Quelques jours avant le retour de Moïse Katumbi Chapwe en RD Congo fixé au vendredi 3 août 2018, les initiatives se multiplient pour replacer le dernier gouverneur de l’ex. Katanga sur orbite. Notamment, la publication de résultats d’un sondage qui place le candidat à la candidature à la présidentielle 2018 pour le compte de « Ensemble pour le changement » au 1er rang des favoris. Des intentions de vote qui prêtent au sourire après le retour de Jean-Pierre Bemba Gombo, un autre des prétendants au top job, arrivé deuxième à la présidentielle 2006. Sans compter l’UDPS/Tshisekedi, dont le nouveau leader, Félix Tshilombo, compte un nombre important de sympathisants dans la capitale et dans le fief électoral familial au Kasai Oriental.
Les résultats des sondages rendus publics la semaine dernière sont l’œuvre de Berci et du Groupe d’Etudes pour le Congo (GEC), deux organisations qui ne paient guère de mine. Berci, c’est une affaire montée par l’ancien MLC passé chez Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu Etshu. Le Bureau d’Etudes et de Consulting mis sur pied à la fin des années ’90 s’est déjà fendu de sondages qui plaçaient l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga avant Joseph Kabila dans la province du Maniema. Cela avait suffi pour discréditer les fameuses intentions, qui se sont avérées celles de Katumbi et de son clan. Cette fois-ci, Berci s’associe au GEC, un prétendu groupe d’étude connu pour exécrer particulièrement le pouvoir en place à Kinshasa. Depuis notamment que son initiateur, un ancien expert onusien du nom de Jason Stearns, a eu maille à partir avec les services d’immigration rd congolais qui se sont opposés au renouvellement de son visa d’entrée.
1.150 personnes (sur plus de 40 millions d’électeurs enrôlés) ont été interrogées par les enquêteurs de Berci-GEC : 62 % (de 1.150) ne font confiance ni à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ni aux cours et tribunaux pour trancher les contentieux électoraux. Tandis que 45% des interrogés affirment qu’ils s’opposeront aux résultats électoraux qui donneraient Joseph Kabila gagnant. Ce qui est présenté comme le résultat d’un sondage traduit manifestement les préoccupations des radicaux de l’opposition, donnés par la plupart d’observateurs comme perdants aux prochains scrutins, qu’ils n’ont pas préparé, simplement. « C’est l’ensemble du processus électoral qui se trouve indirectement dénoncé par des opposants qui par ailleurs ne cachent pas leurs préférences pour un pouvoir négocié plutôt qu’issu des urnes », explique un politologue de l’Université de Kinshasa au Maximum.
Les principaux résultats du prétendu sondage Berci-GEC baignent dans la même sauce contestataire. Dans les rangs des candidats de l’opposition à la présidentielle 2018, Félix Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi sont à égalité en termes de statistiques d’intentions de vote. Tandis que les personnes interrogées portent leurs préférences sur Moïse Katumbi Chapwe en cas de candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. 66 % des 1.150 personnes interrogées sont hostiles à la machine à voter, selon les mêmes sondages.
J.N.