Plus de 600 morts : c’est la comptabilité macabre que l’on doit aux rebelles ADF qui sévissent à Beni, dans le Grand Nord Kivu. La dernière randonnée meurtrière des bandits de Beni, qui a atteint la périphérie de la ville dans le quartier Rwangoma, a particulièrement ému en RD Congo. Au moins 36 personnes ont été tuées à l’arme blanche, dont femmes et enfants, révoltant au plus haut point les citadins qui ont manifesté à travers les artères de la bourgade.
Samedi 20 août 2016, le procès des tueurs de Beni s’est ouvert devant le tribunal militaire d’exception diligenté à cet effet. Six hommes de nationalité Ougandaise, Rwandaise, Tanzanienne et rd congolaise ont comparu et sont poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre l’humanité par meurtre et terrorisme.
Pas de surprise au cours de cette première audience, samedi dernier à Beni. Les accusés ont reconnu avoir été au service du Mouvement des Forces Démocratiques (ADF). Parmi les comparants, Sempele Musa Rutoyota, un sujet Ougandais, et Kayagi Djuma, un tanzanien spécialiste en montages et démontages d’armes chez les rebelles ADF. Mais aussi 4 RD Congolais, dont un originaire de Kitchanga dans le Masisi, qui a déclaré devant la cour que les ADF poursuivaient l’objectif d’instaurer un islamisme intégriste selon lequel quiconque n’est par des leurs est un incirconcis. Selon ces premiers témoignages, le choix porté sur la ville de Beni est dû au fait que sa situation géographique la rend propice à l’installation d’une base militaire susceptible de leur permettre de recevoir des renforts en hommes et en matériels à l’avenir.
Les premières audiences publiques des ADF à Beni ont aussi révélé qu’en l’absence de leur chef, Jamil Mukulu, en détention en Ouganda, le groupe rebelle est dirigé par un certain Seka Baluku, secondé de Rumisa, Bidi ? Mzee Kajaju.
Un autre sujet RD Congolais qui a comparu samedi dernier, Baseme Batatchoka, est un Hunde de Kitchanga. Commerçant de son état, il a déclaré avoir été recruté par un sujet Ougandais prénommé Patrick à Kanyabayonga, avec quelque 600 autres combattants restés à l’Etat-Major. L’homme a révélé que les ADF disposent d’un armement identique ou proche de celui de la Monusco. Ainsi que tenues militaires qu’ils se procurent à partir de Butembo au Nord-Kivu, rapportent des témoins qui ont assisté au procès.
J.N.
LES TUEURS A LA BARRE : A Beni, les Adf avouent être des djihadistes
