Ils bombaient le torse après la Résolution de l’Assemblée provinciale du Sankuru de les déchoir de cet organe délibérant pour absentéisme. Pourtant, la sanction, prévue par le règlement intérieur de cette institution, pouvait leur être bel et bien appliquée selon le droit positif congolais, la Cour constitutionnelle ayant déclaré «conforme à la Constitution» ledit règlement intérieur. Justin Omokala et Francis Ilunga, élus respectivement de Lodja et Kole s’étaient pourvus en inconstitutionnalité contre cette mesure excipant leur réhabilitation pure et simple. Ils ont multiplié dans cette optique des saisines intempestives de la haute cour avec l’appui d’un ministre et d’un député national qui n’ont jamais fait le deuil de leur complice, l’inénarrable Joseph-Stéphane Mukumadi, gouverneur déchu du Sankuru qui a été récemment renvoyé à ses fourneaux de Lille (France) par la majorité des députés de cette malheureuse province.
Finalement, le couperet, exécutoire d’office et «opposable à tous», est tombé tel une guillotine lors de l’audience publique du mardi 1er mars 2022 de la plus haute juridiction congolaise.
En cause, la requête sous R.Const 1697 de Omokala Wemambolo Justin, député provincial de la circonscription électorale de Lodja (province du Sankuru), en inconstitutionnalité des résolutions de l’Assemblée provinciale n°008/S.O/AP/Sank/2021 et nn°006/S.O/AP/Sank/2021 du 29 décembre 2021 portant respectivement vote de la perte de mandat politique d’un député provincial du Sankuru et de déferrement en justice d’un député provincial pour faux commis en écriture et usage de faux. C’est le professeur Dieudonné Kaluba Dibwa, Chief Justice rd congolais, entouré des autres membres de la haute juridiction qui a donné en personne lecture du dispositif de l’arrêt déclarant que «la Cour dit qu’elle est compétente pour connaître de la présente requête, uniquement en ses moyens visant la violation des droits fondamentaux ; la reçoit en la forme et la dit non fondée».
Ainsi se termine dans l’humiliation, l’éphémère et aventureuse carrière politique du sieur Omokala, que ses électeurs de Lodja agacés par ses frasques ont affublé du surnom “Djele” (le sot), et de sa bande.
Pour mémoire, l’ex-député provincial Omokala n’avait été élu qu’en raison de sa proximité biologique avec le député national Lambert Mende Omalanga, incontestable icône de la province du Sankuru dont il est, de loin et invariablement, le meilleur élu depuis 2006.
On se perd en conjectures sur les raisons qui ont poussé Justin Omokala à se retourner contre ce dernier qui, plus qu’un frère aîné, a été pour lui un père adoptif après le décès en 1993 de leur géniteur, Papa Charles Wemambolo. Dans son adolescence passée chez Lambert Mende, Justin Omokala préférait passer son temps à faire l’école buissonnière et à chaparder ci et là en brandissant partout sa ‘’qualité’’ de fils de Mende qui occupait déjà de hautes charges d’Etat pour s’assurer l’impunité. Du pain béni pour les adversaires politiques de ce dernier. D’où la facilité avec laquelle il a pu être circonvenu par un autre adepte du «chance-eloko-mpamba», Joseph-Stéphane Mukumadi, challenger de Mende à l’élection gouvernorale de 2019.
L’ex- «honorable Djele» était une proie facile pour Mukumadi qui, en dépit de sa victoire à l’élection de 2019 était littéralement obnubilé par une haine viscérale contre celui qu’il avait battu grâce à la complicité d’une véritable association d’aigris dans la plateforme FCC auxquels Mende faisait ombrage. Pas étonnant que le boulimique Omokala soit devenu, contre espèces sonnantes et trébuchantes, le porte-voix sans talent de la bande des six députés provinciaux qui suivirent le gouverneur déchu du Sankuru jusqu’au bout de sa descente aux enfers.
Moralité de l’histoire : l’ingratitude ne paie pas. Après avoir perdu son aîné et sa dignité, Justin Omokala Wemambolo vient également de perdre le dernier galon qui ornait encore ses épaules faméliques. Comme quoi, à force de vouloir trop gagner, on finit par perdre le peu qu’on a. Sic transit gloria. Une leçon tous les Brutus de nos tropiques.
JBD