Lundi 21 mai 2018, Henri Thomas Lokondo, député théoriquement MP (Majorité Présidentielle) s’est fendue d’une de ces motions à intérêt politique hybride dont il détient le secret. Au sujet et contre la décision de fermeture de la Maison Schengen prise par le gouvernement d’un majorité à laquelle il dit appartenir. L’élu de Mbandaka, qui s’était récemment illustré en malmenant « comme le plus extrémiste des élus de l’opposition », selon l’expression d’un de ses collègues de la MP, la thèse du seuil électoral défendue par le gouvernement de « sa » majorité, a exigé des mesures alternatives à la fermeture de la Maison Schengen. « Le sujet n’était pourtant même pas inscrit à l’ordre du jour, ce lundi », explique, écœuré un député MP. Henri-Thomas Lokondo, dont le passé de barbouze est de quasi notoriété publique (au Sénat, Léon Kengo y a déjà fait allusion au cours d’une plénière retransmise à la télévision publique), a profité de débats autour de l’adoption du projet de loi sur l’ordre des médecins vétérinaires pour balancer sa préoccupation consulaire. Qui a le don de coïncider avec les préoccupations de Bruxelles sur le sujet : une source à l’ambassade du Royaume de Belgique à Kinshasa, assurait il y a quelques semaines au Maximum que la stratégie des occidentaux sur l’affaire Schengen consistait à exacerber l’impatience des rd congolais pour contraindre les autorités au fléchissement et à la révision de leur décision. Lundi dernier, Lokondo leur a donné un coup de pouce au sein de l’hémicycle en exigeant du ministre des Affaires Etrangères « des mesures alternatives face au refus des pays européens d’octroyer des visas aux rd congolais ». Et sollicité du bureau de la chambre basse du parlement de programmer une question orale avec débat sur le sujet. « Il y a des malades qui veulent voyager, il y a des scientifiques qui veulent voyager, des hommes d’affaires qui veulent voyager, mais ils n’ont pas de visa », a expliqué l’élu de Mbandaka, reprochant au gouvernement une décision inappropriée qui, selon lui « préjudicie beaucoup plus les rd congolais que les Belges ». Ce que démentent ses collègues de la MP qui font remarquer qu’il est toujours loisible aux pays européens de délivrer aux Congolais des visas d’entrée et de séjour sur leurs territoires respectifs ou de confier la gestion des visas Schengen à un pays autre que la Belgique dont le gouvernement s’est délibérément inscrit dans une attitude d’hostilité ouverte et contraire aux usages diplomatiques (convention de Vienne) vis-à-vis de la RDC. « Du reste, les Congolais, qu’ils soient malades ou scientifiques, ne sont pas obligés, lorsqu’ils vont en visite dans un pays européen, de sillonner obligatoirement tout le vieux continent, seul privilège accordé par le visa Schengen », explique un membre de la commission des relations extérieures de l’Assemblée nationale.
J.N.