Le président du sénat, Alexis Thambwe Mwamba, a fustigé jeudi 07 janvier dernier ce qu’il considère comme «procédures cavalières d’arrestation des élus du peuple», notamment des membres du bureau de la chambre haute du parlement. «Le bureau du Sénat s’indigne et proteste contre cette façon d’agir. Il fait remarquer par ailleurs que les procédures d’arrestation cavalière des élus du peuple ne contribuent pas à asseoir l’État de droit tant prôné par le chef de l’État. Bien au contraire, elles n’ont pour effet que la déstabilisation des institutions», s’est-il indigné à travers une correspondance au vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et au vice-ministre de la Justice.
L’intervention de Thambwe Mwamba fait suite à l’irruption présumée d’un groupe de personnes armées dans la résidence du questeur du Sénat dans la soirée du 5 janvier dernier. «Ce dessein n’ayant pas été réalisé, des Inspecteurs de la Police Judiciaire se sont alors présentés au même lieu au motif de lui signifier un mandat d’amener. Après le passage des inspecteurs, la garde commise à la sécurité de ce membre du Bureau lui a été retirée», a-t-il laissé entendre.
Selon lui, ces agissements portent atteinte aux droits et libertés des personnes «consacrées par la Constitution et les lois de la République».
Rappelons à ce sujet que c’est depuis le début de cette année que les violons ne semblaient plus s’accorder entre Samy Badibanga, 1er vice-président du sénat et d’autres membres du bureau de cette institution.
S’adressant à son tour à la presse samedi 9 janvier 2021, le président national du parti Avenir du Congo (ACO), Patrick Bologna, a tenu à apporter plus de lumière sur ce qu’il qualifie d’allégations ne constituant ni plus, ni moins que des affabulations destinées à discréditer la chambre haute du parlement en entretenant la psychose parmi ses membres en menaçant le questeur Éric Rubuye.
Pour Patrick Bologna, il n’y a eu ni corruption, encore moins un blanchiment d’argent impliquant son camarade questeur du Sénat. Pour lui, il est inquiétant de formuler de telles allégations si graves contre le questeur en lui attribuant des actes de corruption de sénateurs et de déstabilisation du 1er vice-président de la chambre haute du parlement. «Ce qui est encore plus inquiétant, c’est la survenue des faits attentatoires aux droits et libertés de l’honorable questeur. Notre parti politique ACO continue de dénoncer et condamne avec la dernière énergie les actes d’intimidation subis depuis quelques jours par son haut cadre, sénateur Éric Rubuye Hakizimwami, questeur du sénat, victime d’une conspiration politique appuyée par des allégations mensongères, pour attenter à son honneur et à sa dignité», a soutenu Patrick Bologna.
Il a également indiqué à cette occasion que le bureau du Sénat a saisi le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité, et le vice-ministre de la Justice pour exprimer sa protestation et son indignation en leur demandant de prendre les dispositions qui s’imposent pour garantir au questeur du sénat la pleine jouissance de ses droits et libertés et le bénéfice des agents devant assurer sa sécurité. «Il ne nous reste, en ce moment, qu’à nous engager résolument dans la construction de notre pays, dans la consolidation de la cohésion nationale, dans la lutte contre la pauvreté, avec pour guides la Constitution, les lois et règlements de la République», a-t-il conclu en appelant les députés nationaux et les sénateurs à oeuvrer pour l’intérêt national au lieu de se laisser manipuler par certains responsables de leurs partis et regroupements politiques. «Ma conviction est que tous ceux qui ont traversé ne l’ont fait que parce que leurs députés l’ont fait en premier, et comme ils savent que les députés qui sont partis de l’autre camps, ils négocieront des postes, c’est comme ça qu’ils se précipitent, pour aller rouler les députés une fois de plus et dire que ” c’est moi qui suis venu avec les députés” donc les députés qui étaient partis, et que vont chefs vous ont suivi, soyez prudent, parce qu’ils veulent vous rouler, soyez vigilants», a-t-il souligné. Patrick Bologna se dit convaincu que le président Tshisekedi, autorité morale du CACH et le président de la République honoraire Joseph Kabila, autorité morale du FCC finiront par trouver un terrain d’entente pour résorber la crise politique que traverse la RDC en ce moment.
SM