La Sucrerie de Kiliba a changé d’appellation. Elle devient Sucrerie du Kivu et projette pour début 2020 la création de 7.200 emplois. L’Etat congolais y est devenu actionnaire minoritaire. Des 80% des parts, il n’a plus qu’une participation de 49%. Du coup, les employés congolais de la sucrerie tenue dorénavant à 51% par le Tanzanien Sansoro, ont sollicité non seulement la sécurisation des installations de la sucrerie mais surtout la réadmission de leur société au budget d’intervention économique de l’Etat. D’autant plus que les difficultés auxquelles est confrontée la Sucrerie ont pour principale cause, le gouvernement. Dans le cadre de la réforme des entreprises du Portefeuille menée par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP), la Sucrerie de Kiliba a d’abord été liquidée en 2011 ainsi que celle de Lotokila, dans l’ex-Province Orientale. Puis, en 2017, l’Etat qui s’est ravisé, a consenti à AGRO-BUSINESS L’Etat désormais minoritaire dans la Sucrerie de Kiliba débaptisée Sucrerie du Kivu verser quelque 888.772.508 FC pour sa réhabilitation, mais aucun rond n’a été décaissé. Dans le cadre de l’exercice budgétaire 2018, le ministère du Portefeuille avait obtenu 11.000.000.000 FC sur les 27.249.312.501 FC sollicités pour faire tourner à nouveau l’usine sucrière de Kiliba. Mais les états de suivi budgétaire rendus publics par le ministère du Budget ne reprennent nulle part un décaissement de fonds en faveur de la Sucrerie de Kiliba, contrairement à la Cimenterie de Lukala (Cilu), qui a repris ses activités. Bien avant ces tentatives répétées et sans succès d’une relance sur ressources propres de l’Etat, des privés ont tenté de s’y mettre mais se sont heurtés à des complications administratives. Il y a un peu plus d’une année, le 19 août 2018, en marge des jeux de la jeunesse de Grands lacs, l’alors premier ministre, Bruno Tshibala, avait fait le déplacement de l’ex-Sucrerie de Kiliba avec la promesse ferme d’une réhabilitation. Depuis rien n’est venu. Sinon que l’Etat est devenu actionnaire minoritaire avec 49% à la suite d’un chapelet de partenariat public-privé (PPP) mal ficelés et déséquilibrés au détriment de l’Etat. Il semble même que la RDC aurait érodé davantage ses parts. Voilà, en effet, 10 ans que le gouvernement par le biais du ministère de l’Agriculture a d’abord conclu un PPP avec Kotecha et Sucraf. Un projet de création d’une pépinière de 200 hectares de cannes à sucre en vue d’une mise en production endéans 24 mois, a-t-on appris. Mais suite à un malentendu non élucidé à ce jour, le gouvernement et ses associés se sont séparés. Officiellement, les actionnaires, Kotecha et Sucraf, n’ont pas pu disposer de fonds nécessaires pour la relance de la sucrerie de Kiliba. L’Etat n’aura alors plus d’autres solutions que d’engager une procédure de dissolution et liquidation de la société dénommée alors Office national du sucre dans l’espoir de trouver un repreneur à la sucrerie. Est venu ensuite un autre repreneur avec son PPP, le Tanzanien NansoroSuper Group of Companies, leader régional dans la production du sucre, qui s’engage à Kiliba, à travers sa filiale Nansoro, pour un montant qui n’a jamais été rendu public. La production annuelle de la sucrerie se situait entre 15.000 et 19.000 tonnes. La production a nettement chuté au milieu des années 90 du fait de l’insécurité liée à la guerre d’agression qui a abouti à la prise du pouvoir par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération, Afdl, en 1997. La production du sucre à Kabila était alors de 900 t.