“Permettez-moi, de réitérer mon point de vue selon lequel la RDC a enregistré des progrès considérables depuis ma dernière visite dans votre pays, qui remonte à plus de 15 ans. Il y a eu des améliorations dans l’infrastructure; Kinshasa, comme d’autres villes, est devenue une ville africaine moderne. Il y a plus d’enfants qui vont à l’école et ont accès à l’éducation, moins d’enfants meurent et plus des femmes survivent à l’accouchement. Votre gouvernement a presque doublé son investissement dans le secteur de la santé publique et le taux d’immunisation s’est considérablement amélioré”…
Tel est le tableau des progrès réalisés par la RD Congo, sous le leadership de Joseph Kabila, tel que peint par l’ONU à travers une correspondance adressée au gouvernement congolais en date du 3 mars , par son Secrétaire Général Adjoint aux affaires humanitaires, le Britannique Mark Lowcock.
Pour bon nombre d’observateurs objectifs, il s’agit là d’une vérité longtemps étouffée qui vient d’éclore dans des circonstances particulières, et de la part d’une institution qui, depuis la nuit des temps, se fait passer pour “la bouche et le bras du monde”.
En jargon, on parle d’un équilibre des forces et rien d’autre.
Humanitaire : Face à la détermination du gouvernement rd congolais, l’ONU reconnaît avoir été manipulée
” … Je vous écris personnellement pour vous faire savoir que nous avons écouté attentivement vos préoccupations au sujet de la qualification de la crise humanitaire en RDC. Les Nations Unies désactiveront la qualification L3 au plus tard ce mois-ci“, poursuit Mark Lowcock dans sa correspondance.
Les N.U reviennent finalement sur la classification de la crise humanitaire en RDC, tout en présentant des excuses auprès du gouvernement congolais.
Pour beaucoup d’observateurs, il ne s’agissait nullement d’une erreur comme semble vouloir le fair croire l’ONU mais plutôt d’un gros mensonge monté de toutes pièces dans le but de saper sur le plan international l’image de la RDC et de ses dirigeants et en décourageant ainsi par ricochet les potentiels investisseurs, maintenir ce pays-continent dans un état de dépendance chronique qui impose la présence d’organismes d’aides sur son territoire.
Sinon, comment comprendre que les “experts” de l’ONU se soient trompés au point de placer la RD Congo à la position la plus élevée en urgence humanitaire, au même rang que la Syrie, le Yémen ou l’Irak ? Une classification humanitaire qui fait de la RD Congo « un pays à haut risque », où il vaut mieux ne pas hasarder ses investissements.
Devant cette situation qui dure depuis des décennies, comme devant tant d’autres dans un passé plus ou moins récent, le président rd congolais avait compris que c’est la souveraineté de son pays qui était en jeu, et qu’il fallait agir avec tact, tout en restant très ferme sur le fond.
Le 24 mars 2018, Joseph Kabila préside une réunion inter-institutionnelle au cours de laquelle le gouvernement congolais annonce son refus de participer à la réunion des donateurs prévue le 13 avril à Genève en Suisse.
L’ONU était bien contrainte de capituler grâce au courage politique d’un homme, Joseph Kabila, qui, au nom de la souveraineté nationale s’est révélé prêt à mettre en péril aussi bien son fauteuil présidentiel que son intégrité physique en faisant front contre les décisions injustes sur son pays – qu’elles viennent “des puissants du monde” ou des institutions qui se sont arrogées la prérogative de décider unilatéralement du devenir de la planète.
Les Emirats Arabes Unis respectent la souveraineté de la RD Congo
Dans une note verbale datée du 6 avril 2018, adressée au gouvernement congolais, les Émirats Arabes Unis soutiennent la décision de la RD Congo de ne pas prendre part à la réunion humanitaire prévue le 13 avril à Genève tant que ses revendications légitimes ne seront pas prises en compte: “…Si la République Démocratique du Congo ne soutient pas cette conférence, les Émirats Arabes Unis n’y participeront pas…”
On peut se demander où sont passés les Samy Badibanga, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Mbusa Nyamuisi et autres ONG rd congolaises qui subsistent accrochées aux mamelles de l’assistance étrangère. Ils s’étaient pourtant empressés de vouer la décision gouvernementale à la vindicte, pour leurs propres intérêts de gestionnaires de ce type d’assistance, naturellement.
Kabila : souverainiste ou élève indocile de l’Occident, c’est selon
Plusieurs années après son accession au pouvoir dans des circonstances on ne peut plus tragiques début 2000, et à en juger par ses (peu de) dires, ses actions politiques, et des témoignages de collaborateurs, on en arrive à la conclusion que Joseph Kabila fait de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RD Congo sa “forteresse impénétrable”.
Elevé par un “Lumumba réincarné”, son défunt père Laurent-Désiré Kabila, l’actuel président de la RD Congo, déjà très jeune, a appris cette dure réalité selon laquelle les pays occidentaux et leurs institutions supramondiales n’ont qu’une seule idéologie, celle “du contrôle des États” considérés à leurs yeux comme “faibles”, avec en toile de fond une main mise sur leurs richesses.
Derrière le visage humaniste que véhiculent ces acteurs internationaux se cache, en réalité, une autre, plus cruelle : la poursuite et la sauvegarde de leurs intérêts et ceux de leur peuple au détriment des premiers bénéficiaires et ce, à n’importe quel prix…, même au prix du sang.
Les différentes guerres d’invasion imposées à la RD Congo depuis 1998, muées aujourd’hui en “guerres asymétriques” de type terroriste, en sont les parfaites illustrations. Sans oublier, bien-entendu, ce plan de balkanisation toujours suspendu sur la tête du pays comme une épée de Damoclès.
Quelques jours à peine après son arrivée au pouvoir en 2001, Joseph Kabila en donne la portée. De Paris où il rencontre le Président Français Jacques Chirac, à Bruxelles avec le Premier Ministre belge Guy Verhofstadt ou à Washington avec son homologue George W. Bush et le Général Colin Powell, lors de son premier périple diplomatique euro-américain fin 2001, il plante le décor.
Au cours de ses différents échanges, le jeune Président Congolais sait remettre la question de la souveraineté de la RD Congo au centre des préoccupations des différents partenaires, tout en faisant montre d’un leadership que nul n’avait osé remettre en question. Tout ceci se passe alors qu’un bon nombre d’observateurs émettent des doutes sur ses capacités à diriger un pays 80 fois plus grand que la Belgique, qui fait face aux multiples défis d’ordre sécuritaire et économique, un pays en lambeaux qu’il venait d’hériter son père deux ans et demi plus tôt. Il a alors seulement 29 ans.
À ses débuts, Joseph Kabila est présenté par ses détracteurs comme le “protégé” de l’Occident et de l’Onu alors qu’il s’agissait d’une mauvaise interprétation de l’attitude de certains acteurs au sein de la communauté internationale qui voulaient jouer au “protectorat” de la RDC et de son jeune Président, la Belgique en tête, pour des raisons bien évidentes. Ils seront tous assez vite déçus, à cause cette mauvaise perception des choses et de la personne-même de Joseph Kabila. ” … Peut-être se sont-ils rendus compte que je ne suis pas aussi maniable qu’ils côtoyaient…Que je ne reçois d’ordre de personne, sauf de mon peuple….“. (Interview de Joseph Kabila avec Colette Breackman, Le Soir, le 12 mai, 2009).
Confirmation de la souveraineté par le secteur minier
Face aux promesses fallacieuses et non-tenues de la communauté internationale, Joseph Kabila se tourne vers le secteur minier de son pays pour répondre aux attentes de la population et amorcer un vaste plan de développement. C’est dans ce contexte qu’il résilie le contrat léonin liant le groupe minier Canadien First Quantum au gouvernement rd congolais. Malgré les nombreuses pressions politiques, judiciaires et autres critiques stériles, Joseph Kabila reste de marbre. La société First Quantum sera contrainte de quitter la RD Congo par la petite porte, aux conditions du gouvernement congolais. Kabila avait vu juste et à temps. Aujourd’hui, c’est la même compagnie canadienne, First Quantum, qui est sommée de payer une amende de 8,07 milliards USD par le gouvernement zambien à titre de “taxes impayées” !
Au mois de septembre 2007, le gouvernement enfonce le clou avec la signature d’un deal avec Beijing dans le cadre d’un partenariat win-win. Ce sont les fameux contrats chinois dont la caractéristique principale fut de privilégier les intérêts Nationaux de la RD Congo.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette décision souveraine du gouvernement congolais, concernant ses propres minerais, fut très mal accueillie par certains gouvernements, milieux d’affaires et institutions occidentaux alors que pour bon nombre d’observateurs, ce contrat voulait justement servir de leçon à tous ceux qui pendant très longtemps et sans intérêt ont toujours cru devoir jouer quelque rôle dans la gestion des ressources minières de la RD Congo. “…Mais cette politique s’oppose peut-être aux intérêts de ceux qui pensent que l’on peut encore venir piller notre pays et conclure des contrats tels que ceux que nous sommes en train de renégocier, une démarche qui rencontre beaucoup de résistances. Récemment, la Banque Mondiale, le FMI nous ont donné 300 millions de dollars pour faire face à la crise. Dans le même temps, j’ai appris que la Roumanie, avait, elle, reçu 12 milliards de dollars…Alors que nous, nous sommes 65 millions d’habitants ! En fait, je considère qu’on est seuls, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes….C’est ce qui explique pourquoi nous avons décidé de travailler avec les chinois, comme d’autres pays d’ailleurs. Nous avons avec les chinois un rapport d’égal à égal, ‘gagnant-gagnant’…En 2001, 2002, 2003, j’avais multiplié les déplacements en Occident…Mais finalement, au vu du peu de réalisations, de partenariats véritables, j’ai freiné ce type de voyages. Le tourisme ne m’intéresse pas“. (Interview de Joseph Kabila au journal Le Soir, 12 mai, 2009)
2018, promulgation du Nouveau Code Minier
Depuis le dépôt du projet du nouveau code minier rd congolais au parlement, l’opinion a assisté à un véritable lobbying aussi intense que discrèt des “puissants miniers du monde” qui souhaitaient son réexamen avant sa promulgation par le Chef de l’État. Cependant, en dépit des menaces, des chantages, usant de la souveraineté de la RD Congo, Joseph Kabila a promulgué en date du 9 mars 2018 ce texte tel que reçu du parlement congolais.
Au regard de toutes ces situations, il est plus que clair aujourd’hui que la défense de la souveraineté nationale est un des soubassements du contentieux entre le Président de la République et tous ceux qui, de l’extérieur, tentent par tous les moyens et sous différents prétextes, notamment l’organisation des élections, la machine à voter, l’application en fonction de leurs intérêts de l’accord de la St sylvestre, de lui faire payer ce qu’ils considèrent comme son “indocilité”.
Cependant, sur terrain les choses ne se passent pas comme ils auraient souhaité. En effet, les mesures de rétorsion diplomatiques de la RDC contre la Belgique, avec la fermeture des consulats Belges, de l’agence de l’aide au développement, de la maison Schengen et de la réduction des vols de Bruxelles Airlines en passant par la décision de sa non-participation à la réunion des donateurs à Genève, le financement intégral du budget électoral par le gouvernement congolais, la promulgation du nouveau code minier et la décision du gouvernement congolais exigeant de la Monusco de faire ses valises dans deux ans, les observateurs avertis de la scène politique congolaise sont unanimes : à l’heure qu’il est, c’est la RD Congo, sous le leadership de Joseph Kabila, et non plus la communauté internationale, qui dicte les règles.
Guy MOMAT
Analyste Politique