Soumis à débats et discussions dans les chambres parlementaires Américaines depuis plusieurs semaines, le décret contre les ingérences étrangères dans le processus électoral au pays de l’Oncle Sam est désormais une réalité. Donald Trump a signé, mercredi 12 septembre 2018, une directive présidentielle visant à protéger les élections américaines de toute ingérence extérieure en imposant des sanctions aux pays ou entités qui tenteraient d’influencer un scrutin.
L’événement dicté par les soupçons d’ingérence étrangère dans les dernières élections présidentielles Américaines intervient à l’approche des scrutins parlementaires de novembre 2018, que les yankees tiennent à préserver de toute interférence qui ne serait pas le fait du peuple américain. “Nous avons observé des signes, pas seulement de la Russie mais aussi de la Chine, et des capacités probables de l’Iran et même de la Corée du Nord”, a expliqué le directeur du renseignement américain, Dan Coats. Le décret “ne vise aucun pays en particulier” puisque “la menace” peut venir de plusieurs endroits, et s’appliquera aux élections parlementaires du 6 novembre, a-t-il ajouté.
Dan Coats a précisé que l'”executive order” paraphé par Donald Trump donnait ordre aux agences américaines du renseignement de rechercher d’éventuels actes d’ingérence extérieure et de transmettre leurs informations aux départements de la Justice et de la Sécurité intérieure. Le texte prévoit une période de 45 jours après une alerte pour que les services de renseignement réunissent des preuves, puis octroie à nouveau 45 jours aux ministères de la Justice et du Trésor pour imposer des sanctions.
John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a précisé lors de la même conférence de presse téléphonique que ces sanctions pourraient s’appliquer indifféremment pendant une campagne électorale ou après le scrutin. Elles peuvent couvrir le gel des avoirs d’une personne, l’interdiction d’investir dans une entreprise ou encore d’entrer sur le sol américain.
En fait, la réponse de Donald Trump à l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 a été jugée timorée par l’opposition démocrate, mais aussi par certains élus républicains. Plusieurs parlementaires ont déposé depuis des propositions de loi pour renforcer les sanctions américaines si le scénario se répétait.
En signant son décret, le chef de l’État “montre qu’il prend le contrôle du sujet, qu’il s’en préoccupe beaucoup”, leur a indirectement répondu John Bolton.
Selon les services de renseignement américains, le pouvoir russe a mené une opération concertée et planifiée pour influencer l’élection présidentielle de 2016 en faveur de Donald Trump, notamment à travers l’utilisation des réseaux sociaux et la diffusion de “fausses nouvelles”. En mars 2018, l’administration américaine avait pris des sanctions contre 19 personnes et cinq entités dont les services de renseignement russe.
Le Maximum avec Reuters