Kinshasa était sens dessus sens dessous, lundi 19 septembre 2016, à la suite de la manifestation publique convoquée par l’opposition tshisekediste, qui a dégénéré en insurrection doublée de pillages. Comme souvent en pareilles circonstances, des morts et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Si au début de l’après-midi, des sources proches de l’opposition ont hasardé des chiffres allant de 4 à 7 morts, il a fallu attendre le point de presse du ministre en charge l’intérieur, tard dans l’après-midi, pour se faire une idée plus sérieuse des dégâts : au moins 17 personnes avaient trouvé la mort, dont trois policiers tués par les manifestants et 14 civils ; de nombreux biens publics et privés ont également subi la vindicte des manifestants chauffés à blanc par les appels à la violence des leaders politiques de l’opposition tshisekediste-katumbiste.
Le ministre en charge de l’intérieur, Evariste Boshab, et le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, ont chacun à son tout fait état de poursuites judiciaires à l’encontre des organisateurs de la manifestation politique qui a dégénéré lundi à Kinshasa. Les auteurs et les acteurs des méfaits enregistrés seront poursuivis a indiqué André Kimbuta, qui en a appelé au procureur général de la République pour initier des actions judiciaires conséquentes.
S’il reste difficile d’identifier les acteurs responsables de mort d’hommes et d’incendies de véhicules et de bâtiments publics et privés, il reste que les auteurs de la manifestation politique sont connus. Dimanche 18 septembre 2016, l’autorité urbaine avaient conféré et convenu formellement avec un groupe de leaders de l’opposition de la marche à suivre au cours de la manifestation publique. Les organisateurs de l’événement sont donc connus et ne s’en cachent guère, du reste. Comme Moïse Katumbi Chapwe qui avait déjà appelé le peuple à se prendre en charge, 24 heures avant l’insurrection du lundi 19 septembre 2016, et qui le soir des incidents déplorés, s’est contenté d’un message laconique sur son compte tweeter, que son compère Olivier Kamitatu a prestement relayé : « Je condamne la violence & répression disproportionnée du régime. Des dizaines de Congolais ont perdu leur vie. Que leur âme repose en paix », a-t-il posté, sans le moindre appel des sympathisants de son opposition au calme, ni le moindre regret pour les biens privés et publics détruits délibérément. Même attitude de la part de Félix Tshilombo Tshisekedi qui, lui aussi, s’est contenté de promettre les foudres de la CPI aux responsables des forces de sécurité qui ont dispersé les manifestants et occasionné certains décès. Chez les opposants d’obédience tshisekedistes, on ne connaît que les appels à manifester, pas les appels au calme. Joseph Olenghankoy, déjà connu pour être un des instigateurs de la marche des chrétiens sous le Maréchal Mobutu dans les années ’90, a appelé à des nouvelles manifestations violentes mardi 20 septembre 2016.
J.N.