La Sucrière de Kwilu-Ngongo a résolu de réduire à la baisse le prix du sac de sucre de 50 kg (contenant 10 sachets de 5kg) de 60.000FC à 48.175 FC, soit environ 50 dollars. La Sucrière SA annonce également avoir stocké quelque 10.000 sacs qu’elle réserve exclusivement au marché de Kinshasa.
Mais sur différents marchés de la place, le petit sachet de 5 Kg se revend à 6.000FC au motif que la monnaie nationale se déprécie au jour le jour face au dollar. Cependant, pour la Sucrière SA, la baisse du prix du sac de 5O kg permettrait de juguler les effets de la concurrence déloyale du sucre importé d’Angola et des pays asiatiques et par ricochet d’écouler plus facilement ses stocks. La Sucrière a projeté, pour la campagne 2016, de produire 86.200 t de sucre en quelque 156 jours. A ce jour, après 135 jours, 70.000 t de sucre ont été produits.
En 2015, la Sucrière avait raté ses objectifs de 84.600 t, conséquence des pluies torrentielles qui avaient en partie ravagé ses champs au Kongo central. Pour autant, les 83.000 t produits ont fait les frais de la concurrence des sucres importés notamment d’Angola par le marché quasi-pirate de Lufu. L’on se souviendra que le DG de la Sucrière s’en était plaint auprès du ministre r-dcongolais de l’Industrie, Germain Kambinga. En vain. Face à la supercherie de Lufu, le psalmiste de « mela, lia Congolais» est resté aphone. Mais voilà que le gouvernement angolais a monté toute une usine de production de sucre dans la ville de Malange, à quelques encablures de la frontière r-dcongolaise. Cette usine, a-t-on appris, a une capacité de production supérieure à celle de Kwilu Ngongo. Nul doute que la sucrière angolaise comptera parmi ses principaux débouchés la RDC qui ne fait guère des restrictions sur des produits venus d’ailleurs. Le DG de la sucrière de Kwilu-Ngongo avertit que le sucre angolais aura des incidences négatives sur l’industrie locale.
L’Etat, un actionnaire minoritaire et amer.
Opérationnelle depuis 1925, la Sucrière a un capital qui s’élève actuellement à plus de 3,7 milliards de FC, soit environ USD 4 millions, représentant quelque 562.000 actions. L’Etat r-dcongolais dispose de 224.800 actions, près du tiers de l‘actionnariat. Cependant l’actionnaire majoritaire demeure le Groupe sucrier SA, firme belge, avec 377.195 actions. Le reste des parts, soit 5 actions, est réparti en raison d’une unité aux actionnaires Paul Lippens, Olivier Lippens, Florence Lippens, Jérôme Lippens et Charles Feys. Tous belges. Autres soucis plutôt administratifs ; de dix membres qui composent, en effet, le conseil d’administration de la Sucrière, 6 sont nommés par des actionnaires privés, donc des Belges et les 4 autres par l’Etat r-dcongolais. Il s’agit d’un Président du Conseil d’administration, PCA, et de 3 mandataires. Mais toutes ces nominations- les dix- sont entérinées au préalable par l’Assemblée générale ordinaire, AGO, des actionnaires de la Sucrière. La dernière en date a eu lieu le 25 mars 2013. Du côté Etat, voilà 3 ans, qu’Yves Kisombe, député honoraire MLC passé depuis au PPRD, a été proposé PCA, et comme administrateurs, MM Francis Nsita, Ezaty Mereko et Bijou Mandiangu. Des nominations qui se sont heurtées au refus des associés belges de la Sucrière. Qui ont soutenu lors de l’AGO, rapportent nos sources, que seul le président de la République et non la ministre du Portefeuille, est habilité à nommer et le PCA et les administrateurs conformément à l’article 13 de la loi n°08/010 du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du Portefeuille de l’Etat.
NADINE KINGOMBE & POLD LEVI