Quinze minutes suffisent désormais pour obtenir un passeport à la fois biométrique et électronique. La démonstration grandeur nature a été faite mardi 10 novembre 2015, au Palais du ministère des Affaires étrangères, avec la livraison au Chef de l’Etat de son premier passeport du genre ; l’honneur de l’établir lui étant naturellement revenu…
La cérémonie a eu lieu en présence du vice-premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, du ministre des Affaires étrangères et Coopération internationale, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, du ministre des Finances, Henri Yav Mulang, du directeur de cabinet du Président de la République, Néhémie Mwilanya Wilonja, du conseiller principal au Collège diplomatique, Barnabé Kikaya et du vice-ministre des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba.
Aux commandes de l’opération, l’investisseur belge, Albert Karaziwan, manager de Semplex Europe S.A., dont l’entreprise a mis au point le BNS (Biometric Network System” (BNS)) pour sécuriser les documents officiels. Le BNS, lit-on sur le site web de la société « …c’est la suite logicielle qu’on utilise aujourd’hui, c’est-à-dire (…) un système en réseau de biométrie. C’est un terme qu’on a choisi pour décrire une architecture centralisée avec un serveur national à l’intérieur duquel chaque individu possède un numéro d’identification unique qui va le suivre toute sa vie. À partir de ce numéro, différents documents pourront être produits : donc la personne pourra faire faire sa carte d’identité, son passeport, bref tous les documents dont elle a besoin, tout simplement par la reconnaissance de ses empreintes digitales et de ses informations personnelles. Aujourd’hui, on est en train de passer à la nouvelle génération de logiciels, le « Web AFIS » (Automated Fingerprints Identification System), qui utilise les empreintes digitales ».
Que faut-il entendre par passeport biométrique-électronique ?
Les spécialistes ramènent l’innovation aux normes minimales de l’Organisation de l’Aviation Civile, Oaci, en sigle. Certains Etats membres, relève-t-on, « ont ajouté l’exigence d’intégrer aux passeports électroniques des données biométriques, notamment la photographie numérisée du visage et deux empreintes digitales, également stockées sur la puce électronique ».
Ce type de passeport contient « des données relatives à l’état civil comme précédemment » tandis que la puce intégrée contient également « l’image numérisée des empreintes digitales de deux doigts » et « Le passeport comporte également la signature manuscrite et l’image numérisée de leur titulaire ».
Il faut encore noter que selon les normes de l’Oaci, « la transition vers les passeports électroniques devra être achevée en 2015 ». Le lancement du nouveau passeport répond donc aussi une exigence de conformité avec les normes internationales en la matière.
Au diapason de toutes les nations
Les quinze minutes de timing pour obtenir son passeport biométrique et électronique commencent par la présentation, aux services compétents, de la preuve de paiement par voie bancaire. Dès le remplissage du formulaire, le demandeur (ou la demanderesse) du passeport, qui fournit tous les renseignements d’identification tout en faisant capturer sa photo et prélever ses empreintes, n’a plus qu’à attendre son passeport dans la quinzaine de minutes qui suivent.
Il est évident que c’est à l’étape de la vérification des renseignements et des empreintes que tout se joue. Autant dire qu’il est inutile de changer les premiers (même s’ils sont changeables) parce que les secondes ne peuvent jamais l’être. Dans l’appareillage mis en place, il y a un identificateur d’empreintes digitales. Dès l’instant où la tentative de fraude est constatée, c’est tout le réseau interconnecté en interne et en externe qui est alerté. A commencer par les postes frontaliers nationaux.
Semex fait constater que « chaque individu possède un numéro d’identification unique qui va le suivre toute sa vie. À partir de ce numéro, différents documents pourront être produits.”
On imagine la suite, car ces documents peuvent comprendre le diplôme, le certificat de naissance, l’acte de mariage, le curriculum vitae, le permis de conduire, la carte d’identité, la carte de séjour, la carte de fonctionnaire, de militaire ou de policier etc. Car la sécurité biométrique implique notamment le code-barre PDF 417, la dorure à chaud, les caractéristiques papier, le Fil de couture, le filigrane, l’OVI, l’encre UV, la taille douce, l’image latente, l’encre iridescente, l’encre photochromique, le Guillochis, l’impression irisée, les motifs anti-scan/photocopie, la micro-impression, la numérotation, le laminât et le gaufrage.
Il s’agit-là d’un dispositif sécuritaire ayant une signification claire et nette : la RDC se met au diapason de toutes les nations qui luttent contre la criminalité dans toutes ses formes. A commencer par celles de l’établissement des documents officiels d’identité.
Néanmoins, les passeports établis et qui sont valables le restent jusqu’à expiration. Il ne sert donc à rien de se bousculer aux guichets du Palais des Affaires étrangères pour s’établir un passeport biométrique et électronique tant que celui que l’on détient est encore valable.
LE MAXIMUM AVEC OMER NSONGO DIE LEMA