La grande messe du « Forum sur la coopération sino-africaine » s’est ouverte lundi 3 septembre 2018 sous les coups de 17 heures locales à Pékin, en Chine, sous la présidence du secrétaire général du Parti Communiste Chinois et président de la République Populaire de Chine, Xi JinPing. Très attendue alors que s’observe une insistante tentative de retour sur le continent des puissances économiques euro-américaines, les assises de Beijing semblaient plus que tenir leurs promesses dès l’ouverture solennelle dans la grande salle de Tien an Men, pleine comme un œuf.
Pour cette session du Forum sur la coopération sino-africaine axée sur le thème «Chine et Afrique : vers une communauté de destin encore plus solide via une coopération gagnant – gagnant », Pékin a pris un soin particulier à ranger les grands plats sur les petits. Tout ce qui compte sur le continent africain et dans le monde a été convié à Beijing où quelque 53 Chefs d’Etats Africains séjournent. Mais également des organisations régionales et sous régionales comme l’Union Africaine représentée par son président, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress. Au total, 26 organisations africaines et internationales prennent part au forum de Beijing.
60 milliards USD de crédit supplémentaires
Lundi 3 septembre 2018, à l’ouverture solennelle du forum, Xi JinPing a d’emblée frappé très fort en annonçant 60 milliards USD de crédits en faveur du continent africain. Ce financement sera déboursé sous forme d’aide gouvernementale, d’investissements et de financements à travers des établissements financiers et d’entreprises chinoises, a précisé cet homme qui dirige la deuxième économie mondiale.
Les priorités de l’empire du milieu en Afrique sont la promotion industrielle, la connectivité des infrastructures, la facilitation du commerce et le développement écologique. Les entreprises chinoises seront encouragées à investir « au moins 10 milliards de dollars » en Afrique au cours de trois prochaines années, a indiqué en substance le tout puissant secrétaire général du Parti Communiste Chinois.
En outre, 15 milliards USD sera consacrée à l’aide gratuite et à des prêts sans intérêts. Les bénéficiaires de cette remise de dette seront les « pays africains les moins développés, lourdement endettés et pauvres, ainsi que les petits pays insulaires et enclavés en voie de développement qui entretiennent des relations diplomatiques avec la Chine », a tenu à préciser Xi JinPing le 3 septembre à Pékin.
La fin des diktats contre les pays du continent
Le président de la République Populaire de Chine ne s’est pas arrêté là. Xi JinPing a fermement décrété la fin des diktats contre les pays du continent noir, annonçant que désormais, son pays prendra résolument la défense de ceux d’entre eux qui feront l’objet d’habituelles iniquités de la communauté internationale, ont rapporté par téléphone lundi dans la soirée, des sources à Pékin. « L’ONU doit reprendre la main », a insisté le dirigeant chinois devant le secrétaire général des Nations-Unis, Antonio Guterres, déclenchant des applaudissements frénétiques suivi d’un standing ovation impressionnant.
La nouvelle politique chinoise en Afrique s’inscrit dans le cadre global de nouvelles idées et lignes directrices pour le renforcement des relations sino-africaines. La Chine et l’Afrique représentent 1/3 de l’humanité aujourd’hui, il n’est plus question qu’elles subissent de diktat de qui que ce soit » a insisté Xi JinPing.
Les assises de Beijing qui se clôturent ce mardi 4 septembre 2018 prévoient des entretiens de haut niveau entre les dirigeants chinois et africains et des représentants d’entreprises et de la 6ème conférence des entrepreneurs chinois et africains.
Ce mardi 4 septembre, Xi JinPing et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa présideront séparément deux cycles de discussions échanges au cours desquels les dirigeants chinois et africains échangeront leurs points de vue sur leurs relations, les questions régionales ainsi que les questions internationales d’intérêt commun.
Le Chef de l’Etat Chinois engagera pour sa part des entretiens bilatéraux avec un certain nombre de dirigeants africains présents au sommet.
J.N.