Le Mouvement Social pour le Renouveau de Pierre Lumbi Okongo est secoué par une rude tempête depuis le 5 novembre 2015. Au moins 4 députés nationaux ont signé une déclaration de soutien à Joseph Kabila, « par acquis de conscience et par principe », écrivent-ils. Il s’agit des honorables Musaga Phasu Madeleine, Rubota Masumbuko François, Kikoka Toni Gaytoni et Mavinga Daniel. Les impétrants rappellent avoir conduit les campagnes électorales de 2006 et 2011 dans leurs fiefs électoraux respectifs dans l’idéal de soutien à Joseph Kabila et déplorent le fait de n’avoir pas été préalablement consultés avec d’être engagés dans les rangs de l’opposition. Une posture qui les place en porte-à-faux avec leurs bases respectives.
Déficit de démocratie
Après l’ARC d’Olivier Kamitatu, l’Unafec de Kyungu wa Kumwanza et le PDC de José Endundo Bononge, le Msr, jusque-là épargné par la vague de défections consécutives à la création du G7, est à son tour frappé. Les sources du Maximum rapportent que le mouvement devrait s’amplifier et ébranler le parti de Pierre Lumbi Okongo plus qu’il n’y parait. Si 4 députés ont résolument choisi de re-franchir le Rubicon en direction de la majorité présidentielle, il semble, en réalité qu’ils étaient 8 qui ont décidé de dénoncer leur patron. L’adhésion au G7 et l’opposition aurait dû suivre la tenue du congrès et non le précéder, argue-t-on parmi les frondeurs du MSR, qui dénoncent une sorte de déficit de démocratie au sommet du parti.
En plus des 4 députés nationaux, au moins 8 cadres du Msr ont, eux aussi, tourné le dos au G7 et renouvelé leur leur fidélité à la majorité présidentielle. Il s’agit de Gilbert Mukwanga, Khonde Ngoma di Mbumba, Mishidi Gisugu, Mashongo Kagombe, Kisenda Claude, Maboko Sumbula Jean-Bosco, Victor Kalisire et Gilbert Mukanza Biya.
Les frondeurs avaient tenté de jouer gros en rendant publique leur position au cours du congrès du Msr tenu au centre catholique Nganda la semaine dernière. Mais l’accès aux lieux leur a été interdite à la suite de la trahison d’un mandataire public dans une entreprise étatique de la place.
Moratoire sur l’art 110 du RI
Les députés nationaux frondeurs du Msr en appellent à un moratoire sur l’article 110 du Règlement intérieur de la chambre basse du parlement qui stipule que tout député qui quitte délibérément le parti politique auquel il appartient perd son mandat. Dans le cas d’espèce, les 4 députés Msr relèvent une sorte de clause de conscience : ils ont été élus aussi bien au nom du parti que de la famille politique mais n’avaient pas été associés à la décision de quitter cette dernière.
Ci-après, la déclaration de soutien du MSR.
J.N.