Le ministre des PME et Classe moyenne aura tout dit lors de son récent périple dans l’arrière-pays sur les 10 millions de dollars des crédits que le gouvernement a mis à la disposition des PME. Sauf l’essentiel : quels sont les critères pour être éligible aux crédits d’Etat ?
A Boende, chef-lieu de la province de Tshuapa ou à Kisangani, désormais chef-lieu de la province de la Tshopo, Patrice Boongo Nkoy a, chaque fois, exhorté, les probables futurs bénéficiaires des crédits de l’Etat à les fructifier plutôt que de les dilapider. Sa campagne de vulgarisation des fonds alloués par l’Etat en faveur des PME se clôturera avec une rencontre à programmer avec des opérateurs du secteur de Kinshasa. Conséquence de la nébulosité qui entoure ces fonds, des spéculations vont, hélas, bon train dans la capitale. D’aucuns supputent qu’il pleuvra des vraies fausses PME à des fins politiques en vue de faire main basse sur la fameuse cagnotte de 10 millions de dollars… ou encore, que la liste des bénéficiaires serait déjà établie en sous-mains. «ç‘a tout l’air d’un FPI en micro-format», commente cet expert, comme pour insinuer que le projet serait voué à l’échec. Il a en effet été établi, à l’Assemblée nationale, que le FPI n’est ni plus ni moins qu’un Fonds de Promotion des individus. Que 70% des projets financés par le FPI entre 2008 et 2014, n’ont pas été réalisés et que d’autres sont tout simplement fictifs. Que le comité de gestion du FPI a fait de la complaisance le critère primordial dans le choix des promoteurs des projets. Que le DG Constantin Mbengele a privilégié, dans l’octroi des crédits, des politiques au détriment de véritables entrepreneurs. Dans ses recommandations, la commission parlementaire exige «la dépolitisation et la rationalisation des conditions d’octroi des crédits et des subventions au FPI». L’on se rappellera qu’à défaut de relancer la Banque des crédits agricoles, le gouvernement avait décaissé près de 15 millions USD pour la relance de la production vivrière entre 2011-2012. Pour ce faire, 3.700 tracteurs ont, en effet, été distribués à travers les onze provinces de l’époque. Mais ces engins sont plutôt tombés entre les mains des politiques, a admis le ministre de l’Agriculture, Kabwe Mwewu. La complaisance sinon la complicité des gouverneurs des provinces, a fait comprendre M.Kabwe, a profité à ces forfaits. Il y a encore quelques mois, Patrice Boongo avait, en effet, recommandé aux opérateurs PME de se faire enregistrer au GUCE, Guichet unique des créations d’entreprises. Le ministre des PME a également tenu à regrouper les PME en filière et des artisans en corps des métiers. Au plan fiscal, une PME est une entreprise qui réalise un chiffre annuel compris entre 200.000.000 FC et 500.000.000 FC. Alors que la petite entreprise est censée réaliser un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10.000.000 FC et inférieur à 200.000.000 FC.
POLD LEVI K.M. MAWEJA