Selon la vice-ministre de l’Energie, Maguy Rwakabuba, la RDC s’est engagée à payer ses arriérées de factures vis-à-vis de la SINELAC (Société internationale de l’électricité des Etats des Grands Lacs), dans un premier temps, pour la période allant de 1988 à 2007. En clair, la SNEL va devoir payer plus d’un million de dollars chaque trimestre.
La Société internationale de l’électricité des Etats de Grands Lacs est, en effet, une entreprise mitoyenne aux trois pays membres de la CEPGL, Communauté économiques des pays des grands lacs, à savoir, la RDC, le Burundi et le Rwanda. La SINELAC gère en pratique les centrales de Ruzizi I et II. Lors de la vingtième assemblée ordinaire de la SINELAC, mi-octobre 2015 à Bukavu, la vice-ministre r-dcongolaise de l’Energie a donné des assurances selon lesquelles la RDC devrait tous les trois mois verser à la société plus de 1 million de dollars, nettement 1.063.000 dollars, afin d’éponger une partie de sa dette qui date de 27 ans. La partie r-dcongolaise n’a pas pu donner un montant précis au sujet des arriérés de la RDC. La vice-ministre de l’Energie et des ressources hydrauliques, Maguy Rwakabuba, qui dirigeait la délégation r-dcongolaise a, toutefois, indiqué que la Société nationale de l’électricité, SNEL qui représente la RDC au sein de la SINELAC, va devoir honorer ses obligations. En clair, il reviendra à la Société nationale de l’électricité de débloquer les millions de dollars pour’ payer les arriérés de factures de SINELAC. Si l’on s’en tient aux engagements pris par la vice-ministre de l’Energie de la RDC, d’ici décembre 2015, la SNEL devrait verser 1.063.000 dollars à la SINELAC. Avis d’experts, Eric Mbala, ci-devant DG de la SNEL, ne devrait guère apprécier ce poste de dépenses ouvert unilatéralement par madame la vice-ministre… sans consulter la SNEL, rapportent nos sources. Les dettes croisées des entreprises publiques ont fait l’objet de moult réunions de conciliation… sans succès. Pour ce faire, le COPIREP avait mis à la disposition des mandataires publics une fiche électronique portant sur 52 entreprises –la SINELAC n’y figure pas- sur laquelle ADG et/ou DG, donc le numéro un de chacune des sociétés d’Etat visées par la transformation, devraient indiquer le volume de la dette que lui doit telle ou telle autre entreprise et dans quelle devise (monnaie) la dette a-t-elle été contractée. La SNEL, par exemple, en 2010, réclamait une dette criarde de plus de 105.342.359 dollars à la REGIDESO et plus de 290 millions de dollars (nettement USD 292.295.998) à la Gécamines. Une facture rejetée par ailleurs par la Générale des carrières et des mines. En vue de faciliter la réconciliation des comptes, d’arbitrage et de compensation sur les dettes et créances croisées des entreprises du Portefeuille déjà transformées et/ou en cours de transformation, le COPIREP a mis sur pied un comité ad hoc chargé de collecter toute information y relative, l’exploiter et organiser les séances de réconciliation de chiffres, d’arbitrage et de compensation. Ce comité devait être formellement co-présidé par le CSP, Conseil supérieur du Portefeuille, et se composer notamment des experts des services de la primature et des ministères des Finances et du Budget. La DGDP, Direction générale de la dette publique ex-OGEDEP, quant à elle, était censée venir en appui audit comité afin de retracer et de certifier les engagements financiers réciproques des entreprises au 31 décembre 2008. La Société nationale de l’électricité est actuellement en pleine cure de redressement technique et financier que lui administrent les experts de la firme MANITOBA. Décaisser autant d’argent, foi des experts maison, revient à la condamner à la faillite. Par ailleurs, les centrales de Ruzizi I et II, foi d’experts, ont plus apporté d’ennuis que des revenus à la SNEL. La compagnie publique r-dcongolaise s’est, en pratique, désengagée de certaines unités de production à l’instar de la centrale MIBA de la Tshala, actuellement gérée par Energie du Kasaï, ou encore le barrage hydroélectrique de la Budana en Ituri, repris par la SOKIMO. Et, dans le cadre de la libéralisation du secteur de l’électricité, l’Etat r-dcongolais s’engage d’ores et déjà à garantir le libre accès au réseau de transport existant à tout autre producteur.
Toutefois, la 20ème assemblée générale de la Société internationale de l’électricité des pays des grands lacs a été sanctionnée par un communiqué final mais qui n’a pas malheureusement été mise à la disposition de la presse. Selon des sources SNEL, la primeur du communiqué final a été réservée aux hautes autorités des trois pays de la Communauté économiques des pays des grands lacs. Toutefois, pour le COPIREP, Comité de la réforme des entreprises publiques, il y a « absence de clarté sur le régime juridique des biens constituant l’actif immobilisé de la société après sa création en mai 1970 ainsi que l’absence des titres de propriété de la quasi-totalité des biens immobilisés figurant à l’actif du bilan de la SNEL à la date de sa transformation en SARL en décembre 2009». Des sources bien informées rappellent que, dans les années 1980, le président Mobutu dans son euphorie pour la CEPGL avait fait cadeau au Rwanda une centrale électrique à Twangiza.
POLD LEVI