La Société Commerciale des Transports et des Ports, SCTP ex-ONATRA, veut se doter des traverses en bois brut de sciage non percé pour soutenir sa voie ferrée Matadi-Kinshasa.
La SCTP veut obtenir en tout, 2.381 traverses en bois dont 1.154 pièces de 2 à 2.20 m, 582 pièces de 2.40 à 3.00m et 645 pièces de 3.20 à 3.80 m. Le 29 mai prochain, l’ex-ONATRA pourrait, sauf imprévu, annoncer le nom de son fournisseur à la suite d’un appel d’offres lancé fin avril 2018, selon une note du directeur-général, Daniel Mukoko Samba. L’ex-Office national des transports dispose pourtant d’une usine des traverses en béton à Lufu-Toto, au Kongo Central. L’usine tournerait encore, d’après le milieu syndical contacté à Kinshasa. Les ateliers centraux de Mbanga-Ngungu et la carrière de Kiasi Kolo fournissent toujours des matériaux de stabilisation de la voie ferrée et sont donc opérationnels.
Le DG Daniel Mukoko n’a pas été explicite sur les raisons qui l’ont poussé à recourir à des traverses en bois. L’on sait toutefois que la Société commerciale des transports et des ports tient à relancer le trafic sur ses voies ferrées dans l’espoir de gagner gros. Et de l’avis d’experts maison, le chemin de fer ne serait rentable qu’à condition de la mise en application des accords convenus avec les nouveaux cimentiers du Kongo-Central.
Au moins 16 projets de construction de cimenterie existent dans cette province, notamment à Matadi, Kasangulu et Songololo. Trois de ces projets sont déjà en pleine phase de production. Il est vrai que les traverses en bois constituent encore la très grande majorité des traverses utilisées dans le monde. Le bois est apprécié pour sa résistance et sa flexibilité, pour sa facilité de mise en œuvre. Mais il est de durée de vie réduite et putrescible. En France, c’est à partir des années 1970 que l’emploi de la traverse en béton a été généralisé sur l’ensemble des lignes. Le bois n’est plus utilisé que pour des lignes à faibles charges.
En tout état de cause, l’ex-ONATRA dispose d’une grande concession forestière, Yuki, près de la rivière Luila, dans l’ex-Bandundu. Il y a quelques années, la SCTP avait même projeté de construire une centrale hydroélectrique pour une exploitation industrielle de sa forêt. L’entreprise peut donc produire elle-même ses propres traverses en bois au lieu de recourir à des tiers à coups des dizaines des milliers des dollars. Il sied de rappeler que Mukoko Samba n’a avancé un chiffre sur le coût de sa commande. Mais ça grogne déjà dans la mouvance syndicale.
POLD LEVI.