Elle était immense, l’ire des combattants du parti présidentiel à l’issue de la proclamation des résultats provisoires des sénatoriales, le 15 mars 2019. Et elle l’est sans doute encore, même si les hordes déchaînées du parti tshisekediste observaient quelque trêve, lundi 18 mars 2019 dans la journée. Il suffit d’en juger pour se pénétrer de la situation : aucun sénateur UDPS/T élu à Kinshasa, alors que la liste du parti aligne 12 élus dont seulement 3 paraissent mis hors cause. Leurs votes représentaient 4 sièges de sénateur. Idem au Kasai Central, où le parti présidentiel fait état de 5 ces élus dont les votes ne sont pas traçables et l’UDPS/T n’aligne pas le moindre sénateur dans la patrie maternelle du nouveau président de la République. A Mbujimayi, le principal fief électoral udpsien, le palmarès ne fut guère plus reluisant. L’UDPS/T s’en est tirée avec un seul sénateur élu en la personne de l’ex. MLC François Muamba Tshishimbi, un allié du parti, en fait. Ce fut proprement rageant, tout le monde en convient.
Et sans doute encore plus rageant lorsque la sénatoriale dans la circonscription de la capitale diamantifère fait élire le gouverneur sortant PPRD, Alphonse Ngoyi Kasanji, ou encore l’ancien premier ministre et ex UDPS, Samy Badibanga, considéré jusqu’aujourd’hui au parti tshisekediste comme un renégat devant l’Eternel. Sacrilège.
L’UDPS/T aurait pu, logiquement, faire élire au moins un sénateur dans la circonscription électorale du Kasai Central. Mais 5 de ces élus provinciaux ont sans doute vendangé leurs voix au profit du PPPD qui rafle la bagatelle de 16 votes sur les 23 exprimés. Les 7 votes restant étant allés au PPRD et à l’ABCE.
La situation fut plus scandaleuse encore à Kinshasa la capitale où 12 votes se sont volatilisés en faveur de l’ACO/FCC (9 votes), du MLC/LAMUKA, de l’ADRP/FCC, de l’AAB/FCC, du Mouvement Tosekwa/FCC, du Mouvement Social/G7 et d’un indépendant intrépide en la personne de Ngangani Nguvuli Adonis (3 voix).
Néanmoins, le problème de la traçabilité des voix des élus provinciaux ne s’est pas posé que pour le parti présidentiel. Ni pour les seules circonscriptions électorales kasaiennes et kinoises.
Dans la province du Bas-Uélé, 3 indépendants accaparent 16 votes sur les 18 exprimés. A peu près le même exploit que dans la circonscription du Haut-Katanga où 21 des 29 voix exprimées sont allées vers des « hors listes des partis politiques ».
Au Kasai (Tshikapa), les candidats indépendants raflent la moitié des votes, soit 11 sur 22. Presqu’autant qu’au Kongo Central où les indépendants Pamphile Badu wa Badu et Rolly Lelo Nzazi bénéficient à eux deux de 12 votes exprimés contre 13 pour l’ACO représentée par les élus Ngudianza Bayokisa et Muaka Muaka Roger.
La circonscription électorale du Maniema ne fait pas nullement office de parents pauvres en cette matière de traçabilité des voix des élus provinciaux. Les indépendants Alexis Thambwe Mwamba et Matata Ponyo Mapon y tiennent le haut du pavé avec 13 votes sur les 19 exprimés à l’élection des sénateurs.
Tandis que dans la circonscription voisine du Sankuru, 3 indépendants, Léonard She Okitundu, Moïse Ekanga Lushyma et Raymond Omba Pene Djunga totalisent 18 votes exprimés en leur faveur, contre seulement 3 votes en faveur de l’Alliance CCU & Alliés, et 3 autres au REP & Alliés, deux regroupements qui comptent pourtant quelques 8 élus provinciaux qui ont pris part à l’élection sénatoriale du vendredi dernier.
Non loin de là, dans la circonscription de la Tshuapa, ce sont également des candidats sénateurs indépendants qui tirent le meilleur du scrutin en bénéficiant de 12 des votes exprimés, contre 3 autres en faveur du PPRD.
J.N.
SENATORIALES CORROMPUES EN RD CONG2