A l’occasion de l’atelier d’appropriation du programme « Année électorale : Que devons-nous faire ? » initié par la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a conféré avec les 26 coordonnateurs provinciaux de la Commission Justice et paix de la CENCO.
L’événement a eu pour cadre la salle de conférence du bâtiment Marie Reine de la Paix, dans la commune de la Gombe où le patron de la centrale électorale rd congolaise a été invité pour faire le point sur l’état d’avancement ainsi que les problèmes technico-opérationnelles du processus électoral.
Corneille Nangaa a rappelé les principales activités réalisées dans le cadre de l’avancement du processus électoral en commençant par la publication, le 05 novembre 2017, du calendrier électoral, selon une dépêche de la CENI parvenue au Maximum. La promulgation de la Loi électorale par le Chef de l’Etat ; la clôture des opérations de l’identification et de l’enrôlement des électeurs le 31 janvier 2018 ; le traitement qualitatif des données des électeurs dans un délai record de 35 jours grâce au logiciel AFIS/ABIS ; la décision de la CENI portant publication des statistiques des électeurs par entités électorales, le 06 avril 2018, de même que le lancement de la campagne nationale d’éducation électorale et la sensibilisation des électeurs sont quelques avancées mises en avant par le numéro de la CENI.
Les technologies électorales, une réponse qualitative aux élections
Après un long exposé autour des principales innovations de la Loi électorale, le président de la CENI a salué les débats démocratiques actuels autour de l’audit du fichier électoral et de la machine à voter, tout en invitant les parties prenantes à éviter l’intoxication et la désinformation préjudiciables à la paix sociale et à la bonne tenue des scrutins du 23 décembre 2018.
S’agissant précisément de la machine à voter, Corneille Nangaa a révélé à ses interlocuteurs que la CENI-RDC a toujours été un des pionniers dans l’usage et l’appropriation des technologies électorales biométriques aussi bien en Afrique que dans le monde. L’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans le domaine électoral en RD Congo vise à solutionner les problèmes de crédibilité du déroulement des votes, de la transmission ainsi que de la proclamation des résultats, a-t-il expliqué.
Contrairement aux scrutins de 2006 et 2011 au cours desquels la méfiance entre acteurs politiques et l’imposition des bailleurs de fonds en même temps fournisseurs de matériels ont déterminé le choix des équipements électoraux. Pour 2018, la CENI a opté pour des matériels qui répondent uniquement au contexte et besoins spécifiques de la RD Congo. C’est ce qui explique les nombreuses critiques et débats politiciens qui cachent mal des intérêts économiques, a souligné Corneille Nangaa.
Le retard dans la transmission et la publication des résultats, le bulletin de vote au format irrégulier, le poids et le volume de matériels électoraux, de même que le coût important des scrutins de 2006 et 2011 sont quelques éléments déterminants qui font de la machine à voter une des réponses à la crédibilisation des prochains scrutins en RD Congo, a encore argumenté le président de la CENI.
Les TIC sont incontournables
Un accent particulier a été mis sur les challenges autour de la machine à voter dont l’éducation et la sensibilisation des électeurs et autres parties prenantes ; la lutte contre les campagnes d’intoxication politique, la levée de la méfiance et peur chez certains acteurs, etc.
Avant de passer à l’étape de l’expérimentation de la machine à voter, Corneille Nangaa a insisté sur le fait que les TIC sont désormais incontournables et donc irréversibles, étant donnée l’émergence d’une génération « Facebook, Twitter, Whatsapp… » à l’échelle de tous les acteurs (électeurs, candidats, observateurs et autres). Il faut néanmoins un encadrement à travers des lois, la réglementation et la sécurité. Et de conclure que l’on ne peut pas organiser les élections aujourd’hui comme on l’a fait hier sans risque de replonger dans une autre guerre.
J.N.