C’est de coutume dans l’arène politique en RD Congo : tout est reportable. La première réunion bureau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) – candidats à la présidentielle 2018 s’est comme clôturée en queue de poisson. Une rencontre supplémentaire doit mettre en face les 21 des quelque 40 millions des protagonistes aux scrutins de décembre prochain doit se tenir sous peu. Pour décider des questions relatives à la machine à voter, essentiellement. Parce que sur les préoccupations principales des candidats-Chefs de l’Etat, qui ont porté sur la présence d’une dizaine de millions d’électeurs sans empreintes, et d’autres encore sur les problèmes sécuritaires, il a semblé qu’entente était trouvée. Interrogée par la presse après la réunion du jeudi 4 octobre 2018, Gabriel Mokia a assuré que la question des électeurs sans empreintes avait été résolue : « le point a été barré, j’ai vu moi-même », a soutenu ce self made man qui ne s’encombre pas toujours de fioritures langagières et de tournures philosophiques. En fait, les observateurs savent, sur cette question, que la publication des listes d’électeurs, plus de 2 mois avant les scrutins, permet à tous et à chacun de dénoncer la présence de fictifs.
18 candidats contre la machine à voter
C’est sur la question, éminemment politique selon l’aveu d’Yves Mpunga, également candidat à la prochaine présidentielle, que « les Romains s’empoignèrent », comme on dit. Au moins 18 des 21 candidats à la prochaine présidentielle se sont prononcés contre l’ingénierie Sud-Coréenne d’inspiration rd congolaise. La question est également technique, a néanmoins reconnu ce féru d’information formé à l’Université Protestante du Congo (UPC). Chaque candidat se fera accompagné de son spécialiste dans la domaine pour régler la question des inquiétudes qui planent sur la machine qui permet aux rd congolais d’aller aux urnes d’ici moins de 3 mois. L’affaire prendre la forme d’une commission technique, une de plus, à laquelle la centrale électorale ne s’oppose pas. Tout en tenant fermement la barre vers le 23 décembre prochain.
Jeudi 4 octobre 2018 au siège de la CENI à la Gombe à Kinshasa, si nombre de candidats à la présidentielle ont effectué un déplacement de défi, pour contraindre l’administration électorale à une sorte de rétropédalage politicien, mal leur en a pris. « Nous sommes invités à prendre toute la mesure de l’enjeu électoral et la crédibilité des élections dépend de l’implication effective de tous », leur a balancé, d’entrée de jeu, Corneille Nangaa, le président de la centrale électorale. Avant de décliner le parcours réalisé vers la tenue des scrutins que tous semblaient appeler de tous leurs vœux il y a seulement quelques années. «Les contraintes ont été levées les unes après les autres en parallèle à la réalisation sans faille de toutes les activités programmées. Il a été particulièrement souligné la parfaite collaboration entre les parties prenantes durant les différentes étapes du processus électoral ; l’adoption suivie de la publication progressive de tous les textes légaux ; la publication de la liste définitive des électeurs, des candidats Président, députés nationaux et provinciaux », a retracé Nangaa à l’intention de ses interlocuteurs VIP. « Les activités techniques en cours au niveau de la CENI se déclinent actuellement en la réception de la quincaillerie électorale, des matériels énergétiques, des lots des machines à voter, des bulletins de vote en provenance respectivement de l’Inde, de la Chine et de la Corée du sud », a-t-il encore martelé. Non sans convaincre, puisqu’à la presse, un des candidats à la prochaine présidentielle, Gabriel Mokia, a déclaré que 70 % du parcours vers les scrutions de décembre prochain a été réalisé par la CENI.
Perspectives d’avenir, 20 à 30 % de chemin à parcourir
À 80 jours des scrutins, le président de l’organe en charge des élections a évoqué les perspectives d’avenir, dont l’intensification de la sensibilisation des électeurs à l’apprentissage de la machine à voter ; la cascade de formation des agents électoraux sur le plan national ; le déploiement des matériels selon un plan logistique rigoureux.
On aura particulièrement noté le rappel adressé aux candidats invités à se préparer effectivement aux élections par la formation de leurs témoins. La crédibilité des prochains scrutins ne sera pas l’œuvre de la CENI seule mais bien de l’implication effective des candidats et de leur capacité à mobiliser, à former et à déployer leurs témoins.
Corneille Nangaa a ainsi invité les candidats à consulter et éventuellement confirmer leur photo de candidature devant servir de gabarit sur la liste définitive des candidats. De même, il a été sollicité la confirmation du logo de leur parti ou regroupement politique.
Pour conclure, le président de la CENI a invité les 21 candidats en lice à la présidentielle à élever ensemble les débats politiques, techniques et sécuritaires en vue de la réussite des prochaines joutes électorales.
Les échanges entre les deux parties ont notamment tourné autour de la liste définitive des électeurs, la présence des électeurs sans empreintes digitales, l’évolution des préparatifs techniques des élections, la régularité du financement du processus par le Gouvernement de la République, l’évolution du déploiement des matériels, la machine à voter.
Il a été finalement convenu de la tenue d’une prochaine réunion essentiellement technique en vue d’approfondir les questions complexes dont celle relative à la machine à voter.
J.N.