Tels que repris dans le rapport final du conclave du Rassemblement des forces politiques et sociales tenu le 4 octobre 2016 au siège de l’Udps à Limete, les radicaux exigent «la libération sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays ; l’abandon des poursuites judiciaires injustes et inspirées par des motivations politiques contre les leaders de l’Opposition ; le retour en toute sécurité et sans ennuis des exilés politiques congolais ; l’arrêt de toutes formes d’harcèlement, d’intimidations et de menaces contre les membres de l’opposition tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays; l’arrêt et l’abandon des tracasseries fiscales, administratives et policières contre les membres de l’Opposition et de la société civile ; la suppression et l’interdiction des dédoublements des partis politiques de l’Opposition; la levée de toutes entraves à la liberté de presse et de manifestation ; le libre accès des médias publics à tous les courants de pensée et d’opinion; la réouverture de tous les médias proches de l’Opposition fermé» et «la liberté de mouvement des membres de l’Opposition». Il s’agit de préalables pour le Dialogue brandis par cette plateforme…
A Bruxelles-Genval, lors de la création sa création il y a quelques mois. Les exigences de ce forum portaient respectivement sur «l’organisation des élections dans le délai constitutionnel et de l’élection présidentielle avant le 19 décembre 2016 conformément à l’article 73 de la Constitution», «la dissolution des formations politiques ayant adopté les mêmes dénominations, symboles et signes distinctifs que les partis politiques régulièrement constitués», «la mise en œuvre intégrale de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies sous la modération du facilitateur international renforcé par un panel des représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie ainsi que des Etats-Unis d’Amérique», «la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques et d’opinions, des activistes des droits de l’homme et des journalistes», «le retour au pays de tous les exilés politiques congolais», «la libéralisation de l’espace politique», «l’ouverture des médias privés fermés arbitrairement et/ou confisqués», «le libre accès aux médias publics à tous les courants politiques et sociaux», «l’arrêt et l’abandon des tracasseries fiscales, administratives, policières ainsi que de toute procédure judiciaire arbitraire contre les membres de l’opposition et de la société civile», «l’examen de la question de l’organisation et du fonctionnement de la CENI et de la Cour constitutionnelle» et «la convocation par la CENI du scrutin pour l’élection du Président de la République le 19 septembre de cette année, conformément à l’article 73 de la Constitution».
Liste des prisonniers établie par l’Acaj
A l’analyse des préalables mis en exergue, on peut se rendre compte que l’Udps n’était à l’époque concernée ni de près, ni de loin par la dissolution des formations politiques dédoublées, le retour des exilés, l’ouverture des médias fermés ou confisqués, l’arrêt et/ou l’abandon des tracasseries ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des opposants et des activistes de la société civile, même si le préalable relatif à la libération des détenus politiques et d’opinion aurait pu l’intéresser dans une certaine mesure.
Effectivement, lorsque se tenait le conclave de Bruxelles-Genval, c’est essentiellement au G7 – produit d’une dissidence survenue au sein de la Majorité présidentielle en septembre 2015, soit neuf mois plus tôt – que se posaient les problèmes de dédoublement des partis, de retour d’exilés (Moïse Katumbi et Raphaël Katebe Katoto), de réouverture des médias fermés (dont ceux de Moïse Katumbi), d’abandon des tracasseries et des poursuites judiciaires (Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo), la plupart des détenus politiques et d’opinion étant les militants des partis membres dudit groupe résidant dans l’ex-Katanga : Unafec de Gabriel Kyungu, Unadef de Charles Mwando Simba, collaborateurs et agents de Moïse Katumbi, etc.
On n’en veut pour preuve le fait que le 8 août 2016, Georges Kapiamba de l’ONGDH pro-Katumbi, l’ACAJ, a remis au facilitateur Edem Kodjo la liste des prisonniers politiques qui devaient, dans son entendement, obtenir la libération inconditionnelle. Ils sont au total 33. Dont 5 de Lucha, 2 de Filimbi, 1 de la 4ème Voix, 3 partisans de Moïse Katumbi, 14 de l’Unafec, en plus d’Eugène Diomi, Jean-Claude Muyambo et Christopher Ngoie Mutamba. Aucun d’entre ne faisait partie de l’Udps. Et si ce parti avait constaté l’omission d’un seul de ses membres prisonniers repris sur cette liste-là, Georges Kapiamba aurait été voué aux gémonies à Limete.
OPA : Offre Politique d’Achat ?
Il est donc à craindre que depuis le 10 juin 2016, l’Udps, par la personne d’Etienne Tshisekedi, ait porté la responsabilité d’un cahier des charges qui se réduit essentiellement aux préalables du G7. En d’autres termes, comme en 1991 avec l’Udi et en 1996-1997 avec l’Afdl, l’Udps a cru régler ses comptes avec le Pouvoir en place en s’acoquinant avec la «première révolution de Palais» annoncée.
La question, dès lors, est de savoir comment une formation politique que l’on présente comme « la fille aînée de l’Opposition » s’est complu au cours des 26 dernières années à se tromper continuellement de partenaire. Une fois, l’excuse est compréhensible. Deux fois, cela suscite le doute. Trois fois, c’est le doute qui s’installe.
Partant, le statut de blanchisserie politique qui lui colle à la peau se justifie. Il serait alors bien difficile pour les Tshisekedistes de se défaire de la sulfureuse réputation de corruptibilité qui commence à àelur coller à la peau. D’où, d’ailleurs, la thèse de l’OPA (Offre publique d’achat transformable en Offre politique d’achat).
Au moment où le train du Dialogue entre en gare, force est de constater qu’Etienne Tshisekedi s’élimine volontairement avec les préalables des autres, énième prétexte pour faire rater à l’Udps le énième rendez-vous avec l’Histoire.
Comme le souligne A. Wabisa, il y a matière à réflexion concernant la personne de l’opposant éternel Tshisekedi wa Mulumba, et son UDPS qui ne semblent plus lutter pour prendre un jour le pouvoir mais semblent focaliser leur combat contre tout projet d’émancipation de la RDC de l’influence des anciens puissances coloniales. « Il (Tshisekedi) est manifestement au service de nos ex colonisateurs occidentaux qui veulent continuer à exploiter la RDC pour la création d’emploi dans leurs propres pays », estime-t-il.
Il en veut pour preuve le fait que le président de l’UDPS accepte de sacrifier son UDPS au profit de « Rassemblement de Moïse Katumbi ». « Tshisekedi devient pratiquement le vice-président du Rassemblement dont le véritable président est Moïse Katumbi. Toutes les revendications ou conditions posées par Tshisekedi ne sont plus celles de l’UDPS, mais plutôt celles de Rassemblement, c’est-à-dire, du G7 de Katumbi ».
Prenons une de ces revendications : « le retour des exiles politiques et l’arrêt de poursuite judiciaire aux dirigeants du Rassemblement ». Allusion faite à Moïse Katumbi poursuivi pour détournements de biens publics et recrutement de mercenaires. En ce qui concerne son grand frère Katebe Katoto, poursuivi pour crime contre un sujet Grec au Katanga. Alors, où sont les intérêts de l’UDPS dans toutes ces revendications?
Comment un opposant du genre de Tshisekedi peut-il en arriver à se faire trainer par un apprenti politicien du genre de Katumbi ? Comment peut-il (Tshisekedi) laisser tomber son UDPS et l’espoir qu’avaient en lui tous ses nombreux partisans ?
Aucun membre du G7 n’a une base solide au pays, c’est la raison pour laquelle, Katumbi, le vrai leader du Rassemblement est parvenu à s’offrir les services de Tshisekedi. Tshisekedi est-il conscient de son acte? L’avenir nous le dira.
Le Maximum & Omer Nsongo die Lema