Le vice-ministre de l’Intérieur Jean-Claude Molipe a lancé mardi 24 mai 2022 à Kinshasa les travaux du forum sur la paix et la cohésion sociale au Kasaï et Kasaï-Central.
Ces assises de 3 jours se tiennent en présence du gouverneur du Kasaï, Dieudonné Pieme, du premier vice-président de l’Assemblée nationale, André Mbata, du président de l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central, Jérôme Muntu woma et de plusieurs invités dont les acteurs politiques. Elles sont initiées par Interpeace en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et l’ambassade de Suède.
Dans son allocution, le président de l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central a décrié la situation précaire sociale de la population.
«Nous devons rechercher à cette occasion, l’origine de ces conflits parce que si on ne touche pas à ce microbe qui produit ces maladies, on passera des forums en forums pour ne pas résoudre le problème de la paix dans l’espace Kasaï. Et à notre humble avis, si vous voyez tout ce qui se passe comme conflit, il y a toujours un mécontentement. Un mécontentement qui a comme base, l’état social de la population. La situation sociale au Kasaï est déplorable, elle est à plaindre. C’est ainsi que chacun voulant survivre, en veut à l’autre qui vit bien. C’est là que nous devons jeter un grand regard (…) Le conflit est multiforme au Kasaï mais à la base vous trouverez qu’il y a toujours un élément commun qui est la situation sociale de la population », a déclaré Jérôme Muntu Woma.
De son côté Dieudonné Pieme a fait un constat amer selon lequel l’espace Kasaï dans son ensemble se vide de sa population.
«En effet, l’espace Kasaï dans son ensemble se vide. Il se vide de sa population. À quoi sert la paix si le peuple ne sait pas travailler ? À quoi sert la paix si le peuple ne sait pas comment orienter sa force, son énergie pour sa survie ? Ceci explique dans une certaine mesure l’augmentation de l’exode ou des mouvements de populations soit vers le Sud, c’est-à-dire l’Angola, soit vers le Sud-est, dans l’espace Katanga», a-t-il martelé.
Par la même occasion, il a appelé les participants à ce Forum à réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour maintenir les populations dans leur espace et dans la paix.
Selon les organisateurs, les objectifs de ce Forum visent notamment à informer les autorités nationales (politico-administratives, traditionnelles, forces de sécurité/ordre), les acteurs de la société civile, les ONG et agences des Nations Unies, des résultats de la recherche menée au Kasaï et Kasaï-Central sur la cartographie des acteurs, des initiatives et meilleures pratiques, des défis et priorités pour la paix, en vue d’une appropriation des résultats; recueillir leurs amendements sur le contenu de ce rapport et procéder à la validation ;
discuter et reformuler les recommandations ainsi que les actions à mettre en oeuvre; présenter à la fois le plan d’actions de la gouvernance de la paix élaboré en collaboration avec les autorités provinciales et les membres des communautés pour la validation au niveau national.
A l’issue de ce forum, les résultats suivants sont attendus : une meilleure compréhension des acteurs, initiatives et meilleurs pratiques pour la paix au Kasaï et Kasaï central ; le contenu du rapport, y compris les recommandations, est amendé et validé; les acteurs étatiques et non étatiques présents dans la salle acceptent et s’engagent à accompagner le processus de la consolidation de la paix suivant le plan d’actions élaboré à cet effet.
AVEC AGENCES
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