Seulement les délégations officielles sont admises à l’Assemblée générale des Nations-Unies. Sauf pour Kinshasa et la RD Congo, à en juger par tout le ramdam déployé par l’opposition politique soutenue par des milieux politiques et affairistes en Occident. A la réunion annuelle de la communauté des Nations ouverte mardi 25 février à New York aux Etats-Unis d’Amérique, siège de l’ONU, le Chef de l’Etat rd congolais qui s’y est exprimé le plus officiellement du monde avait gagné la capitale administrative du pays de l’Oncle Sam plusieurs heures plus tôt, dimanche 23 septembre. Mais aussi quelques leaders de l’opposition politique nationale, dont le dernier gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, et le restaurateur kinois candidat à la prochaine présidentielle, Martin Fayulu Madidi.
Certes, au registre des interventions officielles, nul n’a aperçu les activistes politiques rd congolais, de l’aveu d’un confrère présent à l’assemblée générale des Nations-Unies, Christian Lusakweno de la radio kinoise Top Congo FM. Mais tout indiquait que les mousquetaires rd congolais cornaqués par des groupes de pression occidentaux mijotaient un coup en sourdine. Même si nul ne les avait invités à l’ONU, Moïse Katumbi Chapwe et Martin Fayulu étaient annoncés aux Etats-Unis. Après le discours de Joseph Kabila, mardi soir, les opposants rd congolais ont substitué leurs réactions au prononcé officiel du Chef de l’Etat, chacun y allant de son cru. jeudi 27 septembre 2018, l’Ecidé Martin Fayulu, sans doute enivré par sa toute première invitation d’envergure parmi les politiques de son pays en marge d’une assemblée générale des Nations-Unies, entonnait même un requiem pour Joseph Kabila, posté sur son site Twitter.
Manifestement, une sorte de coup d’Etat onusien était programmé contre Kinshasa en marge de l’assemblée générale de l’ONU ouverte mardi dernier, sous la forme d’au moins deux réunions de haut niveau sur la RD Congo. Sans que les autorités au pouvoir n’en aient été prévenus ni associés. La délégation conduite par Joseph Kabila, qui avait développé un vibrant plaidoyer souverainiste mardi aux Nations-Unies, a refusé de prendre part aux réunions convoquées par l’ONU, l’UA, l’UE … et l’affaire a capoté, carrément. Une première dans l’histoire du néocolonialisme. Aux médias qui l’interrogeaient, Barnabé Kikaya Bin Karubi, ci-devant conseiller diplomatique du Chef de l’Etat rd congolais, a déclaré que « Nous avons été informés en dernière minute de la tenue de deux réunions par note verbale. La première devrait avoir lieu le 27 septembre, qui serait dirigée par Said Djinnit, envoyé spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la région des Grands Lacs et un ambassadeur allemand sur la région des Grands Lacs. Nous savons bien quand on parle de l’Afrique centrale, c’est d’abord de la RDC. Nous étions premiers sur la liste des invités. Nous avons décliné cette invitation pour la simple raison que nous ne connaissions pas les termes de référence de la réunion, encore moins les objectifs. Aller dans une telle réunion pieds et poings liés, sans en savoir les objectifs, c’est de l’amateurisme et le gouvernement congolais ne travaille pas comme un gouvernement amateur ». Evoquant une erreur onusienne, le diplomate rd congolais expliquait aussi que « la deuxième réunion devrait avoir lieu le 28 septembre et, cette fois-ci, c’était une réunion ministérielle de haut niveau sur la RDC. Etaient invités à cette réunion, plusieurs pays qui s’intéressent au Congo, la CIRGL, la SADC, l’UA, l’ONU. Encore une fois, sans connaître les termes de référence d’une telle réunion, il nous est impossible d’y participer de manière positive et même effective. Le gouvernement a décidé de ne pas y aller. Eux-mêmes, ils se sont rendus compte de l’erreur qu’ils ont commise en n’associant pas la RDC dans la préparation de cette réunion. En ne nous associant pas, ils se sont tirés une balle dans le pied. Ils ont annulé les deux réunions ».
Une réunion sur la RD Congo était programmée jeudi 27 septembre 2018, qui devait être dirigée par l’Allemagne d’Angela Merkel et l’Onusien Jean-Pierre Lacroix. Et une autre ce vendredi 28 septembre, destinée à examiner les problèmes auxquels fait face le pays de Patrice Emery Lumumba. A l’une et à l’autre assise, Kinshasa n’a pas été associé à la préparation. «Le problème est que ces réunions ont été planifiées sans consultation avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo», a expliqué Barnabé Kikaya à Associated Press. “Nous sommes d’avis que pour organiser une telle réunion, nous devons donner notre avis … afin que nous sachions quels sont les objectifs …“, a-t-il encore modestement mais fermement assuré. Et l’affaire a capoté.
“Dans le futur, si quelqu’un veut organiser une réunion sur la République Démocratique du Congo, il doit y avoir des consultations préalables avec le gouvernement afin que nous puissions définir clairement quels sont les objectifs, ce que nous allons accomplir“, a prévenu le conseiller diplomatique du Chef de l’Etat de la RD Congo.
JMK.