L’ananas connaît un succès formidable au Kongo Central. La production a presque doublé en 10 ans. Cependant, les planteurs éprouvent des difficultés pour évacuer leur production vers les centres de consommation et/ou pour la transformation au niveau local.
La croissance de la consommation d’ananas se confirme, tant sur le marché européen qu’aux États-Unis. Après une année 2017 record en termes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, 2018 serait en passe de faire encore mieux. La RDC pourrait également gagner gros à l’exportation et développer des marchés locaux et régionaux, ont estimé des experts présents à la Foire agricole de Kinshasa. En RDC, les planteurs d’ananas se recrutent essentiellement dans la province du Kong Central. Cette contrée produit de l’ananas en très grande quantité pour sa propre consommation et pour celle de Kinshasa, la capitale du pays.
De petites productions locales de transformation peuvent toutefois se développer si le ministère de l’Agriculture ainsi que celui des PME leur viennent en aide, à l’instar des pays voisins. Par exemple, en Ouganda, l’entreprise Britannia Allied Industries incite à cultiver l’ananas pour la fabrication de jus destinés au Rwanda, au Kenya et à l’Union Européenne. Au Burundi, les agriculteurs apprécient ce fruit qui leur procure des revenus réguliers car il se récolte toute l’année grâce à l’induction florale. «Le salut pour les planteurs du Bas-Congo passerait donc plutôt par des marchés des niches plus rémunérateurs. L’ananas de cette province reste une valeur sûre et offre une qualité irréprochable. La culture vraiment mécanisée sera d’un très bon apport pour permettre à la RDC de se classer parmi les grands producteurs africains comme le Nigeria (près de 900.000 tonnes), le Kenya (environ 600.000 tonnes) qui, avec des exportations, quoique modestes (de l’ordre de 2.000 tonnes), montent régulièrement sur le créneau original de la savoureuse variété pain de sucre», déclare cet ingénieur.
Selon la FAO, près de 19 millions de tonnes ont été produites, en 2008, dans le monde. Les prévisions les plus optimistes des experts pour 2018 sont déjà dépassées. L’essentiel de la production mondiale se fait en Asie, championne des jus et des conserves, et en Amérique latine qui transforme peu mais exporte énormément vers l’Union européenne et les Etats-Unis, en frais et par bateau. «L’ananas jouit d’une réputation de fruit sain diététique qui n’est sans doute pas étrangère à son succès au Nord. Un autre défi pour la province du Kongo Central pour la recherche est de développer des variétés plus résistantes aux parasites du sol et aux chocs pendant le transport», conclut un expert.
POLD LEVI