En R-dC, le PIB par habitant passera à 571 dollars d’ici fin 2015, a récemment indiqué le Gouv de la BCC (Banque Centrale du Congo). Déo Mutombo Mwana Ngongo s’est félicité du fait qu’en 2014 déjà, le produit intérieur brut par tête d’habitant avait atteint et dépassé son niveau de 1960 en caracolant à 514 dollars, contre 512 dollars, il y a 55ans.
Voilà qui doit faire polémique. Pour un R-dCongolais lambda, c’est quoi un PIB, comment le traduire en termes de vie au quotidien. Tant l’applicabilité du SMIG, juste 3 dollars le jour, se heurte au veto du patronat voilà des lustres. 571 dollars de PIB pour chaque r-dcongolais, ça n’est pas du tout de l’argent comptant. En tant qu’indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à l’intérieur d’un pays donné, le PIB vise à quantifier — pour un pays et une année donnés — la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques) et même des étrangers. C’est ici peut-être que les 571 de PIB par tête d’habitant trouveraient une justification. Ça n’est pas une révélation, les grandes économies nationales sont tenues par des expats, Libanais, Indopakistanais…Chinois. Le PIB reflète donc l’activité économique interne d’un pays et la variation du PIB d’une période à l’autre est censée mesurer son taux de croissance économique. Aussi, pour certains experts, le PIB comme indicateur de production de richesse ne considère qu’une partie de la valeur créée par l’activité économique et de plus qu’une valeur déterminée de façon comptable.
Le PIB/habitant (ou per capita) est la valeur du PIB divisée par le nombre d’habitants d’un pays. Il est plus efficace que le PIB pour mesurer le développement d’un pays ; cependant, il n’est qu’une moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des inégalités de revenus et de richesses au sein d’une population. En général, un pays est considéré comme « développé » lorsqu’il dépasse les 20 000 dollars US de PIB par habitant. La RDC n’en est qu’à 571 dollars. Pour autant, au pays de kabila, l‘on se veut optimiste : la RDC deviendrait un pays émergeant à l’horizon 2030.
Le PIB par habitant mesure aussi le niveau de vie et, de façon approximative, celui du pouvoir d’achat car, n’est pas prise en compte de façon dynamique l’incidence de l’évolution du niveau général des prix. En économie, le pouvoir d’achat est la capacité d’achat en termes de biens et services marchands d’une quantité donnée de monnaie. Pour un ménage, le pouvoir d’achat mesure sa capacité à consommer grâce à son revenu disponible. Il fait généralement référence aux biens et services que ce ménage peut acheter dans son pays de résidence suivant l’unité monétaire en cours. La comparaison internationale des revenus devrait donc être relative en fonction du pouvoir d’achat réel de la monnaie dans le pays concerné (parité de pouvoir d’achat).
Le PIB diffère du revenu national brut (RNB) qui ajoute au PIB (produit intérieur brut) les entrées nettes de revenus de facteurs en provenance de l’étranger (revenus de facteurs provenant du reste du monde diminués des revenus de facteurs payés au reste du monde). La composition de cet indice est dans certains cas sujette à caution ou à suspicion, en particulier lorsque les gouvernements y voient un outil politique et qu’ils ont la capacité d’influencer la production de cet indicateur. Le PIB par habitant n’est pas construit comme un indicateur de la qualité de la vie , alors que des indicateurs comme l’Indice du Développement Humain ambitionnent de l’évaluer. Certes la RDC tire encore par la queue par rapport à l’IDH, mais le Gouv de la BCC fait comprendre que l’ancien Zaïre voit une pénombre avant de lancinantes années des ténèbres. « C’est depuis 2002 que nous avons mis en place des réformes structurelles sur le plan politique, social et économique et le pays renoue avec une forte croissance. Et la moyenne de cette croissance est de 6,8 », explique Deo Mutombo. Qui a notamment indiqué que son institution aréalisé une réserve de change de 1,6 milliard de dollars. D’après lui, la BCC a maintenu le dispositif de politique monétaire dont 2 % de taux directeur et l’inflationen deçà de 1 %.Le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises, à vue et à terme, est aussi respectivement maintenu à 8 % et 7 %. Pour lui, cette performance se justifie par la stabilité observée dans presque tous les segments du secteur économique, malgré la petite baisse des cours des matières premières.
POLD LEVI