Alors qu’au sein de son parti politique et dans la base électorale paternelle kasaïenne, nombreux sont ceux qui lui donnent déjà du « président Tshisekedi », Félix Antoine Tshilombo, l’héritier Félix Tshisekedi qui trône sur au moins une aile du parti politique paternel traîne comme un boulet une bien fâcheuse affaire de cursus académique. Dans l’opinion en RD Congo, on ne sait plus très bien de qui est venue l’idée, plus ou moins saugrenue, qui veut que pour être président de la République il faut brandir titres académiques et diplômes universitaires. Mais l’idée s’avère fortement ancrée dans les convictions et contraint chaque candidat à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018 à vanter ses parchemins universitaires. Fatshi, ainsi que l’on surnomme Félix Tshilombo Tshisekedi, s’est donc lui aussi mis à la danse, un peu pour se placer sur le même pied d’égalité que ses concurrents à la fonction dans les travées de l’opposition où se dissimulent mal d’âpres luttes pour se faire désigner « candidat unique » à la présidentielle. En deux mots comme en mille, les détracteurs du président de l’UDPS/Tshisekedi lui reprochent à la fois de manquer d’expérience dans la gestion des affaires publiques et … de n’être pas demeuré suffisamment longtemps dans les auditoires d’enseignement universitaire, au pays ou en Europe.
Défaut d’expérience ?
A la présentation de son programme de gouvernance il y a quelques semaines, le deuxième après celui qu’il avait déjà fait miroiter à ses sympathisants au cours d’un meeting à la Place Ste Thérèse à Ndjili, Fatshi a cru pouvoir répliquer aux critiques en déclarant que s’il n’avait pas suffisamment d’expérience de gestion des affaires publiques, il en avait suffisamment en matière de défense des droits de ses concitoyens. Ce ne fut sans doute pas suffisant, parce que les plus proches collaborateurs du candidat à la présidentielle de l’UDPS/Tshisekedi ont largué dans les médias et les réseaux sociaux des preuves de parcours universitaire de leur joker, en guise de complément. Ce ne fut pas brillant. Sur les antennes d’une radio très suivie à Kinshasa, le porte-voix de Fasthi qui décrivait les diplômes obtenus par son mentor n’avait pas beaucoup amélioré l’image de Félix Tshisekedi en déclarant qu’il avait « obtenu son diplôme d’Etat à Bruxelles ». Parce que diplôme d’Etat, il n’en existe qu’en RD Congo. Sans doute faisait-il allusion au Baccalauréat belge, mais en matière de communication, surtout lorsqu’on aspire aux plus fonctions au sommet de l’Etat, il aurait fallu s’entourer un peu mieux que de courtisans cotériques.
Défaut de formation universitaire ?
Dans les médias classiques, un certain Achille Mutombo Cyaji, qui se présente comme conseiller politique du candidat à la présidentielle Félix Tshilombo Tshisekedi, s’est fendu d’une mise au point relative au cursus académique de Fatshi dont on peut douter qu’il ait réussi à dissiper les critiques insidieuses distillés par les adversaires sur le sujet. Au milieu d’une prose de digestion laborieuse, sieur Mutombo Cyaji renseigne que Fatshi a entamé des humanités secondaires à Mbujimayi avant de les achever à l’Athénée Royale en Belgique. « Par la suite, Monsieur Félix Tshisekedi a bel et bien obtenu son diplôme de graduat en Marketing et Communication, transformé aujourd’hui en celui de Baccalauréat, à l’Institut de Carrière Commerciale (ICC), à Bruxelles.»
Ça n’a rien arrangé aux ennuis académistes du candidat de l’UDPS/Tshisekedi à la présidentielle. Des fouineurs en panne de confiance ont visité le site de l’ICC de Bruxelles, et découvert que l’institution d’enseignement fondé en 1902 délivre, certes, des diplômes sanctionnés par le titre de bachelier. Mais dans le système d’enseignement de la métropole, ce diplôme consacre plutôt l’aptitude du récipiendaire à accéder à l’enseignement universitaire. Pas à se présenter comme un universitaire à part entière. Bien pire, la filière Communication et Marketing vantée par Mutombo Cyaji n’existe pas à l’ICC où ne sont développées que les filières de droit, de comptabilité, d’assistant de direction et d’informatique.
A trop vouloir défendre l’indéfendable, les collaborateurs de Fatshi ont certainement manqué une occasion de se taire.
J.N.
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