Congo Airways ambitionne de franchir la barre des 400.000 passagers et de 99 millions USD de revenus pour l’exercice 2018.
Autre projet en pipeline, atterrir d’ici 2020 à Paris. Le marché intérieur de la RD Congo, avec une population estimée à 80 millions d’habitants sur un territoire 80 fois la Belgique ou encore 4 fois la France, est porteur et pourrait suffire pour relever ce double défi. Grâce à Congo Airways, les voyageurs en partance de Kinshasa pour les villes de l’Est comme Isiro ou Goma ne font plus le détour de Nairobi ou Addis-Abeba. Mais la compagnie aérienne nationale tient à la conquête du ciel africain… et extracontinental à moyen terme. Après le prochain vol programmé de longue date Kinshasa-Johannesburg, en Afrique du sud, cap sera mis notamment sur l’Afrique de l’ouest, Douala au Cameroun, Cotonou au Benin et Abidjan en Coté d’Ivoire. Mais, puisque qui veut aller loin, ménage sa monture, le directeur-général de Congo Airways, Désiré Balazire Bantu, soutient que la vision de la société repose sur cinq piliers : la fiabilité, la sécurité, la sûreté, le professionnalisme et la qualité. Cette vision, a confié le DG Balazire, a permis à Congo Airways de transporter en 2017, quelque 360.000 passagers à travers 13 destinations domestiques et à réaliser 77 millions USD de chiffre d’affaires.
Pourtant, ce n’était pas facile. Alors que des experts de plus trapus programmaient un crash financier imminent du « Léopard volant » à l’image des désormais défuntes LAC, Lignes Aériennes Congolaises, Shabair, Hewa Bora ou encore Korhongo Airways, filiale de Brussels Airlines, Congo Airways, grâce à la dextérité managériale et une discipline financière de son directeur-général, a su et pu anticiper une perte de 22 millions USD en 2017, la ramenant à fin octobre à quelque 6 millions USD.
Le transporteur aérien national avait dépassé le cap symbolique de 200.000 passagers en 2016. Plus précisément 208.000, et réalisé 36 millions de dollars de chiffre d’affaires. Début 2018, nos confères de Jeune Afrique écrivaient que « le moteur de la réussite [de Congo Airways était] sa gouvernance». Mais Balazire témoigne plutôt toute sa gratitude au Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, à qui revient l’idée de bâtir cette société en vue de hisser la RD Congo aux dimensions intercontinentales qu’elle mérite.
Pold Levy M.