C’est lundi 1er février 2016, qu’ont débuté à Kinshasa des consultations populaires initiées par le député opposition Clément Kanku wa Tshibuabua. L’exercice porte sur les 15 ans de la gouvernance du Président Kabila. Pour le MR, cela permettra aux populations de s’exprimer sur ce qu’elles pensent de leur social, d’abord. Dans un entretien, vendredi 29 janvier 2016, avec une fourchette de journalistes au siège de son parti politique, le président du Mouvement pour le Renouveau (MR), confirmait le démarrage de ces consultations qui se dérouleront dans tous les grands centres urbain sur le territoire de la RD Congo. Un projet ambitieux qui se déroulera en deux phases : aller à l’écoute du peuple qui doit s’exprimer sur son social ; et ensuite, faire la synthèse des consultations qui serviront de banque des données aux institutions de la République et surtout à l’opposition qui attend l’alternance politique cette année.
Clément Kanku estime que tout le monde parle au nom du peuple mais se soucie peu de lui donner l’opportunité de parler de sa situation sociale. Le Mouvement pour le Renouveau, qui inscrit ces consultations dans le cadre de la liberté d’expression consacrée dans la Constitution de la République, entend laisser les portes ouvertes à tout autre mouvement politique qui désirerait s’associer à lui. Toutefois, précise le président du MR, sa démarche n’est pas à confondre avec une quelconque marche contre le gouvernement, ni moins encore révolutionnaire, c’est une démarche citoyenne dont les conclusions aideront les gouvernants à prioriser les besoins de la population.
L’occasion faisant le larron, le député Clément Kanku en profite pour dire ce qu’il pense du processus électoral : le déblocage n’est pas encore à l’ordre du jour, d’après l’élu de Mweka dans l’ex. Kasai Occiendental. Et ce, en dépit de la rencontre du jeudi 28 janvier 2016 entre le gouvernement, la Ceni et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD). Clément Kanku estime qu’il devait d’abord y avoir un chronogramme clair, plutôt que des effets d’annonce, à partir duquel peuvent s’évaluer les actions à mener par la CENI. Le plus important, selon lui, c’est le calendrier électoral consensuel qui doit être préalablement connu afin d’avoir une vision claire sur le processus électoral. «On est dans une confusion totale, où la Ceni dit de fois, n’être pas à mesure de respecter le calendrier électoral ». Encore que le député estime « qu’il est impossible d’avoir un calendrier consensuel si chaque camp campe sur sa position ».
Et la position du MR ? Elle est médiane, selon le plan de sortie de crise proposé par le MR : prendre en compte les points des vues de ceux qui soutiennent le dialogue selon le format de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sous les auspices des Nations-Unies, et celui de ceux qui veulent des élections selon les contraintes constitutionnelles, y compris le MR ; celui de ceux qui veulent du dialogue convoqué par le Président Kabila, et celui de ceux qui exigent le dialogue en format Tripartite (Ceni, opposition et la Majorité présidentielle), afin de parvenir à un processus électoral crédible et apaisé.
Parce que pour ce fils d’un ancien cadre du MPR Parti-Etat du Maréchal Mobutu, « le fameux glissement est favorisé par les radicaux de part et d’autre, qu’il y a des responsabilités à tous les niveaux, et dans tous les camps ». Le Plan de sortie de crise du Mouvement pour le Renouveau prend en considération les desidérata des uns et des autres pour un consensus apaisé. Il tient compte du problème de l’enrôlement des nouveaux majeurs, et surtout, propose un débat sur les élections à prioriser compte tenu des moyens financiers et temps qui reste.
Didier Okende Wetshi