon Bopolo, le 1er novembre, la CCNUCC, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a indiqué que le réchauffement de la planète devait encore se situer entre 2,7 et 3°C, soit au-dessus du seuil fixé par les scientifiques. Ainsi, à l’instar de toutes les parties engagées à l’accord de Paris, la RDC a mis en œuvre une stratégie pour l’horizon 2030 dite Contributions prévues déterminées à l’échelle nationale, CPDN. Selon le ministre de l’Environnement «la CPDN de la RDC vise réduction des émissions de gaz à effet de serre de 17% entre 2020 et 2030, soit 77,6 millions de t de CO2 ». Et Bopolo de renchérir, «Cette contribution conditionnelle de la RDC est évaluée à 21 milliards de dollars. Elle sera financée à hauteur de 5 % par ses propres ressources et 95% restants par la communauté internationale…Compte tenu de nos priorités nationales de réduction de la pauvreté, de croissance socio-économique inclusive et d’atteinte de l’émergence à l’horizon 2030». L’accord de Paris recommande aux Etats Parties de revoir tous les cinq ans à partir de 2020, leurs contributions. Pour la RDC, c’est un vrai tournant. « Nous allons progressivement quitter les énergies fossiles les plus polluantes (ndlr, le pétrole) afin d’atteindre la « neutralité des émissions « dans la 2me partie du siècle », déclare le ministre de l’Environnement. En retour, les 100 milliards USD l’an que l’Accord de Paris recommande à la communauté internationale à mobiliser pour des projets dans des Etats qui contribuent à la baisse des émissions de gaz à effet de serre, la RDC pourrait également tirer profit du Fonds vert qui dispose d’une bourse initiale de 10, 2 milliards de dollars. Tous ces montages financiers sont notamment tributaires des apports de la Chine et surtout des Etats-Unis qui pourraient plutôt se désengager des COP 21, à en croire Donald Trump. «Toutefois, fait comprendre Bopolo, la réalisation effective des investissements et des plans nationaux de développement plus sobres en carbone ne dépend pas seulement des financements internationaux, mais aussi de la capacité des pays demandeurs tel que la RDC à présenter des projets, des programmes et des politiques suffisamment matures et importants pour être banquables et finançables ».
NADINE KINGOMBE MWAYUMA.