Le Bureau central de coordination, (BCECO), totalise 15 ans d’existence. Mais il demeure mal connu d’une large frange d’opinion. Un petit sondage réalisé le week-end dernier à la FIKIN par Le Maximum l’atteste : le BCECO serait une banque, pour près de 60% des 100 personnes interrogées.
Le BCECO serait plutôt une entreprise de génie civil pour 27%, un système des Nations-Unies comme le PAM pour 10%. Près de 3% seulement des personnes consultées avaient une notion on ne peut plus exacte du BCECO.
Disposant pourtant d’un stand à la FIKIN, le BCECO rappelle, volontiers, qu’il est une institution placée sous tutelle du ministère des Finances ayant pour mission de financer les programmes du gouvernement, dans le cadre de la révolution de la modernité prônée par le Chef de l’Etat. En 2015, le BCECO a, par exemple, financé les travaux de réhabilitation notamment, du centre et des auditoires universitaires de Kindu dans la province du Maniema, de l’université catholique de Bukavu au Sud Kivu, de l’université de Kisangani dans la province de la Tshopo, les travaux de réhabilitation de l’immeuble du gouvernement à Kinshasa, la construction des bâtiments de l’école primaire Sadiloyi à Mwene ditu au Kasaï oriental, la construction d’un nouveau bâtiment de l’institut Lisanga à Bikoro à l’Equateur.
Le BCECO a financé et équipé un bâtiment de l’école des sourds muets à Goma au Nord Kivu, un nouveau bâtiment et des latrines à l’école primaire Mgr. Pierrard de Butembo. Son tout premier DG est, en fait, l’actuel Premier ministre, Augustin Matata Ponyo. Appelé au gouvernement du temps où Kabila se cherchait «15 personnalités dignes de confiance», comme ministre des Finances, en 2010. Guy Matondo lui succédera. C’est des projets des centaines des millions de dollars que le BCECO a géré depuis 2001. Ce qui n’est pas sans susciter suspicions et polémiques sur sa gestion.
Dans un de ses rapports, la FEC, principal patronat rd congolais, a fait état des allégations des commissions de 30% que ses affiliés auraient été contraints de virer dans un compte afin de gagner un marché géré par le BCECO. «Le Bureau central de coordination est une pire escroquerie », s’est même écrié en son temps le député Gilbert Kiakwama du haut de la tribune de la Chambre basse. L’on se souviendra également des critiques à peine voilées de la Banque mondiale sur cette structure. En août 2012, alors que le BCECO était déjà opérationnel depuis plus de 10 ans, la Banque mondiale recommanda subtilement sa dissolution en exigeant aux institutions étatiques de ne plus servir d’agence de passation des marchés ni de maître d’ouvrage délégué, MOD, dans les projets sous financement IDA. Le BCECO est en effet mis à l’index sans être cité nommément. Depuis, le BCECO a opéré sa mutation, soumettant ses agents à une cure continue de renforcement des capacités. De l’avis même du gouvernement, en fait, selon l’ancien ministre délégué près le Premier ministre en charge des Finances, Kitebi Kibol Mvul, le BCECO est la structure qui maîtrise mieux les procédures des bailleurs des fonds. Qu’il constitue une école de référence pour la RDC. Que le BCECO est une pépinière d’experts nationaux expérimentés qui n’ont rien à envier aux experts internationaux. Qu’il dispose d’une maîtrise avérée de différents domaines dont la passation des marchés et de gestion financière. Qu’il offre ses prestations à un coût moins onéreux que celui des agences privées ou celles des Nations unies. Que le futur établissement public n’aura pas à se substituer aux organes récemment créés pour gérer les marchés publics. Que le BCECO pourrait, par exemple, offrir son assistance technique à ces organes. Qu’il peut s’agir de l’identification, de la préparation et de l’évaluation des projets ou encore de la formation sur demande de l’ARMP, en passation des marchés, en suivi-évaluation des projets même en partenariat avec les firmes spécialisées en formation et professionnalisation de certains cadres. Qu’il peut aussi assurer la gestion des projets spécifiques au titre de maître d’ouvrage délégué. Mais certains observateurs voient les choses autrement.
POLD LEVI