A Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), le phénomène Kuluna, des gangs organisés dans les quartiers pour agresser les citoyens, connait une baisse d’intensité. Les observateurs de la société soutiennent que Likofi, une opération mise sur pied par les responsables gouvernementaux et qui avait pris au dépourvu des agresseurs appelés Kuluna, est pour beaucoup dans la déliquescence de cette forme de délinquance ayant fait plusieurs victimes dans la ville capitale.
Pour mémoire, l’opération likofi (gifle en français), avait contraint plusieurs auteurs d’agressions soit à organiser leurs propres planques, soit à aménager vers d’autres quartiers, soit à dissimuler leurs visages dans les artifices qui consolident leur déguisement pour échapper aux agents de l’ordre déployés à cet effet en vue de venir à bout à ces inciviques qui nuisent à la population.
«Il ne fait l’ombre de doute que des Kuluna gardant encore frais dans leurs mémoires la rigueur de l’opération Likofi, sont portés à croire qu’en n’importe quel instant, cette opération pourra être remise sur la scelle par les autorités urbaines», estime-t-on à Kinshasa où des brigands avertis ont décidé de se mettre au vert pour ne pas subir la rigueur de la loi.
Toujours dans la capitale de la RDC, l’on soutient qu’en dépit des critiques qu’il s’est attirées surtout de la part des organismes du système des Nations Unies et des organisations non-gouvernementales de défense des droits de l’homme, plutôt que du côté de la population qui l’avait bien au contraire accueilli favorablement, Likofi était nécessaire pour assouplir dans les quartiers les velléités de brigands impunis qui croyaient tout se permettre. C’est pour cette raison que certains Kuluna avisés ont jugé bon d’abdiquer.
Par contre, d’autres ont estimé, pour leur part, qu’après avoir récidivé commettant parfois avec une cruauté sans précédents des actes de vandalisme à l’encontre de leurs compatriotes, souvent pour un résultat plutôt maigre, il fallait revenir à la raison. Ils ont compris qu’il n’est pas évident de penser qu’on peut apporter la solution à ses problèmes sociaux en organisant la criminalité urbaine à l’endroit de ses concitoyens.
Mais, par ailleurs, l’on croit savoir que la baisse des attaques organisées à l’endroit des citoyens dans les rues de Kinshasa, est aussi et surtout le fait d’intensification des patrouilles des éléments de la Police nationale congolaise (PNC). Voilà qui démontre la volonté du gouvernement de sécuriser les personnes ainsi que leurs biens en vue de garantir un climat de paix, gage de développement, un environnement qui soit favorable au climat des affaires et des investissements.
Quartiers périphériques, épicentre des Kuluna
Comme on peut le remarquer, en dépit de la chute de crimes dont se rendent répréhensibles les Kuluna dans certaines communes de la capitale telles que Kasa-Vubu, Kalamu, Bandalungwa, Lingwala et autres Kinshasa, dans les quartiers périphériques cependant, l’on assiste au quotidien à la flambée des actes criminels signés par des Kuluna, parmi lesquels des pubères et des ados. Mais aussi et surtout des adultes et des jeunes agissant sous les effets hallucinants de drogues de toute nature : boissons alcooliques brassées, alcool frelaté, chanvre indien…
On en voudrait pour preuves, des images d’horreur diffusées quotidiennement par une chaîne de télé populaire qui ne trouve pas mieux que de se spécialiser sur les problèmes de Kuluna.
«C’est encore cette chaîne de télé qui avait donné des arguments aux Brazza-congolais pour s’en prendre violemment aux ressortissants de la République Démocratique du Congo dont la moralité est régulièrement remise en cause par des journalistes s’ils en sont, inconscients des conséquences de leurs propos au niveau de l’opinion tant nationale qu’internationale», regrettait-on à Kinshasa où l’on taxait le responsable de ce média de partager la responsabilité de ce qui est arrivé aux Rd-Congolais expulsés à Brazzaville.
Dans le même registre, «les esprits épris de bon sens désapprouvent l’attitude des opérateurs des médias de la RDC qui se permettent de tout déverser dans la rue, croyant mieux faire leur travail, alors qu’ailleurs, allusion faite à la Chine d’où il revenait fraichement, certaines informations peu reluisantes, ne sont pas destinées à être diffusées avec pompe sous peine de nuire à l’image de leur chère patrie», larmoyait un médecin de retour d’une formation en Chine sur la malaria.
«Des journalistes donnent l’impression que l’enfer c’est ici et le paradis ailleurs», a regretté ce docteur recommandant d’être fier de son pays car, ailleurs, il y a aussi des failles, des routes trouées, des pickpockets, des quartiers délabrés… Mais on s’arrange pour taire ce genre d’infos au profit de l’image de marque.
Mais, qu’à cela ne tienne, cet organe de média poursuit la diffusion de ses émissions sur la même lancée sans désemparer, martelant sur les problèmes des Kuluna non sans jeter le déshonneur sur les institutions du pays ainsi que sur les populations congolaises tout entières.
De passage à Kinshasa, une Sud-Africaine regrettait de l’apologie du phénomène Kuluna dans les médias congolais alors que ce qui se passe à Kinshasa, n’égale en rien en intensité le seuil de la criminalité en Afrique du Sud. Cependant, bien que cela, les médias sud-africains ne parlent pas de la criminalité autant que ceux de Kinshasa qui vont jusqu’à dévoiler les stratégies de la police face à ces hors-la-loi.
BASILE B.N