La question de la nationalité des acteurs politiques fait rage dans le débat politique en RD Congo. On en doit pourtant l’initiative Olivier Katumbi, le porte-parole de Moïse Katumbi, qui avait dénoncé la nationalité de Samy Badibanga dès qu’il avait été nommé Premier ministre pour le compte de l’opposition politique. En son temps, Kamitatu pensait avoir asséné un coup de massue en mesure d’ébranler l’Accord politique signé à la cité de l’Union africaine aux fins d’un second round des négociations. Aujourd’hui, cependant, c’est son propre patron qui est pris dans la même tourmente de la nationalité. Et propre porte-parole se tait dans toutes les langues. Un silence très assourdissant…
A son tour, la célèbre agence de presse britannique, Reuters, vient de confirmer l’information lancée mi-mars par nos confrères Congovirtuel.org avant d’être corroborée ensuite par Jeune Afrique : Moïse Katumbi Chapwe avait bel et bien détenu la nationalité italienne de 2000 à 2017. « La ville de San Vito dei Normanni, dans le sud de l’Italie, a confirmé dans un courriel à Reuters que Katumbi détenait la citoyenneté italienne depuis plus de 16 ans », peut-on lire dans la dépêche qui ajoute que « le statut de citoyen en Italie est généralement enregistré par les mairies locales ». Raison, certainement, pour laquelle cette nationalité est restée secrète pendant plus de seize années avant d’être dévoilée aujourd’hui.
Jusqu’à ce jour, personne, autour de Katumbi, n’a encore démenti ce fait central, toutes les interventions enregistrées jusque-là tendant à politiser la question en parlant d’acharnement sur Katumbi. Lui-même, dans une déclaration écrite et audiovisuelle (laborieuse, celle-ci) publiée le 1er avril en fait état et jure de ne garder aucun secret sur le sujet. Mais dans la suite, Katumbi élude le sujet et ne répond ni ne dément le fait central sur son acquisition et sa renonciation de la nationalité italienne ainsi que son recouvrement de sa nationalité congolaise.
« Dans une vidéo diffusée lundi, Katumbi a déclaré que personne ne pouvait contester sa nationalité congolaise, mais n’a pas nié avoir détenu la nationalité italienne », peut-on encore lire dans la dépêche de Reuters. A la place, il botte en touche et évoque plutôt ses origines et sa lignée royale qui n’ont aucun rapport avec la question de nationalité.
Chose curieuse, depuis l’éclatement de cette affaire de la nationalité de l’ancien gouverneur de l’ex. province du Katanga, Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, ne s’est pas exprimé officiellement, se contentant de brefs postings et de tweets dans la même veine que les autres sorties des Kyungu, Sesanga, Francis Kalombo ou celle, plus péremptoire, de Christophe Lutundula. Reuters témoigne que « le porte-parole de Katumbi n’a pas répondu aux multiples demandes de commentaires sur la nationalité de son patron ». Etonnant mutisme.
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