Une polémique intense et un tantinet enfantine enflamme les réseaux sociaux et la presse rd congolaise depuis le 28 septembre 2018. Qui tire son origine de la publication d’une effigie du candidat du Front Commun pour le Congo adoubé par Joseph Kabila et les siens à la présidentielle de décembre prochain. Le péché de l’effigie d’Emmanuel Ramazani Shadary, un fidèle catholique pratiquant, est de présenter le candidat du pouvoir, comme on dit lorsqu’on on n’en est pas, aux côtés de sa Sainteté le Pape François. L’affaire a fait grabuge. Plus que ne l’a fait cette autre image présentant un autre candidat à la même présidentielle, Vital Kamerhe, plastronnant pieusement au-dessous d’une effigie papale lors de la présentation de son programme de gouvernance à Kinshasa.
Sur un air de « touch’pas à mon Pope », un compte Twitter attribué à l’église catholique a vertement réagi à la diffusion de l’effigie par un groupe de chrétiens catholiques féru du candidat FCC. « L’église catholique demande aux politiciens de ne pas utiliser l’image du@Pontifex pour leur positionnement », affiche-t-il, vexé par cette exploitation d’une image qu’elle considère manifestement comme sa propriété exclusive. « Ce candidat sera officiellement notifié pour enlever ce montage. L’église rappelle la nécessité d’appliquer l’accord@CENCO_RDC pour les élections du 23Dec2018», menace le posting qui ainsi, transpire les obsessions politiques de Moïse Katumbi, le dernier gouverneur de l’ex Katanga qui ne désespère toujours pas de participer à la présidentielle de décembre prochain, et en a fait une fixation.
Des sources citées par la presse kinoise assurent, en effet, que derrière le compte attribué à l’église catholique se dissimule en réalité un certain Michael Tshibangu, connu pour être le conseiller ès Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication du dernier gouverneur du Katanga. D’autant plus que dans une intervention sur une radio très suivie à Kinshasa, Top Congo FM, le Révérend Jean-Marie Bomengola, chargé de communication de la Conférence Episcopale du Congo (CENCO), a démenti le tweet katumbiste et l’appartenance du compte Twitter à l’église catholique. Mais ce ne fut pas suffisant pour mettre un terme à la polémique, tant les prises de position de l’église catholique romaine rd congolaise se sont avérées partisanes, intéressées et contradictoires ces dernières années.
Si une partie des princes de l’église catholique réunis au sein de la CENCO s’est résolument engagée dans le processus électoral en cours en assurant la formation de quelque 40.000 observateurs électoraux, une autre plaide constamment pour ce qu’elle appelle encore le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre. Exactement ainsi que le souhaite le communiqué katumbiste contre la diffusion de l’effigie du candidat FCC à la présidentielle du 23 décembre 2018. Les fidèles catholiques y perdent leur latin et ne savent décidément plus … à quel Saint se vouer. Celui qui est pour ou celui qui est contre Ramazani ? Les internautes non plus, du reste.
J.N.