Ce samedi 5 octobre 2019 s’ouvre au Vatican à Rome, le consistoire 2019 du sacré collège au cours duquel seront faits crées cardinaux les 10 archevêques et évêques nommés le 1er septembre dernier par le pape François. Parmi les prélats élevés ainsi élevés à la dignité cardinalis, Mgr Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, un prêtre de l’ordre des capucins qui porte à 4 le nombre des congolais qui ont reçu la barrette rouge, après Malula, Etsau, et Monsengwo.
Les 13 nouveaux cardinaux, dont 10 électeurs, sont tous des hommes ‘proches’ de sa Sainteté le pape François, qui partagent sa vision d’une église ouverte, en dialogue et en lien avec la réalité. En ce compris la réalité électorale vaticane, manifestement : après le consistoire d’octobre 2019, 67 des cardinaux électeurs seront des hommes nommés par Jorge Mario Bergoglio, évêque argentin devenu pape sous le nom de François le 13 mars 2013. 52 % des cardinaux électeurs du sacré collègue auront donc été élevés à cette dignité par le pape argentin, 33 % par Benoît XVI, et 15 % par Jean-Paul II.
Au tableau de ces électeurs par continent, l’Europe occupe le sommet avec 55 cardinaux ; suivie de l’Amérique Latine, 23 ; de l’Amérique du Nord, 10 ; de l’Afrique, 17 ; de l’Asie, 16 ; et de l’Océanie, 4. Les observateurs s’accordent donc sur une réalité : à la différence des précédents consistoires au cours desquels le pape François s’était accommodé de la présence de cardinaux ne partageant pas, notamment, son souci d’ouverture (aux autres confessions religieuses, par exemple), celui qui s’ouvre le 5 octobre 2019 à la veille d’un important synode sur l’Amazonie renforce l’identité bergoglienne du collège des cardinaux.
Comme l’église catholique universelle, le continent africain hérite, lui aussi, de choix politiquement motivés du Vatican, qui ne sont pas toujours les mêmes que ceux des autorités du continent. Loin s’en faut.
Ainsi, la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara qui espérait voire l’évêque de Bouaké, Mgr Paul-Simon Ahounan-Djro accéder au rang de cardinal, sort elle passablement déçue par l’oubli du Vatican qui n’a pas aligné son prélat sur la liste des nouveaux élus papaux.
Il en est de même pour l’Angola de Joao Lourenço, qui misait sur la promotion de Gabriel Mbilingi, l’évêque de Lukanga. Le Vatican lui a préféré Mgr Eugenio Dal Corso, l’évêque de Benguela mais néanmoins ancien Nonce Apostolique dans la province sécessionniste du Cabinda, qui n’est donc guère en odeur de sainteté à Luanda.
Comme Luanda, Kinshasa ne peut nullement s’estimer mieux loti par le pape François qui a porté son choix sur Mgr Ambongo Besungu, notoirement connu pour être un des artisans de la politisation à outrance de l’église catholique de la RDC. L’archevêque métropolitain de Kinshasa n’a vraiment jamais dissimulé sa détestation du président de la République honoraire, Joseph Kabila. Ni, encore moins, celle qu’il voue à son remplaçant au Palais de la Nation à Kinshasa, Félix Tshisekedi, dont il avait vigoureusement contesté l’élection avant d’accepter de composer malgré lui.
Même si pour faire bonne figure, Kinshasa dépêche au Vatican une impressionnante délégation gouvernementale conduite par le PPRD Célestin Tunda Ya Kasende, vice-premier ministre, ministre de la justice et garde des sceaux. Sans compter le cabinet du chef de l’Etat, dont le directeur, Vital Kamerhe, est également annoncé à Rome samedi prochain.
Au sacré collègue, le nouveau cardinal rd congolais représente ce qu’on désigne pudiquement par l’expression « église impliquée dans les tourments des hommes ». Et, en somme donc, une église tourmentée.
Ils seront faits cardinaux, ce samedi 5 octobre 2019 :
1 – Mgr Miguel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
2 – Mgr José Tolentino Mendonça, archiviste et bibliothécaire du Vatican
3 – Mgr Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Djakarta (Indonésie)
4 – Mgr Juan de la Caritad Garcia Rodriguez, archevêque de La Havane (Cuba)
5 – Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RD-Congo)
6 – Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg
7 – Mgr Alvaro Ramazzini, évêque de Huehuetenango (Guatemala)
8 – Mgr Matteo Zuppi, archevêque de Bologne (Italie)
9- Mgr Cristobal Lopez Romero sdb- archevêque de Rabat (Maroc)
10 – Père Michael Czerny, sous-secrétaire du Dicastère pour le développement humain intégral
J.N.
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