Le ministre des ITPR par le truchement de l’Agence nationale des grands travaux recrute une firme (entreprise ou consortium) susceptible de mobiliser les fonds, financer et construire l’autoroute devant directement relier le centre-ville de Kinshasa à l’aéroport de N’djili. L’autoroute comprendra un poste de péage.
Mais le marché – un partenariat public privé – n’a guère attiré des entreprises de renom malgré la proposition de l’ITPR de laisser durant 25 ans la gestion de l’autoroute (dont l’accès sera payant) à l’entreprise intéressée. De ce fait, l’Agence congolaise des grands travaux a dû reporter la date limite de dépôt des manifestations d’intérêts du 11 au 26 janvier. Selon le ministère des Infrastructures et Travaux publics, la durée des travaux de construction de l’autoroute ne devrait pas dépasser 3 ans.
Contrats chinois.
Programmée dans le cadre du contrat sino-congolais communément appelé contrats chinois, la construction de l’autoroute Centre-ville de Kinshasa-Aéroport de N’djili n’a jamais démarré, voilà 8 ans déjà. Les autorités r-dcongolaises ont longtemps soutenu que le retard pris dans les travaux de cette voie aérienne était la conséquence de la redéfinition de la maquette de l’ouvrage à laquelle s’attelaient des ingénieurs chinois repartis, pour ce faire, à Pékin. Le 17 septembre prochain, les contrats chinois auront totalisé 9 ans. Les trois entreprises chinoises (dont CREC et Sinohydro) engagées dans les contrats sino-congolais, devraient disposer de quelque 6,5 milliards USD pour la construction des infrastructures en RDC. Hélas, tout ne se passe pas comme prévu. Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Fridolin Kasweshi, l’a reconnu fin 2015 devant les députés. Les 48 millions de dollars attendus depuis mai 2009 pour le lancement des travaux de construction des infrastructures routières, dans le cadre du contrat sino-congolais, n’ont jamais été décaissés. La Sicomines, Sino-congolaise des mines, qui doit garantir le financement des infrastructures n’a produit sa première tonne de cuivre qu’en octobre 2015 alors que le secteur minier traverse une période de vaches maigres, a fait comprendre le ministre des ITPR. « Il se trouve que le volet minier ayant connu des difficultés de terrain dans sa concrétisation, le rythme des décaissements des financements pour la réalisation du volet infrastructures ne pouvait plus être soutenu comme initialement prévu», dixit Fridolin Kasweshi. Il sied toutefois de rappeler que les Chinois ont effectué un premier décaissement à hauteur de 350 millions de dollars qui ont servi notamment à la réalisation des projets tels que l’avenue du Tourisme, la route Lutendele et l’hôpital du cinquantenaire à Kinshasa.
Le Blvd du 30 Juin s’affale.
Actuellement, les espoirs de l’Etat reposent sur un coup de pouce de 16 millions de dollars attendus de la BADEA (Banque arabe de développement économique pour l’Afrique) et de l’OFID en vue réhabiliter 22 artères d’une longueur totale de 66 Km des voiries urbaines et 3 sites d’érosion dans la capitale. Question : combien les Chinois ont-ils déboursé à ce jour dans le cadre du partenariat avec la RDC ? En 2009, l’Assemblée nationale avait résolu d’auditer annuellement les contrats chinois. En 2010, le gouvernement avait annoncé que les contrats chinois ont été exécutés à hauteur de 64%…sans davantage d’explications. Depuis plus rien. Même l’Assemblée nationale a renoncé à son audit annuel. Aussi, de l’avis des observateurs, les travaux exécutés par des Chinois posent un sacré problème de longévité. Modernisé et élargi sur 4 bandes x 2, le boulevard du 30 juin s’est affalé au niveau de Socimat. La buse posée par CREC-7 a croulé sous le poids des véhicules. L’Agence congolaise des grands travaux s’emploie à sa réhabilitation alors que, quasiment, toute la voirie de la capitale s’est derechef détériorée. Les rares artères qui tiennent sont celles réfectionnées avec l’aide des partenaires traditionnels de la RDC. Il s’agit notamment de l’avenue kasa-Vubu et la boucle Matonge sur financement de la Banque mondiale, les avenues Kabambare, Sergent Moke et Kabinda sur financement de l’union européenne, alors que le Fonds kowétien a permis la réfection de l’avenue de la Libération dont le tronçon Rond-point Moulaert-UPN. La JICA (coopération japonaise) a financé les travaux de modernisation de l’avenue des Poids-Lourds.
POLD LEVI